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Point de vue Omniscient

Les semaines passèrent, et Laylâ continuait à jongler habilement entre ses cours, ses journées à l'institut, en pharmacie, en magasin et ses soirées au bar.

Son énergie semblait inépuisable, et elle se nourrissait des échanges avec les clients, notamment ceux qui revenaient la voir régulièrement. Son sourire chaleureux, et son sens de l'écoute lui valaient la confiance des clients, et elle adorait son travail.

De l'autre côté de Paris, Yevgeniya s'enfonçait dans un tourbillon de chiffres et de réunions.
Son poste de directrice financière lui demandait une concentration intense, et elle passait de longues heures à analyser des rapports et à préparer des présentations. La pression qui pesait sur elle était palpable, et, en conséquence, son humeur se durcissait. L'absence de moments de détente, comme ses soins de visage, contribuait à son agacement, et son entourage professionnel commençait à le remarquer.

Dans l'open space de l'entreprise, ses collègues chuchotaient parfois entre eux à propos de son attitude.

- Est-ce qu'elle a toujours été aussi... froide ? demanda une nouvelle recrue, en observant Yevgeniya passer, le regard rivé sur son ordinateur.

- Elle n'aime pas les français, dit l'un.

- Je ne sais pas si je l'ai jamais vue sourire, répondit un autre.

En effet, Yevgeniya avait du mal à se laisser aller. Chaque jour sans soin était une journée où elle se sentait encore plus distante, tant du personnel que des clients. Elle s'efforçait de rester professionnelle, mais les tensions accumulées lui laissaient un goût amer en bouche.

Ses pensées s'égaraient parfois vers Laylâ. Elle se souvenait de la douceur de la jeune esthéticienne, de son accent chaleureux lorsqu'elle parlait en russe. C'était étrange, mais même une simple interaction avec elle l'avait fait se sentir un peu plus humaine, moins comme un bloc de glace.
Cependant, Yevgeniya se persuadait qu'elle n'avait pas le temps de s'accorder de tels plaisirs.

Non, pas comme le commun des mortels.

Au fur et à mesure que les jours passaient, Laylâ remarquait l'absence de sa cliente habituelle. Elle se demandait comment Yevgeniya allait, tout en espérant qu'elle n'était pas trop accaparée par son travail. Peut-être qu'un nouveau soin pourrait faire la différence, mais elle ne voulait pas être intrusive.

Pour l'instant, elle se contentait de continuer son rythme effréné, tout en gardant à l'esprit la froideure glaçante de sa cliente.

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