Les gens ne sont pas, et ne seront jamais égaux.
C'est une réalité à laquelle l'humanité a été confrontée, lorsque les humains ont failli se faire décimer dans ce que nous appelons « La Grande Collision ».
On dit que le monde change beaucoup. C'est pas faux, mais c'est pas nouveau. La Grande Collision était l'un de ces changements, et personne ne l'avait prévu. Il y avait moins d'une chance sur un million pour qu'un astéroïde percute la terre, et nous avions tiré le gros lot. Je ne vous parle pas de la météorite qui a signé la fin des dinosaures, non, celle-ci était plus petite, mais tout aussi dangereuse.
Très vite ce fut la panique. On hurlait à l'apocalypse, en essayant inutilement de fuir la menace, de se cacher. Les plus riches se planquaient dans leurs bunkers, les présidents dans leurs abris anti-atomiques, mais y avait-il encore un espoir de lendemain ? Certains pays engagèrent une lutte sans merci contre la masse galactique, quitte à mourir, autant le faire en se
battant avec panache, n'est-ce pas ? Les scientifiques avaient tenté de les prévenir : « Ce n'est pas une bonne idée d'utiliser l'arme nucléaire pour dissoudre l'astéroïde ». Mais n'en faisant qu'à sa tête l'armée fit ce qu'elle savait faire de mieux et envoya une bonne centaine de missiles droit sur la comète en ignorant les conseils avisés des blouses blanches. Comme prévu, la menace vola en éclats. Les débris de la météorite furent projetés dans l'espace, et tous ces bouts de cailloux restèrent en orbite autour de la Terre à cause de la force de gravité. Enfin, tous hormis les trois plus massifs : Dzéta, Omega, et Sigma, qui vinrent percuter la planète bleue. Dzéta atterrit quelque part en Iran, Omega s'enfonça dans l'océan Indien, et Sigma s'écrasa en plein milieu de la forêt amazonienne. Autant dire que ça a fichu en l'air la saison touristique...
Ce jour là, on perdit plus de deux milliards d'êtres humains.
Fin
Remerciements :
L'autrice elle-même
Si vous êtes arrivés jusqu'ici, bravo ! Cela signifie que vous avez remarqué qu'il vous reste encore pages à lire (et que je vous ai peut-être un peu sous-estimés).
Bon, revenons à nos moutons.
Je sais très bien ce que vous vous dites. Oui, c'était si prévisible, mais la façon dont ça a continué c'est là que ça devient intéressant. Ce jour là, tout a changé. Quand je dis tout, je parle des survivants de la Grande Collision, et quand je dis changements, je parle de mutations. Les hommes dans un périmètre de cinq cent kilomètres autour des points d'impacts commencèrent à se transformer. Un effet secondaire des bombes atomiques ? Une colère divine ? Un virus d'origine inconnue ? Nous n'en avions aucune idée. Quoi qu'il en soit, les humains devenus malgré eux des hybrides mi-humain mi-oiseau, cheval ou poisson selon les points d'impact se firent rejeter par ceux qui avaient autrefois été leurs semblables. Certains se firent même assassiner, enfin c'était toujours mieux que de mourir de froid, de faim ou de soif, les écailles desséchées et le poil rêche.
Tout ça était loin d'être rassurant, mais à quelque chose près, malheur est bon. Vous vous souvenez des autres morceaux d'astéroïde, ceux en orbite autour de la Terre ? Et bien ce fut à leur tour d'entrer en scène, en provoquant les mêmes phases d'hybridation que leurs trois cousins. Les humains ne purent qu'accepter leur sort.
La société se divisa en quatre ordres bien distincts : Les Sirènes, les Centaures, les Harpies et les Humains, ces derniers attendant patiemment leur tour. Des alliances se créèrent, des villes furent reconstruites, et les humains recommencèrent à proliférer à la surface de la planète bleue. Les météorites continuaient de pleuvoir, mais plus personne ne cherchait vraiment à les éviter. Quoi de mieux que de gagner une paire d'ailes ou d'obtenir la faculté de respirer sous l'eau ? Dans cette nouvelle vie, il était devenu aussi habituel de regarder les impacts de météorites à venir que de consulter la météo.
Et nous voilà, dix ans plus tard.