Bogotá – nuit tombée.
La maison qu'ils avaient choisi n'était pas vraiment une maison.
C'était une villa moderne, cachée en hauteur, perchée au-dessus de la ville, là où les regards ne montaient jamais. Tout était verre, béton, lignes épurées... mais à l'intérieur, c'était l'obscurité, tamisée et chaleureuse. Une sorte de cocon secret. Leurs murs.
Alvaro ne disait rien depuis qu'ils avaient franchi la porte.
Il l'avait laissée enlever ses escarpins, jeter son manteau sur un fauteuil en cuir noir... Il l'avait juste observée. Longtemps.
Puis, sans un mot, il avait pris sa main.
Et il l'avait emmenée à l'étage.
Jusqu'à cette chambre immense, nue, luxueuse, et encore inoccupée.
Quand il ferma la porte derrière eux, Laïa se retourna lentement.
Le silence était pesant. Chargé. Mais pas froid. Jamais avec lui.
Elle le regarda s'approcher, détachant ses boutons de manchette, la mâchoire serrée. Son calme apparent dissimulait mal ce qu'il contenait : ce besoin féroce de l'avoir rien que pour lui. De l'enfermer ici. De la posséder dans un endroit où personne ne pouvait la toucher, ni même la regarder.
Quand il fut à sa hauteur, il ne dit toujours rien. Il leva simplement la main, effleura son visage, sa joue, son cou.
Elle ferma les yeux.
Alvaro: Regarde-moi, dit-il enfin, d'une voix rauque.
Elle ouvrit les paupières. Et dans ce regard, il y avait tout. Sa peur. Son trouble. Son abandon.
Alvaro: Tu trembles encore, constata-t-il, glissant ses mains sur ses hanches.
Laïa: Tu fais de moi un putain de volcan, Alvaro... souffla-t-elle, presque dans un soupir.
Il ne répondit pas. Il la souleva simplement. Comme une plume.
Elle s'agrippa à lui, passa ses bras autour de son cou, son nez niché dans le creux de son épaule.
Il la posa doucement sur le lit, la regardant s'enfoncer dans les draps blancs, si fragile, si belle.
Il resta debout un instant, la contemplant dans la pénombre, la mâchoire crispée.
Laïa: J'ai besoin que tu restes ici. Avec moi.
Elle hocha doucement la tête, les yeux brillants.
Alvaro: Je reste.
Il se pencha alors sur elle, lentement, ses lèvres trouvant les siennes, mais cette fois... ce n'était pas brutal. C'était tendre. Profond.
Ses doigts effleuraient son ventre, sa taille, son dos, sans brusquerie.
Il voulait la sentir vivante. La savoir là, entre ses bras. Corps et âme.
Et cette fois, Laïa ne gémit pas.
Elle soupira, bas. Elle s'accrocha à lui comme une noyée.
Il l'embrassa partout. Sur la clavicule. Sur le creux de ses reins. Derrière l'oreille.
Et à chaque fois, elle se tordait légèrement sous lui, comme offerte, mais tremblante.
Et elle, presque inaudible, dans un souffle :
Laïa: J'ai peur quand t'es loin. J'ai peur que tu reviennes pas.
Il s'immobilisa. Puis, relevant la tête :
Alvaro : Alors je reste. Jusqu'à ce que tu sois fatiguée de moi.
Elle se mit à sourire doucement, le regard flou.
Puis, attrapant son visage entre ses mains, elle l'attira à elle, collée, peau contre peau.
Laïa: T'as pas fini de me briser.
Et lui, posant son front contre le sien :
Alvaro: Tant que je suis celui qui te recolle, j'm'en fous.
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Les cendres du diable
NouvellesPlonge dans un monde où l'ombre et le feu se confondent, où Laïa, brillante avocate au cœur brisé, devient la muse tragique d'un chef de cartel impitoyable. Entre les gratte‑ciel de New York et les ruelles enivrantes de Bogotá, leur passion se nourr...
