Salle de boxe || New York.
NOVEMBRE.— J'ai pas compris.
Je mordille ma lèvre inférieure en observant les gouttes de sueur rouler jusqu'à son short de sport. Le sang ne devrait pas être aussi bandant sur quelqu'un, en réalité, ça ne devrait pas être un romantisme. Mais bordel, en entrant dans la salle d'entraînement avec cette vue spécifique, mon cerveau s'est facilement débarrassé de mon objectif.
À ses côtés, Baek-Hyun avale une nouvelle gorgée d'eau fraîche avec un demi-sourire. Une semaine, cela fait maintenant une semaine que j'ai promis à Dior d'obtenir des excuses de chaque homme qui ont pu le blesser sexuellement. Et bordel, sa liste était encore plus longue que les jurys au dernier match de hockey.
— Tu as demandé à chaque mec d'écrire une lettre d'excuse, répété-t-il, putain Matveï, c'est une blague n'est-ce pas ?
Ma jambe tressaute nerveusement sur le banc en bois pendant qu'il découvre les lettres, celle de Corey paraît plus légère comparée aux autres, mais en réalité, elle est la plus complexe. L'anneau à mon index tourne à répétition pour tenter de cacher mes pensées : j'ai menacé plus de dix-huitième hommes pour obtenir ces lettres. Et je n'ai pas la moindre honte.
— Veï, je te parle.
— J'ai respecté ta liste, avouais-je, ils se sont tous excusés pour t'avoir traité comme une merde.
Dans le silence, j'observe les boxeurs autour de nous qui s'embêtent plus intéressé par cette discussion que les entraînements en eux-mêmes. J'ai l'impression d'être devenu hystérique pendant son absence, à chercher comme un dingue les réseaux sociaux de ses plans cul, je ne suis plus moi-même par sa faute.
— Ta fait quoi pour qu'ils acceptent ?
Il balance vulgairement les lettres sur mes genoux en me laissant sursauter, je pensais que ça lui ferait plaisir. Du moins, c'est ce qu'il a laissé entendre, cet air colérique sur son visage n'est pas du tout ce que j'espérais.
— Rien d'extraordinaire, la culpabilité a seulement fait son travail.
Plutôt les menaces que j'ai profané de vive voix, les cinq premiers mecs n'ont pas attendu la fin de la journée pour commencer à écrire. Et Corey s'est attelé à son stylo en apprenant que sa position dans l'équipe pouvait être remise en doute prochainement. Ils sont naïfs, ça craint.
— Connerie Matveï, aucun d'entre eux n'écrirait de lettres, encore moins quand elles se terminent toutes par cette phrase.
Matveï est un bien meilleur choix que je ne l'ai jamais été.
Son majeur pointe les derniers mots d'une lettre alors que j'affiche un grand sourire, tellement naïf qu'ils ont écrit exactement ce que j'ai demandé. En apercevant l'exaspération sur le visage de Dior, je refoule rapidement ma joie.
Je ne comprends pas non plus sa façon de réagir, j'ai fait ce qu'il a demandé et il parvient quand même à s'énerver. C'est un putain de show que je vis, Baek-Hyun semble être de cet avis.
— Quel est le problème, Dior ? Tu mérites ces excuses et tu les voulais.
Un sourcil levé, perplexe, j'observe son corps se tendre. Oh non, il ne déteste pas seulement ces lettres, il les haït au plus haut point. Je rêve de faire payer à ces hommes la moitié de ce que Dior a subi, mais encore une fois, tout ne dépend que de lui. Toujours.
D'un coup de pied, je vire Baek-Hyun du banc, son gémissement de douleur me réjouit pendant quelques secondes avant que je ne me concentre à nouveau sur Dior. Hésitant, j'attrape ses mains couvertes de sang et de sueur, je déteste le savoir vulnérable devant autant de personnes.
![](https://img.wattpad.com/cover/372963394-288-k352508.jpg)
VOUS LISEZ
STARBOY
RomanceT3. De son nom adoptif, Dior Ivory Arslan Shaplen, est un fils surprotégé par ses deux pères, Cooper et Colin. Les deux plus grands hockeyeurs de Los Angeles, des États-Unis et de la Californie. L'atmosphère des articles, des interviews et des photo...