Salle d'entraînement Mad. Avenue || New York.
NOVEMBRE.La main figée autour de sa nuque, je sens sa pomme d'adam palpiter sur ma peau. J'ai eu du temps pour réaliser que je faisais une énorme erreur, entre le moment où je l'ai embrassé et celui où ma langue s'est glissée un peu partout sur lui, essentiellement dans sa bouche.
Le brin de conscience restant pour Brando s'est envolé quand les effluves de vanille ont embrasé mon espace, remplissant uniquement mon esprit d'une seule et unique pensée : ses lèvres. Un goût de soda et de cigarette, c'est exactement ce dont mes nuits sont remplies depuis deux semaines, seulement, je ne pensais pas trouver un arrière goût de sang dans mes visions.
L'eau s'est arrêtée de couler depuis une bonne dizaine de minutes, gênée par la sensation des vêtements collants sur sa peau, le corps entre mes bras bouge légèrement. Provoquant un gémissement bruyant des deux côtés.
— Matveï. chuchote-t-il.
Mon nom prononcé sous sa voix aiguë et couverte de désir ne réussit qu'à resserrer mes doigts autour de sa cuisse, Baek-Soon m'avait prévenu bien trop de fois. Être seul avec Dior Shaplen représente un danger, si j'étais persuadé de réussir à tenir cette fois, je me suis totalement trompé.
Obsédé par la façon dont ses lèvres s'ouvrent pour continuer de parler, je sursaute lorsque son doigt se dépose sous mon menton.
— Quoi ? demandais-je étourdi.
— Oh, mon amour, cette fois-ci c'est toi qui n'écoutes pas.
La vision littéralement pornographique qu'il m'offre est une torture, incapable de penser correctement et de respirer normalement. L'effet de Dior sur mon corps m'anesthésie de plaisir, naïvement, je souris en remontant sur ses yeux d'un bleu très clair.
Ébahi, il fronce les sourcils avant de sourire à son tour. Je peux sentir son corps se détendre entre mes bras, malgré les frissons de froid qui parcourent sa peau. Brando et la plupart de mes soucis disparaissent à la vue du rictus éclatant de Dior.
— Der'mo, jurais-je en russe, personne ne t'a jamais dit que ton sourire est un régal pour le cœur ? C'est dangereux.
Je regrette instantanément mes mots lorsque j'aperçois ses lèvres se fermer, son visage reprend un air parfaitement sérieux, d'une neutralité effrayante. Et j'en viens à quémander son sourire une seconde fois, à l'aide d'une blague stupide qui ne semble pas le faire rire, au contraire.
— Tu comptes faire une crise cardiaque ?
Après quelques secondes à analyser son expression, je comprends qu'il a pris au sérieux le mot dangereux, bordel, comment un homme aussi indécent, provocateur et agaçant peut se transformer en une loque gémissante et un innocent adolescent.
— C'était une plaisanterie, trésor.
— Elle n'est pas drôle. rétorque-t-il en haussant les épaules. Tu es une merde en comédie, Matveï, heureusement que je suis là pour relever le niveau.
Je retire ce que j'ai pu dire, il est imbu de lui-même et parfaitement capable de discerner une blague. À nouveau sur pied, il récupère son téléphone, ses doigts tentent de retirer l'eau avec acharnement.
— Bordel tu vas me payer un deuxième téléphone cette fois !
Quand il tourne le portable entre ses doigts, je remarque un Iphone de dernière génération, flambant neuf, celui que j'ai jeté à travers la vitre de sa voiture à rapidement été remplacé. Les fleurs de son entraîneur, un téléphone, c'est un paquet d'argent à débourser pour ses erreurs. Ou les miennes.
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STARBOY
RomanceT3. De son nom adoptif, Dior Ivory Arslan Shaplen, est un fils surprotégé par ses deux pères, Cooper et Colin. Les deux plus grands hockeyeurs de Los Angeles, des États-Unis et de la Californie. L'atmosphère des articles, des interviews et des photo...