Barclay Center || Brooklyn.
NOVEMBRE.J'ouvre les yeux avec une irrépressible envie de les refermer pour ne pas assister à ce massacre, tout le monde savait que ce combat était une mauvaise idée, depuis le début. Mais personne n'a osé aller à l'encontre de Dior, parce que lui imposer des choix ne fait que le pousser à choisir le mauvais.
Il sentait que quelque chose n'allait pas, depuis le début, il avait peur. Mon homme était effrayé à l'idée de se battre contre Chavez ce soir, même s'il tentait de le cacher à tout prix, et bordel, je ne lui ai jamais donné autant raison.
Contre les épaules alourdies de son mari, Colin Shaplen émet des reniflements plutôt distincts, ce ne sont pas les phrases amusées des commentateurs qui le mettent dans cet état, j'aurais aimé. Une énième fois, Chavez bascule son poing sur la pommette endolorie de Dior, alors que je plonge ma tête dans le maillot collée à ma peau à cause de la sueur.
— Junno Chavez a encore une fois l'avantage sur son jeune prédécesseur !
Agacé, j'attrape rapidement le micro de la journaliste avant de le balancer un peu plus loin dans le public, cette salope à déjà ruiner l'interview si parfaite de Dior. Et le narguer devant sa famille est d'autant plus humiliant, pour n'importe qui.
— Fais quelque chose, chuchotais-je à Baek-Hyun devant le ring, ou je m'en occupe.
Les oncles de Dior paraissent à deux doigts de sauter par-dessus les cordes du ring pour tabasser à leur tour Junno, sans compter son père, Cooper, qui lance des regards aussi noir que terrifiant au boxeur. Si Dior ne se reprend pas en main d'ici quelques minutes, je risque de déclencher une guerre contre cet enfoiré de Chavez.
En levant deux doigts, le coach de Dior pose une minute de temps, nous sommes déjà à la deuxième reprise, et cette dernière ne va pas se passer comme prévu si le clan de Junno continue comme ça. Irriter, le coréen monte sur le ring en attrapant les pommettes couvertes de sang du blond.
S'il te plaît, trésor, bats-toi.
— Le gamin ne va pas tenir le troisième round, continue comme ça
Figé, j'observe l'interaction entre Chavez et son entraîneur, qui est loin de ressembler à Lennox Lewis selon mes recherches. Ma respiration s'accélère quand je pose à nouveau les yeux sur Dior, il semble être à bout de force, et ça me brise le cœur putain. Malgré les paroles de Baek-Hyun à son oreille, son corps ne supporte plus le moindre contact.
Lors du premier coup de sifflet, Dior menait ce combat avec un talent inouï, à un tel point que je n'avais plus de quoi être effrayée pour le restant des minutes. Sauf que Junno a rapidement échangé les rôles avec des coups plus forts, plus menaçants, Dior avait raison, encore une fois, il veut le buter putain.
Si tu t'avises de le mettre à terre, je te tue de mes propres mains.
Je n'ai aucune foutre idée des règles de ce sport, mais les attaques mortelles et violentes de Chavez sont un outrage à la boxe. Même en observant les combats de Dior tous les soirs, je ne l'ai jamais vu cogner un autre homme avec autant de force, Chavez ne semble pas se soucier des règles. Sa revanche est plus importante qu'une vie, celle de mon petit ami.
— Ce n'est pas autorisé, n'est-ce pas ? Il a déjà enfreint les coups interdits.
La question de Baek-Soon ne semble pas avoir d'importance aux yeux de l'équipe de Chavez, affolée, les battements de mon cœur m'empêchent de respirer correctement. Ça ne va pas le faire, je le sens. Un coup de sifflet signe la troisième et dernière reprise alors que mon père dépose avec douceur ses mains autour de mes épaules.
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STARBOY
RomanceT3. De son nom adoptif, Dior Ivory Arslan Shaplen, est un fils surprotégé par ses deux pères, Cooper et Colin. Les deux plus grands hockeyeurs de Los Angeles, des États-Unis et de la Californie. L'atmosphère des articles, des interviews et des photo...