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Yevgeniya Makarova

Mes doigts frappaient frénétiquement le clavier, produisant un son sec et cadencé dans le silence de mon bureau. Concentrée, je ne déviais pas mon regard de l'écran, inspectant les lignes de chiffres et de prévisions financières.
Mais soudain, une faute de frappe. Je me fige, laissant échapper un soupir de mécontentement. Ces claviers français... Ils n'ont même pas eu la décence de fournir un clavier russophone, ce qui m'aurait facilité la tâche.

À quoi devrais-je m'attendre d'eux ?

Je secoue légèrement la tête, reprenant mon sérieux. Après tout, ce genre d'irritation ne mérite pas que j'y consacre plus de trois secondes. Mon attention revient rapidement aux chiffres, et, comme à chaque fois, il ne me faut pas plus de quelques minutes pour repérer l'erreur que le département marketing a laissée passer. Une faute dans les calculs budgétaires — amateurisme pur et simple.

Comment osent-ils soumettre un travail aussi bâclé, sans même avoir pris la peine de vérifier ?

Ces gens... une bande d'incapables. L'attention aux détails leur semble étrangère. Dans leur monde, tout semble approximatif, toujours passable. J'attrape mon bloc-notes et note d'un geste précis les erreurs de calcul pour en faire part en réunion. Il est hors de question que leur négligence passe inaperçue. Ils ont des responsabilités, et c'est leur devoir de présenter un travail parfait, sans faille. On ne présente pas un dossier de cette importance sans l'avoir vérifié en long, en large et en travers.

Je m'assure de lister chaque point à soulever, chaque faute qu'ils ont laissé passer. Ils doivent comprendre que dans notre monde, il n'y a pas de place pour l'approximation. Pas dans le mien, en tout cas.

Durant la réunion

La réunion de présentation de l'équipe marketing était prévue pour dix heures précises. J'étais arrivée bien avant, profitant du calme pour réexaminer une dernière fois les documents et m'assurer que chaque détail y était. Mais, comme prévu, le calme a été brisé dès que l'équipe marketing est entrée, bavardant comme si cette réunion était une simple formalité. Tss

Mon regard passait lentement d'un membre de l'équipe à un autre, et dès qu'ils me croisaient, ils détournaient les yeux ou redoublaient d'efforts pour paraître concentrés. L'équipe savait que je ne laissais rien passer, et que je n'avais aucune tolérance pour l'imprécision.

La présentation débuta. C'était Thomas, le chef du département, qui prenait la parole. Il avait l'air nerveux, comme à chaque fois qu'il s'adressait à moi. Tant mieux. La peur de l'échec maintient les gens en alertes.

- Bonjour à tous, merci d'être là. Nous avons travaillé sur le plan budgétaire et les projections pour le projet de développement international...

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