CHAPITRE 21 - DIOR

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Appartement 501 Brooklyn || New York.
NOVEMBRE.

Avachi au dos du lit, je continue d'avaler des gorgées de bière en contemplant mes chaussettes. Baek-Hyun s'est endormi aux alentours de deux heures du matin, ses révélations de plus en plus loufoques au sujet d'Ari-Soi ont commencé à m'effrayer à partir de l'odeur de ses cheveux. Bordel, ce que c'est sinistre qu'il connaisse chaque détail - mon cerveau doit mémoriser encore plus de parfum quand il s'agit de Matveï.

Après plus de deux jours à l'éviter et couper les sonneries de mon téléphone, je me suis retrouvée à passer mes nuits chez les Baek, ma propre chambre n'a pas su me réconforter dans l'idée d'obtenir un rencard : parce que c'est purement merdique. Je ne suis pas fait pour dîner calmement avec un homme autour d'un plat, au contraire, je préfère le tabasser et baiser au lieu de parler de sa vie minable.

Il est clair que Corey Mchley ou encore ceux que j'ai pu récupérer en boîte de nuit ont une vie lamentable, déplorable, pire que la mienne. Quand Matveï a timidement demandé ce rendez-vous, mon caractère s'est immédiatement transformé pour lui apporter un réconfort, mais en réalité, je flippais intérieurement.

Aidé par l'alcool et les insomnies répétitifs de ces derniers jours, je finis par fermer les yeux pendant quelques secondes sous la fatigue. Lorsqu'un bruit assourdissant de tapotement retentit, je soupire.

— Merde, ce con à encore oublier ses clefs.

Il n'est pas étonnant que Baek-Soon soit tête en l'air au point d'oublier d'emporter ses clefs avant son service, vulgairement, je jette la bière dans la poubelle en frottant mes yeux. Déverrouillant la porte d'entrée, un visage plus bronzé et irrité que celui de Soon se tient devant moi.

— Ce doit être une blague, pouffais-je, lequel des deux a balancé que j'étais ici ?

Au lieu de répondre, il claque violemment la porte. D'accord, c'est un signe qu'il n'a pas du tout apprécié mon silence, accompagné d'un immense sourire, j'analyse ses vêtements froissés.

— Quelqu'un n'a pas dormi depuis longtemps.

Mon rire ne semble pas l'amuser, et je comprends à cet instant que Baek-Soon est la personne responsable de ce désastre. Cet enfoiré ne sera certainement pas sur mon testament - encore faut-il que je trouve autre chose à inscrire que des paquets de cigarettes et du coca.

— J'ai envie de te défoncer Dior.

— Mon cul n'attend que ça, mon amour, chuchotais-je, tu m'as manqué.

Au vu de ses poings fermés et de son manque d'attention, je comprends qu'il ne souhaite pas vraiment me défoncer dans ce sens-là, j'ai l'impression de me retrouver à la place du pauvre serveur qui était effrayé à l'idée de perdre son téléphone, et sa vie.

— Ta flipper à cause du rendez-vous, n'est-ce pas ?

Je suis mis à nu, en réalité, je le suis toujours face à lui, il lit en moi comme un putain de livre ouvert et je déteste ça, parce que je ne peux rien garder secret. Nerveusement, je cache mes mains moites derrière mon dos.

— Non, ce n'est qu'un stupide rencard. Je m'en fiche.

Ses yeux verts s'adoucissent pendant quelques secondes avant qu'un soupir ne quitte ses lèvres, il est désespéré, bordel, j'ai épuisé la moitié de ses forces. Mes doigts jouent avec le tissu rêche du sweat rouge, il va me larguer sans que ça n'ait commencé.

— Trésor, tu t'es enfermé pendant deux jours à cause de ça ? C'est ridicule, tu aurais dû m'en parler.

— Justement, hurlais-je, c'est ridicule ! Brando ne devait pas flipper lui.

STARBOYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant