Dans un Paris contrasté par la chaleur de Laylâ et la froideur Moscovite de Yevgeniya, deux âmes que tout oppose se rencontrent.
Laylâ, douceur incarnée et pleine de vie, tente de percer la carapace glaciale de Yevgeniya, mystérieuse et distante. E...
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Yevgeniya Makarova
La semaine suivante
À mon bureau, j'appel l'institut pour prendre un rendez-vous pour un soin visage mais qu'elle fût ma surprise d'apprendre qu'il n'y avait plus de rendez-vous disponible même à mon heure habituelle.
La réceptionniste me répond avec cette voix incertaine qui m'agace d'autant plus :
- Il n'y a vraiment plus de place pour un soin visage, même à mon horaire habituel ?
C'est exaspérant. J'ai l'habitude d'obtenir ce que je veux, quand je le veux, et maintenant, tout est complet. Je sens la tension monter en moi, une pointe de colère que je contrôle tant bien que mal.
- Rien, vraiment ? Et pour un soin « full body », c'est aussi complet ?
J'essaie de trouver une alternative, même si cela m'irrite déjà de devoir changer mes plans.
Sa réponse tombe comme une sentence :
- Je suis désolée, madame Makarova, mais le soin full body est également complet cette semaine.
Inacceptable. Je sens ma mâchoire se contracter et mes doigts serrer le téléphone un peu plus fort. Ces français, toujours aussi incompétents. Quelle perte de temps. Ne pas pouvoir obtenir ce que je veux me met hors de moi, même pour un simple soin.
- Très bien, mettez-moi sur la liste d'attente pour les deux, je réplique d'un ton glacial avant de raccrocher sèchement.
Je m'enfonce dans mon fauteuil, essayant de me calmer. Cette perturbation dans ma routine, aussi insignifiante soit-elle, ébranle l'ordre établi de ma semaine. Tout doit être sous contrôle, prévu. C'est comme ça que je fonctionne, comme ça que je reste à flot. La moindre défaillance me dérange.
Je détourne mon esprit vers d'autres priorités, mais une pointe d'agacement reste en moi, impossible à chasser. Malgré moi, je pense brièvement à Laylâ. Pourquoi est-ce que je pense à elle maintenant ? Cela me distrait, me perturbe, et je n'ai pas de temps à perdre avec ce genre de pensées.
Je me lève rapidement et me rends dans l'open space me servir un café noir, pour mon plus grand bonheur aucun être humain s'y trouver.
En rentrant dans mon bureau je referme la porte derrière moi, laissant le bruit constant de l'entreprise à l'extérieur. Le calme de cette pièce, baignée d'une lumière froide d'un ciel parisien d'hiver, m'offre un refuge. Je verrouille la porte à double tour -vieille habitude militaire que j'ai gardée malgré moi, et me dirige vers mon bureau.
Je m'assois lentement, prenant une minute pour apprécier ce rare moment de solitude. Savoure le goût amer de ce café amer, immonde, avant de me concentrer sur ce que je voulais faire. Mes doigts glissent sur le bois sombre de mon bureau avant de se poser sur un tiroir discret, fermé par un cadenas. Je sors la clé de ma poche, la tourne avec précision, un clic résonne, et j'ouvre le compartiment. Là, enfoui sous des dossiers anodins, se trouve l'ordinateur portable qu'on m'avait confié à mon départ.