CHAPITRE 28 - DIOR

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Houston St 1 Appartement || Greenwich Village.
NOVEMBRE.

J'apprécie en silence les frissons qui parcourent mes bras et les frôlements de ses doigts par-dessus mon jogging, il est le seul à avoir fait l'effort de s'apprêter un minimum pour la fête de fiançailles de mes oncles - qui a été beaucoup trop retardé par ma faute. Elle devait se dérouler il y a déjà deux ans, mais finalement ils ont préféré choisir la veille de leur mariage pour inviter une panoplie de débiles qui sont accros à l'alcool.

Je n'ai pas retenu le nom des trois-quarts des invités, mon cerveau s'est arrêté aux lèvres de Matveï qui rougissent de plus en plus à cause du whisky. Et depuis le début de cette soirée, mes yeux n'ont pas quitté ses iris verts qui se mettent à briller à la moindre blague idiote de mon père. Hypocrite, ce n'est même pas marrant.

Quand il relève la tête vers moi, je souris innocemment, je déteste la façon dont mes parents s'accaparent Matveï, il ne m'accorde qu'une demi-seconde d'attention. Contrarier, je lance un regard noir à mon père - qui s'en fout littéralement de mes caprices.

— Va te faire foutre, Cooper, c'est littéralement toi qui m'as couvert de compliments quand j'ai gagné le championnat ! Tel un gosse.

Profitant de la dispute stupide, je me glisse lentement sous le bras bronzé et aux effluves de fleurs d'oranger, les caresses de Matveï quittent ma nuque pour se diriger à l'arrière de ma cuisse.

— J'aime pas ta proximité avec mes parents, pestais-je, je savais que tu bandais sur mon père.

Un rire étouffé quitte ses lèvres alors qu'il se penche légèrement pour effleurer mon oreille, malgré le pansement et les points de suture, je peux sentir son souffle frais apaiser la brûlure. Je me retiens de dormir sur ses genoux et d'envoyer paître mes oncles.

— Dior, trésor, tu es mon petit ami, chuchote-t-il, je dois faire en sorte que tes parents m'apprécient.

Ils l'apprécient un peu trop, je pensais que mon père allait lui imposer des règles à mon sujet et être un peu froid, mais il l'a adopté directement. Cooper Shaplen est un traître, parce qu'il n'aime pas seulement Matveï, il l'adore. Et bordel, je déteste ça.

— Ouais, ils t'apprécient assez c'est bon. Passe à autre chose.

— Oh, OK t'es jaloux.

Je ne sais pas pourquoi je réagis comme ça, évidemment que sa façon de rire et de parler ouvertement de hockey avec mes parents me dérangent, parce que je suis incapable de comprendre un seul mot en rapport avec ce sport merdique. En triturant l'anneau à son index, je mordis nerveusement ma lèvre.

— Parle-moi aussi de tes entraînements et de tous ces trucs chiants à mourir !

Les glaçons tintent contre son verre de whisky au moment où il le dépose sur la table basse, malgré la musique qui grille mes tympans et les dizaines de conversations différentes aux alentours, je perçois les sons rauques que Matveï essaie de produire depuis quelques secondes.

— Tu t'endors dès que j'emploie des mots trop compliqués, ou tu me gifles comme un gamin.

Je hoche la tête accompagnée d'un sourire niais quand il prononce cette phrase, j'aime le gifler sans aucune force pour aucune raison. Une simple tape timide sur la pommette, mais ça lui permet de comprendre que je n'écoute absolument plus ce qu'il dit et que mon cerveau s'est déconnecté avant même que le mot hockey ne quitte ses lèvres.

— D'accord, soufflais-je en haussant les épaules, garde ça pour mon père.

En observant Lyam et ses meilleurs amis boire des dizaines de bières, je pousse un soupir. Comparé à mon grand-père, mes oncles, ou même Matveï, je passe pour un intrus ici, ils connaissent chacun membre de l'ancienne équipe de hockey, et ceux de baseball.

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⏰ Dernière mise à jour : 13 hours ago ⏰

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