Chapitre 17

3 1 0
                                    

Nous sommes (presque) semblables !


Je fus tout ému par le fait qu'elle ait accepté de me serrer la main. Jamais je n'aurais cru établir un contact de la sorte avec qui que ce soit, sachant d'autant plus que nous venions à peine de nous rencontrer.

– Est-ce qu'on pourrait se tutoyer ? Comme on va passer les semaines suivantes ensemble...

– Il n'y a aucun problème ! répondit Nathan en ôtant ses vêtements d'extérieur. Tom, tu peux lui faire visiter ?

J'hochai la tête et présentai chacun des passagers du car. Tous se montrèrent très accueillants envers elle, et même Eliot parvint à être aimable, même pour seulement une minute. Ensuite, nous avançâmes vers le fond du car et Ivy s'interrogea sur ma chambre.

– Qu'est-ce qu'il y a derrière cette porte ?

Sans que je puisse fournir de réponse elle abaissa la poignée et poussa la bâtant. Je la laissai faire ; de toute façon, à part ma toile il n'y avait rien là-dedans. La vue de cette dernière provoqua une étrange sorte d'extase chez la nouvelle, qui en inspecta les moindres plis. Franchement, il n'y avait pas de quoi s'émerveiller à ce point. D'où lui venait donc toute cette joie ? J'avais à faire au parfait contraire d'Eliot semblerait-il.

– C'est là que tu dors ?

– Oui, enfin, quand j'arrive à dormir...

– Et tu as fait ça tout seul ?

– Tu vois une autre araignée capable de tisser une toile de cette taille ?

Elle jeta un coup d'œil circulaire à la pièce.

– Non, pardon si je t'ai offensé, murmura-t-elle l'air penaud.

Offensé ? Je posai une main sur son épaule.

– Tu n'y es pas du tout. Allez, viens.

Je l'emmenai à l'étage, puis lui montrai notre salle d'eau minuscule et les couchettes – où sa morphologie démesurée n'avait aucune chance de rentrer...

– Je peux dormir sur le sol, siffla-t-elle en faisant glisser sa langue fourchue entre ses dents.

– Tu es sûre ?

– Pour un serpent cela devrait largement suffire.

Alors comme ça elle se considérait déjà comme un animal ? Si seulement je pouvais me voir comme tel moi aussi, cela m'enlèverait sans doute plusieurs épines du pieds. Mais mon esprit n'acceptait pas de lâcher l'idée selon laquelle j'étais encore humain. Ivy assit une partie de son corps sur un matelas et savoura le peu de confort qu'il avait à offrir. Je repliai mes pattes puis me plaçai à ses côtés, sur le plancher. Elle se leva après quelques et secondes, prête à engager à nouveau la conversation, mais eut l'air inquiète en voyant mon visage.

– Est-ce que tout va bien ? Tu es tout pâle...

– Oh,... Oui, c'est juste que ça me fait un drôle d'effet de voir une nouvelle tête. Mais sinon tout va très bien, je te l'assure.

– Tant mieux.

Nous demeurâmes silencieux un instant, pris soudainement d'un vif intérêt pour les grains de poussières incrustés entre les lattes du parquet, sans trop savoir quoi dire de plus. Finalement je me lançai le premier.

– Comment ça s'est passé pour toi ?

– Quoi donc ?

– Ta métamorphose, enfin, si la question ne te paraît pas indiscrète...

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 13 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Hybrides - TomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant