𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 17

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10 septembre

𝑹𝒖𝒈𝒈𝒆𝒓𝒐

La rentrée a repris depuis une semaine et demie, et pour la première fois depuis longtemps, je ressens une vraie stabilité. Ma vie avec Karol et Myla est sereine, pleine de moments simples et précieux. Tout semble enfin trouver un équilibre. Mais ce matin, en arrivant dans la salle des profs, je sens déjà que quelque chose déraille. Le visage de Véronique est grave, et un léger murmure parcourt les rangées d'enseignants installés autour des tables.

Véronique fait son entrée, suivie d'une silhouette que je reconnais instantanément. Giulia. Mes muscles se tendent malgré moi. Ses cheveux blonds tombent en vagues sur ses épaules, et son sourire, celui que je connaissais par cœur autrefois, flotte sur ses lèvres. Je détourne les yeux, espérant que personne n'a remarqué ma réaction. Gaëlle, qui se tient juste à côté de moi, serre les dents.

— Bonjour à tous, commence Véronique. Je tenais à vous présenter Giulia pour ceux qui ne la connaissent pas elle avait déjà remplacé Candice. Mais maintenant elle est notre nouvelle professeure de philosophie. Elle remplace M. Blanchard, qui a dû malheureusement démissionner en urgence.

Gaëlle laisse échapper un soupir exaspéré. Giulia, toujours droite, regarde l'assistance d'un air assuré. Mes souvenirs défilent malgré moi. Notre rupture a été désastreuse et rapide. Je sais très bien que j'avais essayé de combler le vide que Karol avait laissé en partant, mais rien n'avait marché. Puis Giulia avait profité de ma solitude et de ma confusion, pour s'immiscer dans ma vie. Je l'ai quittée parce que je savais au fond de moi que Karol serait toujours la seule. Mais Giulia est manipulatrice, et son souvenir me laisse un goût amer.

Après l'annonce de Véronique, Gaëlle me glisse un regard entendu et nous dirigeons vers nos casiers dans un coin de la salle alors qu'elle laisse éclater sa frustration :

— Eh bah, vive la bonne journée qui commence ! Je la sens toujours pas, celle-là... soupire-t-elle.

Je hoche la tête, le regard dans le vide.

— Moi non plus, je murmure.

Elle se tourne vers moi, scrutant mon visage, et je devine la question qui lui brûle les lèvres.

— Tu vas faire quoi ? Tu vas en parler à Karol quand même ? demande-t-elle en posant une main sur mon bras, une inquiétude visible dans ses yeux.

Je secoue la tête, les mâchoires serrées. Dire ça à Karol maintenant ? Non, tout va si bien entre nous, et je ne veux pas que l'arrivée de Giulia vienne bouleverser notre équilibre.

— Non, je préfère pas... pas pour le moment, dis-je doucement, évitant le regard de Gaëlle.

Elle hausse un sourcil, sceptique, mais me laisse parler. Son silence en dit long, mais elle finit par soupirer.

— Oula, libre à toi... Mais si elle apprend que tu lui as caché ça, tu sais comment elle va réagir, Ruggero. Je t'ai prévenu, lance-t-elle en m'avertissant d'un ton sérieux.

Je sais qu'elle a raison. Je sais que Karol ne prendrait pas bien cette révélation tardive, mais... j'espère que Giulia saura rester en retrait. Je soupire, rassemblant mes affaires.

— Je sais, je murmure avant de me diriger vers ma salle de cours pour entamer la matinée

Le début des cours est passé a une allure folle pour une fois et les deux classes que j'avais avant ont su se montrer plutôt calmes et heureusement. Lorsque j'arrive dans la salle des profs vers dix heures pour la pause-café, il est encore un peu tôt. Le silence règne, et je suis content de profiter de quelques minutes de tranquillité avant que les autres ne viennent remplir la pièce de rires, de discussions animées et du bourdonnement habituel. Je me dirige vers mon casier pour poser quelques affaires, espérant éviter toute distraction inutile.

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 16 ⏰

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