Mes mains sont couvertes de sang.
Où suis-je?
Un mouvement dans l'ombre me fait pivoter vers la droite, quelqu'un est là.
'' Qui est là? '' je m'écrie. Je suis à bout de nerfs, je ne comprend rien à ce qui se passe.
Par pitié de l'aide ! Que quelqu'un m'aide!J'entend un frottement, à seulement quelques pas de moi. Mais il m'est impossible de voir quoi que ce soit au loin dans cette pénombre, on dirait que je suis enfermée dans une boite. Mes yeux se portent à nouveau sur mes mains, pleines de sang. Une odeur de rouille se fait sentir, j'ai la nausée. Mais enfin, à qui est ce sang ? Je n'ai aucune plaie pourtant, il ne peut pas être à moi. Mais alors... J'encaisse l'information, telle une gifle qui m'arrive en pleine face.
'' Oui Helena, tu as mon sang sur tes mains. Tu n'es pas morte, c'est moi . '' , dit une voix dans mon dos qui me parait étrangement familière.
En vérité, je ne l'ai jamais entendu avant je le sais, mais au fond quelque chose me dit que je la connais. Cette voix grave, emplis de tristesse et de haine, et pourtant j'ai cette impression de l'avoir connue lorsqu'elle était enjouée et pleine de vie. Je me retourne et tombe nez à nez avec un jeune homme, un peu plus grand que moi, ses cheveux couleur ébène sont en bataille et quelques mèches lui tombent devant les yeux. Ses habits sont en lambeaux et couverts de sang. Mon regard croise le sien et lorsque je vois ses iris d'un bleu plus bleu que l'océan, son nom me revient, telle une évidence.
'' Gabriel...'' dis-je dans un souffle.
La façon dont son prénom s'échappe de mes lèvres me confirme que ce n'est pas la première fois que je le prononce, j'ai cette impression de déjà-vu, comme si, à une époque, ce prénom avait déjà eu sa place dans ma vie. Mais pourtant, je ne parviens pas à m'en souvenir.
Un léger sourire se forme sur ses lèvres, elles aussi recouvertes de sang. Une balafre lui barre la joue droite et d'énormes hématomes ainsi que des entailles sont visibles sur ses bras et son cou. Il fait un pas vers moi, réduisant ainsi l'espace qui nous sépare à seulement quelques centimètres, et je remarque qu'il boite. Et tout à coup, le décor change, nous nous retrouvons à présent dans un hall d'Hôpital. Des infirmières s'activent autour de nous, et voyant qu'aucunes ne réagis face à Gabriel et son état lamentable, je comprend qu'elles ne nous voient pas.'' Tu ne le sais pas encore...''
La voix de Gabriel, à seulement quelques centimètres de moi me sort de mes pensées et me fait sursauter.
'' ... Mais c'est ici que tout va commencer. Et que tout va prendre fin. ''
Je me retourne et le vois, le regard vide, fixé sur une des salles d'opérations un peu plus loin devant nous. J'oublie l'espace d'une seconde toutes les questions qui me tournent dans la tête par rapport à ce qu'il vient de dire et je m'avance vers l'endroit pour mieux comprendre ce qui le fascine tant.
J'arrive juste en face de la porte qui sépare le couloir du bloc opératoire, et me met sur la point des pieds pour voir à travers le hublot ce qui se passe à l'intérieur.
Les couleurs à l'intérieur sont ternes et la lumière aveuglante, je vois plusieurs infirmières et un médecin vêtus de leur tenue d'opération s'activer autour d'un brancard sur lequel est allongé un homme.
De violentes blessures lui recouvrent le corps, et j'évite de penser à ce qui a pu les causer. Cependant le médecin n'y prête pas attention, il est en train de lui ouvrir le torse. Une infirmière est postée juste devant le buste du patient , sur le qui-vive, et donne ses outils au médecin lorsqu'il lui en fait signe, m'empêchant d'identifier son visage. Si seulement elle pouvait se pousser de là!'' Tu sais qui c'est...''
L'infirmière bouge légèrement sur le côté, comme si elle avait entendu mes pensées, et c'est là que je comprend.
Ces cheveux noirs, ces traits me paraissant étrangers mais pourtant si familier.Gabriel...
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Terre D'Eden
FantasyLa vie est comparable à un train, qui file à toute vitesse. On peut se lever et marcher à contre-sens, mais cela n'enlèvera rien au fait que le train continue d'avancer. Et puis parfois, lorsque le train s'arrête à une station, certaines personnes e...