Festivités
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Attention ! Le chapitre suivant comporte du contenu érotique !
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Noël.
Fête internationale, connue de tous, célébrée par tous, même si les dates et les traditions différaient selon les pays. Et cela valait autant pour les humains que pour les hybrides. Il nous restait encore une grosse demi-journée de voyage pour nous rendre à Winnipeg, ville censée être l'emplacement du quatrième et dernier hybride, mais la neige et les routes bloquées ne nous facilitaient pas la tâche et Leïla avait estimé que nous arriverions avec un jour voire deux de retard. Les araignées fêtent-elles aussi la nouvelle année ? Voilà la question qui me taraudait alors que j'accrochais les quelques maigres décorations que nous avions trouvé dans le car. Chacun semblait tout enjoué par la préparation de la fameuse soirée ; Nathan et Leïla avaient trouvé un jeune sapin dans un petit commerce en bord d'autoroute, et Eliot avait même fait l'effort de planter un bonnet rouge et blanc sur sa tête. Quelle joie de le voir s'investir ainsi... Car oui, cela vous semble peut-être banal, mais c'était déjà beaucoup lui demander, rien que le simple fait de bien vouloir participer aux célébration. Ivy s'était lancée dans la confection de guirlandes en papier qui devaient évoquer les quatre ordres, avec un représentant de chaque groupe minutieusement découpé, souriant. Main dans la main, comme pour prôner cette tolérance entre espèces qui n'avait pourtant pas lieu d'être à la base, ces effigies puériles formaient une grande et belle ribambelle colorée. Mais voir la vie en rose était un luxe qu'elles seules pouvaient s'offrir.
« Non Tom ! Pas de pensées négatives ! »
Oui, il fallait que cette soirée soit parfaite. Les autres étaient si heureux de pouvoir enfin lâcher prise, oublier ne serait-ce que le temps d'un soir toutes ces histoires d'hybrides et le stress que cela occasionnait, se déconnecter de ce monde impitoyable et cruel qui nous avait changés, défigurés, torturés. J'eus une brève pensée pour Nathan et Leïla. Eux avaient souffert autant que nous, même si cela ne se voyait pas physiquement. Ma décision était prise ; j'allais marquer le coup, au moins pour eux. Cette journée était un renouveau, notre renouveau. Demain serait un autre jour, un jour neuf et plein de promesses d'avenirs radieux, de lendemains meilleurs où le soleil brillerait et où nous pourrions aller et venir à notre guise. Nous serions enfin nous-même, sans contrainte de se cacher ou de fuir notre identité. Parce qu'après tout, nous ne sommes que des hybrides.
Je me surpris à imaginer qui je serais demain ; moi, bien sûr, mais en mieux. Ce serait comme une renaissance, une mise à jour visant à m'améliorer. Finis, la souffrance, l'anxiété, les remords et cet incessant mal qui m'habitait, place à l'optimisme, l'espoir, et au repos largement mérité. Toutes ces nouvelles perspectives qui s'offraient à moi me portaient à l'apogée de ma sérénité intérieure ; j'étais comme un bourgeon naissant, qui éclorait bientôt sous le soleil radieux que seraient les jours à venir. Rien ne pouvait nuire à cette soirée à présent.
– Tout va bien ? demanda Nathan en posant sa main sur mon épaule.
– Oui. Je suis en pleine forme !
– Content de le savoir.
Il me déposa un baiser sur la joue avant de m'inviter à rejoindre les autres autour de la table que nous avions dressé dehors. Nous avions trouvé un emplacement pour notre bus à deux pas d'un camping touristique, et comme il faisait bon et que la neige n'avait pas atteint les alentours grâce à la forêt qui nous couvrait, alors nous en avions profité pour sortir une table pliable et des lampions, car à dix-sept heures il faisait déjà noir. Même notre minuscule sapin avait eu droit à sa guirlande lumineuse. La bonne ambiance régnait.
