Je n'ai pas bien dormi. J'avais l'impression que n'importe qui pourrait venir me chercher dans mon sommeil pour me faire payer ce que j'avais osé dire.
Je me tournais et retournais dans mon lit en triturant ma bague.
Tout s'emmêle... j'en ai assez.
L'Ordre, le Fantôme, l'Unité... bon sang c'est terrifiant. La fac, les partiels, ma mère, Vanessa, les potes, Ulysse, Adam... je n'en peux plus.
Heureusement que le petit chat était là. J'ai fini par m'endormir, bercé par son ronron apaisant.
Je ne dois pas laisser les choses se mélanger, c'est trop dangereux.
Et la preuve s'est présentée le lendemain vers 15h, à la sortie de la fac. J'étais avec Vanessa qui lisait en marchant, et les autres étaient venus nous attendre devant la sortie.
- Vous voulez aller quelque part ? hasarda Liam. Ou on va juste au bar ?
Ils sont ma seule constante.
- Juste au bar ça me va. Fit Vanessa. Mais je ne vais pas pouvoir rester longtemps.
Et je l'aime. C'est ma seule certitude.
- Neil ?
- Ouais, on va au bar, c'est très bien. fis-je en collant un bisous dans les cheveux d'Angélique.
Comment je ferais sans Angélique ?
Je dois protéger cette petite routine calme.
- Au fait, ton concours photo meuf, c'est quand les résultats ? demanda Kelya.
- Tu as déjà envoyé ta production ?! s'étonna Angélique.
- C'est la première semaine de juin.
- Tu nous diras hein ?
- Mais oui ! En attendant, je suis surtout concentrée sur les partiels.
- Ça en fait une sur huit. s'esclaffa Elliott.
- Deux, comptes Neil.
- Je te le concède.
Je les écoutais, tout sourire, tout content d'être avec eux. Mais... plus loin devant nous... il y avait une femme adossé contre un lampadaire, qui nous suivait du regard. Elle me disait quelque chose, et c'était clairement une apte. Alors je me suis mis sur mes gardes, au cas où, et on a passé notre chemin.
- Vous êtes dans la merde ? demanda Vanessa.
- Meh... ça dépend de quelle UE. Mais globalement, je compte sur le rattrapage.
- Pfff. C'que t'es pessimiste. soupira Elliott.
- Eh, je ne suis pas une lumière et ce n'est pas un secret.
- N'importe quoi !!
- Neil ?
Je me suis arrêté, électrisé par la voix de cette femme que j'aurai pu reconnâtre entre milles. Alors j'ai dit "je reviens", et j'ai tourné des talons. Elle me rejoignait d'une démarche lente et timide. Le groupe me regardait, jasant de nouveau sur ma vie privée dont ils ne perçoivent que l'aspect semi-romantique.
C'était Séléné.
Evidemment.
- Qu'est ce que tu fais ? ai-je grincé entre mes dents. C'est tellement dangereux !
Elle regardait le groupe distraitement. Séléné est plus jeune que je ne l'aurait cru, tout aussi jolie sans masque, mais elle a l'air bien plus faible sans costume ; ses yeux étaient cernés, elle est toute maigre et pourtant elle était très bien habillée.
VOUS LISEZ
Papillon de nuit
Ficção GeralJe l'aie longtemps aimée, Séléné. Longtemps. C'est elle qui m'a découvert, qui m'a montré ce monde, qui m'a tendu ce pacte du diable. C'est elle qui m'a en même temps sauvé de ma misère. Enfin... disons qu'elle m'a permis de troquer une misère matér...