** On dit que les rêves sont souvent la représentation de nos désirs inconscients, et que, si la plupart du temps on ne s'en souvient pas, c'est parce que ces désirs sont trop effrayants pour que notre esprit puisse les accepter.
Crois moi, j'aurai aimé ne jamais me souvenir de mes rêves.**Je me réveille en hurlant. Tante Anna est déjà en train de tambouriner à la porte de ma chambre.
'' Helena! Helena qu'est-ce qui se passe bon sang !?''
Je me lève tant bien que mal pour allumer la lumière, tout en me faisant violence pour arrêter de trembler. ''Il ne faut pas l'inquiéter, il ne faut pas l'inquiéter...''
Je jette un rapide coup d'oeil au miroir juste au dessus de ma coiffeuse, le vert clair de mes yeux s'est transformé en un vert sombre et inquiétant et ma peau est encore plus pâle que d'habitude. Voyant que je suis dégoulinante de sueur j'attrape un vieux T-Shirt dans mon armoire et m'essuie le visage, pour le jeter dans mon panier de linge sale aussitôt après.''Helena Marie Dawkins, ouvre moi cette porte ou je te jure que je ramène une hache et...''
''Voilà, voilà je suis là, pas de violence s'il te plaît Anna.'' dis-je en ouvrant la porte.
Elle entre dans ma chambre telle une furie et se poste au centre de la pièce ,près de mon lit, avant de se tourner vers moi. Je me retiens d'exploser de rire lorsque je vois son pyjama Mickey - elle ne grandira donc jamais ?- et ses cheveux blonds en bataille, encadrant son visage fin à l'expression de parent très en colère, pas crédible du tout.
''Encore un cauchemar? ''
Je hausse les épaules.
''Il devait être horrible vu comme tu as crié, ça n'arrive pas souvent.''
Je me contente d'acquiescer d'un signe de tête. Je sens la longue discussion sur les raisons de ces cauchemars arriver et je sais que je n'en aurai pas la patience, pas ce soir, surtout pas après ce que je viens de voir.
'' Tante Anna, s'il te plaît, est-ce qu'on pourrait laisser passer pour cette fois ? Disons que j'ai crié parce que j'ai vu une bestiole sur le lit ? Aller quoi...''
Elle me coupe instantanément.
'' Helena, moi même je n'aime pas parler de ça tu le sais très bien... Je vois que ça te fait du mal, que ces cauchemars te pourrissent la vie. Mais... J'aimerai juste comprendre. Enfin, personne ne voit autant de cauchemars, si réels qui plus est, et ce depuis l'enfance. C'est pas normal!''
'' Mais moi aussi j'aimerai comprendre ! Je te l'ai déjà dis, pour moi, ces cauchemars sont des messages, je ne sais pas de qui et je ne sais pas pourquoi mais ce sont des messages. Et le fait qu'ils aient l'air aussi réel...''
Elle balaya mon argument d'un geste de la main, sans même me laisser le temps de le commencer et elle s'approcha de moi. Elle saisit mes mains et les leva paume vers le ciel, pour que je puisse les examiner. L'année de mes 15 ans, un soir je m'étais réveillée encore une fois en hurlant à la mort. J'avais rêvé que deux créatures ailées vêtues de noir de la tête aux pieds, m'ouvraient les avants bras en y dessinant des signes d'une langue inconnue avec une lame. Tante Anna était arrivée immédiatement et s'était mise à crier elle aussi, mes deux avants bras étaient entaillés et je baignais dans une mare de sang. Depuis ce jour, tante Anna et moi avons compris que ces cauchemars ne sont pas de simples représentations de mes doutes et de mes peurs par mon inconscient, juste dans ma tête, mais bel et bien réels.
J'observe un moment les cicatrices et finis par lever vers elle un regard résigné.
''Je sais '' je me contente de dire.
Elle m'observe quelques secondes, puis hausse les épaules pour me faire comprendre qu'elle laisse tomber pour cette fois.
Elle pousse un soupir, puis pose une main sur ma joue.'' Je ne me le pardonnerai jamais si quelque chose devait t'arriver, tu le sais. ''
Je le sais, évidemment. Et il en va de même pour moi, s'il devait lui arriver quelque chose. Mais je n'ai pas besoins de lui dire, elle le sait déjà. On a ce '' petit truc '' qui nous permet de nous comprendre avec un simple regard.
Je lui souris légèrement et elle me rend la pareille. Puis elle laisse tomber sa main et se dirige vers la porte en me lançant une tape sur le dos au passage. Voyant qu'elle ne referme pas la porte en partant je me dirige pour le faire moi-même mais elle me stoppe net :''Cette porte reste ouverte, sinon je sors la hache, tu te souviens ?'' elle me lance du couloir.
Je ne peux m'empêcher de sourire, elle est irrécupérable celle-là.
Je retourne me coucher, et essaye d'avoir des pensées positives, sans quoi je ne pourrai pas fermer l'oeil de la nuit.
C'est alors que je me rend compte que mon cou me fait mal, juste en dessous de l'oreille droite. Je me lève à contre-coeur, quittant la naissante chaleur de mon lit, et vais regarder ce qui cloche dans le miroir.Je pose soudainement mes deux mains sur ma bouche pour retenir un hoquet d'étonnement. Je cligne des yeux à plusieurs reprises, pensant que j'hallucine.
''Oh non...''
Encore une marque.

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Terre D'Eden
FantasiaLa vie est comparable à un train, qui file à toute vitesse. On peut se lever et marcher à contre-sens, mais cela n'enlèvera rien au fait que le train continue d'avancer. Et puis parfois, lorsque le train s'arrête à une station, certaines personnes e...