Chapitre 4

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Répit illusoire


Une heure plus tard, je me réveillai, allongé dans le canapé et recouvert d'édredons. Mon corps avait été vidé de toute énergie vitale. J'étais entre autre devenu une sorte de mort-vivant attendant qu'on le replonge dans sa tombe.

Nathan, occupé à s'affairer dans la cuisine, ne mis pas longtemps à prendre conscience de mon réveil, comme si un sixième sens l'en avait alerté. Je le vis déposer en hâte ce qu'il tenait en main, accourir vers le sofa, et s'accroupir devant moi pour que nos deux visages puissent se retrouver à la même hauteur. Ses lèvres bougeaient, mais je n'entendais pas ses paroles. Sa main droite se posait sur mon front à plusieurs reprises, comme pour prendre ma température, mais mon corps était plus froid encore que la glace et ce malgré le nombre impressionnant de couvertures qui le recouvrait. Je n'avais même plus la force de me lever pour lui parler, ni même de parler en fait...

– C'est insensé, pourquoi ? Non, c'est... impossible.

C'est, je crois, ce qu'il avait dit en me regardant si tristement qu'on aurait dit qu'il se tenait au chevet d'un mourant, tandis que je récupérais lentement l'usage de mes sens. Je plissai les yeux. Les dernières lueurs de l'aube qui filtraient à travers la fenêtre me caressaient tendrement les paupières, tandis qu'une bonne odeur mentholée se répandait dans la pièce. C'était très agréable. Une énergie nouvelle me gagna alors, et ayant le sentiment que tout faisait dorénavant parti du champ des possibles je décidai de sortir de mon état plus que léthargique.

En me voyant m'agiter de la sorte, Nathan se précipita pour me faire retrouver ma position horizontale.

– Non, tu dois rester couché, dit-il en me caressant tendre-ment l'épaule.

– Pourquoi ? Je ne vais pas rester là indéfiniment à ne rien faire.

– Si, c'est ça le but ! Tu as eu une journée plus qu'éprouvante, et je ne tiens pas à ce que tu refasses un malaise. Il faut que tu te reposes.

« J'ai fait un malaise ? » Pourtant je n'en avais pas le souvenir. Ignorant ses conseils, je me dressai et entrelaçai mes doigts avec les siens. Il rougit.

– Je vais bien, assurai-je. Vraiment bien. Et cet antidote, on le trouvera ensemble.

À ces mots, nous nous embrassâmes longuement, et pendant ce laps de temps on aurait dit que nos deux cœurs battaient à la même fréquence, tant le besoin de réconfort et de tendresse que chacun éprouvait envers l'autre était puissant. Ces moments étaient spéciaux, à la limite du surnaturel. C'était juste lui et moi, moi et lui, et le reste du monde pouvait aller se faire voir. Je réalisai que c'était la première vérité dont je lui faisais part depuis le début de ma métamorphose ; je ne ressentais plus de douleurs, plus de migraines passagères, et mon corps avait recouvré son énergie d'antan.

– Voilà ce que je te propose, dis-je en dissociant mes lèvres des siennes. On se prend une pause, histoire de souffler un coup et de nous remettre les idées au clair, et on s'occupe de tout ça demain. Ça te convient ?

– D'accord, fit Nathan. Mais n'oublies pas que je suis là si tu as besoin de moi.

– Je n'en doute pas une seule seconde.

Mon petit-ami finit par se relever, et se dirigea vers la cuisine.

– Tu veux manger quelque chose ?

Je réfléchis un instant. Le petit déjeuner de ce matin n'avait pas été beau à voir, mais j'avais toujours aussi faim.

– Oui,... un truc bien sucré s'il te plaît.

Hybrides - TomOù les histoires vivent. Découvrez maintenant