CHAPITRE 4 - MATVEÏ

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Upper East Side || New York.
OCTOBRE.

Cinquième jour après avoir repris les entraînements de hockey avec l'équipe, pour le moment, le manque d'interview et la nouvelle victoire de Dior réussissent à couvrir les esclandres provoqués par la vague de journalistes à la sortie de la patinoire.

Même après cinq jours, les mots d'Alexeï Andreev ne quittent pas mon sommeil, mes pensées, et les temps libres que je m'accorde bien trop souvent. Je soupire contre le mur de la douche avant d'éteindre le jet d'eau, évidemment, je savais qu'un journaliste russe pouvait être connu autre part que dans son propre pays.

Mais je ne m'attendais pas à entendre Dior Shaplen bafouer ses mots et les répéter avec ardeur, la curiosité est un défaut signé Dior tout craché, il ferait un journaliste exceptionnel si son talent n'était pas déjà réservé à mettre à terre Junior Chavez.

— En effet, le temps à New York en ce mois d'octobre va chuter de plus de cinq degrés comparé à l'année dernière, c'est viru..

En enroulant une serviette autour de ma taille, je coupe la téléradio présente dans la salle de bain. Face au miroir de la double vasque, mes cernes semblent s'étendre sur la totalité de mon visage. Les dix appels manqués de Baek-Soon après mon entraînement de ce matin sont la confirmation de ma fatigue permanente.

— Encore quelques mois, Matveï. chuchotais-je.

Regardant une nouvelle fois dans le miroir, j'arrange mes cheveux avant de sortir pour rejoindre ma chambre. Quand mes yeux se posent sur le bouquet de pivoines avec le reste de pétales autour, j'effleure délicatement les tiges encore humides.

Lorsque je suis revenu de mon rendez-vous habituel avec Baek-Soon, le bouquet traînait toujours dans la poubelle du hall d'entrée, et Dior n'avait pas pensé une seule seconde à récupérer la carte sur le sol. Parce qu'il est comme ça : bien trop narcissique pour s'abaisser à récupérer ce que les autres ont jeté pour lui.

— Toi aussi tu dois être protégé de Dior Shaplen et de sa maladresse.

En réalité, le seul secret que je suis incapable de dévoiler, et encore moins à moi-même est pire que les injures et rencontre avec lui - une fois toutes les semaines. J'ai souscrit un abonnement de plus de cinquante dollars à un site de sport pour regarder ses anciens combats de boxe, une fois toutes les semaines, et bordel qu'il est doué, ce que je n'avouerais jamais en face.

— NIKOLAÏ !

Je souris en entendant la voix de mon père, quand il hurle, c'est généralement très bon signe pour la journée à suivre. Pour une énième fois de la matinée, je connecte mes écouteurs à mon téléphone avant de fouiller dans mon dressing.

Un temps aussi merdique que celui d'octobre mérite une tenue qui concorde, sans hésitation, j'enfile un sweat-shirt suivi d'un jogging. C'est seulement lorsqu'un de mes écouteurs est retiré que je tourne la tête.

— Si tu tiens à balancer ton propre père, tu vas passer un sale quart d'heure Matveï.

Comprenant qu'il a très certainement dû désobéir encore une fois aux règles de son mari, je laisse un rire quitter mes lèvres. Assis sur le lit, je continue d'observer les pivoines.

— Ça m'étonnerait que Baek-Soon ait offert ce bouquet.

Baek est loin d'offrir tout court quoi que ce soit, mis à part à sa copine Ari-Soo. Mon pied nu tape contre le sol pour suivre le rythme de la musique dans mes oreilles, Champagne Coast a été créé pour m'apaiser, dans n'importe quelle situation.

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