Les Enfants du Soleil (tome 2)

41/ Tu n'es plus seule

The old therebefore - Rachel Zegler 

Raquel

Raquel ouvrit les yeux. Elle poussa un râle agacé plus qu'autre chose en voyant où elle se trouvait. La sensation familière du métal trop serré sur ses poignets la fit frissonner. Bienvenue en enfer. Une fois de plus, elle allait devoir se débrouiller pour s'en sortir. Elle essaya de tirer, mais cette fois, elle était attachée une accroche au mur. En face d'elle, une vitre en verre teinté l'empêchait de voir en dehors de la pièce où elle se trouvait. Elle savait très bien ce qu'il allait se passer. C'était comme cela à chaque fois. Mais comme à chaque fois, il faudrait qu'elle trouve un moyen de s'échapper. La porte s'ouvrit alors sur son lieutenant préféré et elle lui offrit un sourire dénué de sentiments.

- Quel plaisir Riggans.

L'homme étira un sourire malsain.

- Ma petite rebelle préférée. Alors on voulait sauver des étudiants et des lycéens ? Pas mal, tu as déjà fait mieux... souffla-t-il en se positionnant face à elle. Bon qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui...

Il se rapprocha doucement, sortant de sa poche son couteau fétiche tout en le glissant dans le cou de Raquel. Que d'originalité. Ça aurait presque pu être amusant si elle ne risquait pas d'y passer. Là, elle avait envie de tout, sauf de rire.

- C'était sympa cette petite sortie en ville avec tes amis ? Dis-moi ? Qui vous a donné l'info pour la descente de l'armée ? C'est plutôt suspect d'arriver comme ça et de savoir ce qu'il va se passer, d'être pile au bon moment là où il y a les troupes, non ?

- Riggans tu perds ton temps, soupira Raquel sans se démonter. Tu sais que je ne dirai rien.

Elle le regarda dans les yeux alors qu'il glissait sa lame dans son cou. S'il pensait qu'elle allait dénoncer son petit ami, il se trompait lourdement. De plus, elle avait un atout dans sa manche. Un atout qu'elle avait découvert en faisant le tour des maisons de la capitale.

- J'oubliais de te dire. On a une petite nouvelle dans la résistance. Une mignonne petite fille de douze ans, capable de courir plus vite que tout, si vite qu'elle pourrait presque mettre le temps en pause. Un super pouvoir en somme. Elle m'a dit qu'elle s'appelait Rose Riggans. C'est vraiment mignon comme prénom.

Les sourcils de Riggans se froncèrent. Bingo. Elle avait touché là où ça faisait mal. Mais l'homme s'avança et enserra son cou.

- Ne parle plus jamais d'elle ! cracha-t-il en refermant sa poigne. Je m'en fous que tu ne parles pas, je te tuerai, en te tuant, ils viendront pour te venger et au final on les aura, ou en aura tué d'autres, ou capturé certains même. Ne croit pas que tu pourras jouer très longtemps Raquel, tu le sais toute autant que moi.

Raquel eut le souffle coupé et des larmes de douleur lui montèrent aux yeux. Il serrait fort, trop fort, sa vue se brouillait devant ses yeux, mais elle finit par donner un coup de pied à Riggans ce qui l'obligea à la lâcher.

- Tu ne feras rien du tout car tu n'as pas le droit de me tuer. Je suis trop importante. Je ne t'avais pas dit ? Je suis Colonelle maintenant. Qui dit Colonelle, dit que je sais tout, même l'identité de celui que vous appelez le « chef des rebelles », que vous essayez d'attraper depuis des années. Quant à ta fille chérie, ne t'en fais pas. Elle est bien là où elle est. Tu risques juste de ne plus jamais la revoir.

Riggans lança son couteau énervé et il termina sa course contre le mur. Elle le vit reculer et masser ses tempes. Elle avait le dessus. Elle n'osait à peine y croire. Elle avait beau être attachée, elle avait le dessus.

- Tu sais quoi ma chère ? reprit-il. Pour l'instant je vais te laisser ici, je te ferai transporter dans la soirée. Peut-être que l'électricité te fera parler, car là il m'en faut vraiment peu pour te tirer une balle dans le crâne que tu sois Raquel Hernandez, Colonelle ou je ne sais quoi.