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Laïa rentra chez elle après leur dispute, furieuse contre Alvaro. Pas seulement parce qu'il se comportait comme un lâche en refusant d'assumer leur relation, mais aussi parce qu'il avait raison.
Elle était quand même l'ex de son frère, même si, pour elle, ça ne voulait plus rien dire. La vérité, elle, restait la même.

Leur histoire était impossible, immorale. Et elle savait qu'Alvaro se détestait chaque fois qu'il la possédait, qu'il se sentait comme un traître envers son petit frère. Mais il ne pouvait tout simplement pas s'en empêcher.

Elle avait compris qu'il leur fallait du temps. Prendre du recul. Réfléchir. Reprendre leurs esprits.
Une chose était sûre : elle, elle savait que les prochains jours seraient insupportables loin d'Alvaro.

Deux semaines plus tard

Laïa avançait dans le parking souterrain, ses talons claquant contre le béton. Sa démarche naturelle , ce balancement de hanches inconscient , avait déjà rendu plus d'un homme fou. Mais ce soir, elle n'avait ni le temps ni l'envie de séduire qui que ce soit.
Elle était fatiguée, irritée, et totalement dépassée par l'accumulation des emmerdes.

Entre sa relation explosive avec Alvaro et les galères d'Alcaraz Pharma, elle avait l'impression d'être un PC sur le point de crasher.
Heureusement, elle avait trouvé sa solution miracle : Marco.

Là où elle ne pouvait pas être, Marco y était. Un vrai multitâche sur pattes.

Plongée dans ses pensées, elle fut tirée de sa torpeur par un sifflement.
Elle leva les yeux et tomba sur un homme adossé nonchalamment à un poteau, l'air sûr de lui.

Son regard hurlait « je suis irrésistible », ce qui lui valut un sublime roulement d'yeux de la part de Laïa.

Vexé qu'elle ne succombe pas à son charisme inexistant, l'homme plissa les yeux avant de lâcher, faussement détendu :

Lui: Pourquoi tu me regardes comme ça, grosse pute ?

...

Laïa cligna plusieurs fois des yeux.

Il a osé ?

Non, impossible. Son cerveau devait lui jouer des tours.

Par acquis de conscience, elle tourna la tête à gauche, puis à droite.
Personne. Pas de bol pour lui : c'était bien à elle qu'il parlait. Et ça il allait le regretter

L'homme esquissa un rictus satisfait, persuadé d'avoir remporté la bataille, puis se détourna.

Laïa inspira profondément. Elle songea très brièvement à laisser couler.

Très brièvement.

Sans hésiter, elle grimpa dans sa voiture, démarra... et boum
L'homme fut projeté à plusieurs mètres sous l'impact.

Elle baissa la vitre, se pencha légèrement et haussa un sourcil.

Laïa: Alors grosse pute  Qu'est-ce que tu regardes, maintenant ?

Elle éclata de rire, replaça une mèche de cheveux derrière son oreille, et démarra tranquillement, laissant derrière elle un abruti probablement en pleine remise en question existentielle.

Quelques kilomètres plus loin, alors qu'elle roulait tranquillement, son regard accrocha une église.

Elle allait continuer son chemin, puis un détail lui revint en mémoire : Madame Olivia, la femme du sénateur, venait souvent prier ici.

Or, Laïa avait absolument besoin de se rapprocher d'elle pour atteindre son mari.

Les cendres du diable Où les histoires vivent. Découvrez maintenant