38.2-Alex: Les archives

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Le soir venu, une fois les autres Déshonorés partis se reposer; nous restons dans la cafétéria, jusqu'à être les derniers (simulant une conversation animée et interminable). 

La pièce donnant directement sur la cour; cela nous évite de devoir passer devant Médor qui, à l'heure qu'il est, a du être réveillée pour prendre son poste, dans le panoptique. 

En traversant l'extérieur de la prison, une voix rauque nous interpelle.

-Eh, vous, là-bas!

Immédiatement, nous nous immobilisons, figés par la stupeur. En tournant légèrement la tête; je peux apercevoir, à travers les fentes de mon casque, une minuscule silhouette; devant la porte d'entrée de la prison, grande ouverte; à proximité d'une charrette tirée par quatre dahus. 

Mon cœur s'accélère et mille questions assaillent mon esprit; en reconnaissant l'affreux personnage. 

Un farfadet, avec une voix désagréable, ça ne peut être que Vieux-Débris.

-Mais qu'est-ce qu'il fout là, lui? -Je demande en murmurant.-

-Oh, non! -Soupire Bruno.- Pas ça!

-Quoi? -Questionne Clara, inquiète.-

-Pour des humains, comme moi, qui vivons à Bellgir, depuis longtemps; il est coutumier d'entendre les Farfadets se plaindre de certaines tâches que les Gardiens leur délèguent. -Explique le catcheur-.

-Oui et alors?!

-L'une de ces tâches concerne la livraison de vivres à Fengrad! C'est l'une des missions que les Farfadets exècrent le plus. Une fois par mois; l'un d'eux est chargé d'apporter les vivres à la prison.

-Mais, il a le droit de rentrer, comme ça, dans la prison, en pleine nuit?

-De ce que j'ai appris, depuis que je suis sur Zibaë; les Farfadets ont aidé à la construction de cette prison, grâce à leur pouvoir de bâtisseur. Ils connaissent donc les failles, pour contourner le système de cet endroit, à leur guise. Tu ne les empêcheras pas de faire leurs allées et venues, ici.

-BON, VOUS VOUS DÉPÊCHEZ OU QUOI?! -S'impatiente Vieux-Débris.-

Je soupire d'exaspération, en rétorquant las, en désignant le farfadet au loin:

-Bien entendu, il fallait que ce mois-ci, ça tombe sur lui et de surcroît, au beau milieu de la nuit. Bon écoutez, je n'ai pas vraiment envie que cette petite teigne nous reconnaisse, alors parlons le moins possible; compris?

Les deux autres acquiescent simultanément, avant d'aller rejoindre l'autre crapule, qui nous réprimande aussitôt:

-Ah, bah enfin; c'est pas trop tôt! Bon; faut décharger tous ces caissons! Je me suis démené pour arriver le plus tôt possible!

Suffisamment près de lui; je remarque, malgré la pénombre, que le froid extrême de cette contrée a littéralement givré sa grosse barbe blanche, la faisant presque ressembler à un stalactite. 

Face à notre manque de réponse; le farfadet s'indigne:

-Surtout ne me dites pas merci!

-Tu parles; je suis sûr que c'est d'avantage pour rentrer plus vite à Bellgir, qu'un problème de conscience professionnelle. -Murmure discrètement Bruno, à l'oreille de Clara.-

-Quoi?! Qu'est-ce t'as dit, toi?! -Se Révolte le Farfadet, sans pour autant avoir entendu les propos, ni reconnu la voix de Bruno.-

Le catcheur, respectant mes instructions, répond par un signe de tête incompréhensible. Vieux-Débris, l'air ahuri, lance, comme si de rien n'était:

Zibaë, les mystères de l'autre monde T1. Les fantômes du passéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant