Penthouse de Bogotá — Minuit passé
Le silence régnait dans le salon à la lumière tamisée. Dehors, la pluie glissait le long des grandes baies vitrées. La ville semblait figée. Trop calme, comme si elle savait qu'un orage plus grand se préparait.
Laïa était allongée sur le canapé en soie crème, drapée dans une chemise d'Alvaro, un verre de vin rouge à la main. Ses jambes croisées, son regard perdu dans le vide.
Alvaro était assis à côté d'elle, torse nu, des dossiers éparpillés sur la table basse devant eux. Il annotait quelques documents, concentré.
Laïa: Tu comptes passer la nuit à relire ces rapports ?
Laïa brisa le silence, sa voix douce, presque lasse.
Alvaro leva les yeux vers elle.
Alvaro: Si je dors maintenant, j'vais rêver de ta gorge ouverte.
Elle haussa un sourcil. Un sourire fin étira ses lèvres.
Laïa: Charmant.
Il la fixa.
Alvaro: Tu t'en rends compte, hein ? C'est toi qui les tiens maintenant. Leurs finances, leurs fournisseurs, même leurs taupes... tu leur as arraché les dents.
Elle posa son verre. Se redressa lentement pour venir s'asseoir sur lui, à califourchon. L'air de rien, mais chaque geste millimétré.
Laïa: Tu sais ce qui m'effraie, Alvaro ?
Il fronça les sourcils.
Alvaro: Rien ne t'effraie.
Laïa: Si. La facilité avec laquelle je me suis adaptée à ce monde. À ta noirceur.
Elle baissa les yeux vers lui. Il posa ses mains sur ses hanches, lentement.
Alvaro: C'est pas que tu t'es adaptée. C'est que tu t'es souvenue de qui t'étais vraiment.
Ils restèrent ainsi, suspendus dans le temps. Laïa jouait avec la chaîne qu'il portait autour du cou, son regard trouble.
Laïa: Je veux que tu les écrases définitivement. Je veux que cette ville n'ait plus aucun doute sur qui dirige.
Alvaro sourit, un vrai cette fois, rare et presque tendre.
Alvaro: Alors on va le faire ensemble. Pas à pas. On va couper toutes leurs têtes. Une par une. Et ensuite...
Laïa: Ensuite ?
Alvaro: On achètera la ville entière.
Elle rit, doucement, la tête posée contre son torse.
Laïa: Je crois que je pourrais aimer ça.
Il se pencha, l'embrassa sur le front.
Alvaro: T'as pas le droit d'aimer. Pas dans ce monde.
Elle murmura contre sa peau :
Laïa: Alors j'aimerai qu'une seule chose... Toi. Et la peur que tu inspires.
Même nuit — Toujours dans le penthouse, lumière tamisée
La pluie s'est faite plus fine, presque discrète, comme si elle-même avait peur de troubler l'équilibre fragile entre deux êtres forgés dans l'acier. Laïa était toujours sur lui, sa silhouette souple calée contre son torse chaud, et pourtant c'était son esprit qui galopait.
Laïa: Ils ne nous laisseront pas en paix.
Alvaro ne répondit pas tout de suite. Il glissa une main sur sa nuque, lentement, caressant ses cheveux du bout des doigts.
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Les cendres du diable
Short StoryPlonge dans un monde où l'ombre et le feu se confondent, où Laïa, brillante avocate au cœur brisé, devient la muse tragique d'un chef de cartel impitoyable. Entre les gratte‑ciel de New York et les ruelles enivrantes de Bogotá, leur passion se nourr...
