La salle d'audience était tendue. Les avocats de l'accusation avaient visiblement perdu de leur assurance après la démonstration éclatante de Laïa. Le juge, bien qu'agacé par son comportement, ne pouvait ignorer la force de ses preuves et de son argumentation. Les témoins avaient été appelés à déposer, mais il semblait que la décision finale se rapprochait de plus en plus.
Mais Laïa ne comptait pas se reposer sur ses lauriers. Elle savait qu'il lui fallait clouer le dernier clou dans le cercueil de l'accusation. Elle était prête à en découdre jusqu'au bout.
Elle se leva de nouveau, son regard perçant balayant la salle. L'avocat de l'accusation, qui jusque-là s'était montré condescendant et hautain, évitait son regard. Elle le savait déjà battu, mais elle n'allait pas se contenter de cette victoire partielle. Elle voulait s'assurer que personne ne douterait de la solidité de sa défense.
Laïa: Votre Honneur, je tiens à rappeler un point essentiel. Elle fit une pause dramatique, comme si elle cherchait à s'assurer que tous les yeux étaient rivés sur elle. L'attaque que subit Alcaraz Pharma ne repose que sur des hypothèses. Nous avons présenté des faits. Vous avez vu les chiffres. Vous avez vu le rapport des essais cliniques. Et vous avez vu l'extrême rareté des effets secondaires dans le cas de ces cinq patients.
Elle se tourna légèrement vers l'avocat de l'accusation.
Laïa: Mais voyez-vous, ce que l'accusation oublie de mentionner, c'est qu'un médicament, aussi bien conçu soit-il, peut avoir des effets différents sur chaque individu. Nous ne vivons pas dans un monde parfait. L'homme n'est pas un robot qui peut être programmé pour réagir de la même manière à chaque composant. Et vous, Maître, vous semblez ignorer ce fait scientifique basique.
Le juge se redressa, l'air un peu plus intéressé par la suite des événements.
Juge: Maître Castillo, vous semblez persister dans vos arguments. Cependant, il est clair que votre client cherche à éviter toute responsabilité face à des conséquences qui pourraient lui coûter cher. Le ton du juge, bien que plus neutre, laissait transparaître une certaine admiration pour la solidité de Laïa.
Laïa: Responsabilité ? Laïa s'approcha de la barre, un sourire énigmatique sur le visage. Mon cher juge, vous vous égarez. La responsabilité d'une entreprise comme Alcaraz Pharma est de fournir des médicaments sûrs, mais les effets secondaires, quand ils existent, ne sont pas toujours de leur faute. Les risques existent dans chaque secteur. Et je n'accepte pas que vous laissiez l'accusation se servir de ce phénomène naturel pour accuser mon client de manière injustifiée.
Elle se tourna vers l'avocat de l'accusation, ses yeux brillants d'une confiance presque palpable.
Laïa: L'attaque menée par vos clients, commença-t-elle, choisissant ses mots avec soin, est une tentative de dissimuler un autre fait : l'argent. Tout ce que vous cherchez à obtenir ici, c'est une indemnité colossale, une compensation démesurée pour un incident qui relève de l'imprévu et non de la négligence. Vous voulez faire pression sur mon client, en profitant de la moindre fissure. Mais il n'y en a pas.
L'avocat de l'accusation, visiblement frustré, tenta de rétorquer, mais Laïa le coupa dans un éclat de rire contrôlé.
Laïa: Oh, mais c'est bien ce que je vous dis, n'est-ce pas, Maître ? Elle laissa un sourire carnassier s'élargir sur ses lèvres. Vous ne faites qu'accuser, sans comprendre les réelles implications d'un cas comme celui-ci. Vous ne défendez pas les patients, vous défendez l'idée que vous pouvez faire pression sur une entreprise solide pour obtenir de l'argent, et ça, c'est une tentative de manipulation pure et simple.
Le juge leva une nouvelle fois son marteau, cette fois pour calmer les esprits.
Juge: Maître Castillo, il semble que vous ayez terminé.
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Les cendres du diable
Historia CortaPlonge dans un monde où l'ombre et le feu se confondent, où Laïa, brillante avocate au cœur brisé, devient la muse tragique d'un chef de cartel impitoyable. Entre les gratte‑ciel de New York et les ruelles enivrantes de Bogotá, leur passion se nourr...
