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Laylâ

Mon stylo glisse sur les pages de mon cahier, les mots se mêlant et s'entrecroisant dans différentes langues. J'alterne instinctivement entre l'anglais, le russe, l'italien et l'allemand, comme si chaque phrase trouvait naturellement sa place dans l'une de ces langues.

Pour moi, c'est plus qu'un simple exercice de prise de notes, c'est ma façon de maintenir ma maîtrise, de jouer avec les sonorités et les nuances de chaque mot. Je sens les regards de mes camarades sur moi, certains avec amusement, d'autres avec un air un peu moqueur, mais je n'y prête pas vraiment attention.

- Tu sais que tu pourrais juste écrire en français, ça irait plus vite, lance Yohan, son rire résonnant doucement autour de nous.

Je souris, mon regard toujours fixé sur mes pages.

- Peut-être, mais ce serait moins intéressant,
rétorqué-je, amusée.

C'est vrai, cela me prend plus de temps, mais je ne cherche pas à finir plus vite. J'aime ce défi, cette gymnastique mentale qui me pousse à passer d'une langue à l'autre.

À côté de moi, Amélie, toujours bienveillante, se penche légèrement, ses yeux brillants de curiosité.

- En tout cas, je trouve ça vraiment ingénieux, murmure-t-elle.
Ça doit t'aider à ne pas les oublier, non ?

Je hoche la tête, contente qu'elle comprenne l'idée derrière ce choix.

- Oui, exactement. C'est ma façon de m'assurer que je reste fluide dans chaque langue, même si je ne peux pas les pratiquer au quotidien.
Mes mots sortent avec une certaine satisfaction. C'est une petite victoire personnelle, à chaque fois que je réussis à jongler avec toutes ces langues.

Amélie sourit à son tour.

- Je devrais peut-être m'y mettre aussi, dit-elle en plaisantant.
Enfin, pour l'instant, j'en maîtrise que deux.

- C'est un très bon début, lui dis-je en souriant.

Je ris doucement avec elle, puis retourne à mes notes, une certaine complicité flottant entre nous. Ce genre de moments me réchauffe le cœur, un petit rappel que, même ici, parmi ces commentaires légers, il y a une appréciation de ce que je fais, et ça me suffit pour continuer.

À ma gauche, Dîna, ma meilleure amie, les yeux rivés sur son téléphone, lève la tête et interpelle Yohan d'un ton taquin.

- Dis-moi, Yohan, ça fait des années qu'on se connaît. Quand est-ce que tu comptes enfin me présenter ta sœur ?

Sa voix est pleine de malice, un sourire en coin sur le visage.

Je ne peux m'empêcher de rire devant l'audace de Dîna, mais Yohan ne se laisse pas démonter et réplique immédiatement.

COLDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant