Chapitre 3-3

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Je ne suis pas totalement réveillée, c'est comme si mon corps me criait de me rendormir.

« Repose toi, nous parlerons plus tard. » sa voix est tranchante, complètement différente de celle qui m'a poussé à me réveiller.

Est-ce que c'est lui qui m'a aidé au moins? Je rêve c'est ça?

« C'est toi qui m'a demandé de revenir ? » je murmure.

Il s'arrête devant la porte de la pièce. Je prend alors conscience du fait que je ne suis plus dans le parc, qu'Irina n'est plus là et que je ne suis certainement pas chez moi. Je ressens la douceur des draps en coton juste au dessous de moi, je balais la pièce du regard et je remarque que tout est blanc, même le bois du lit et des meubles alentours ainsi que le parquet, le mur face à moi est lui aussi d'un blanc presque translucide cependant ceux sur ma droite et me gauche sont ornés de motifs doré et les draps eux sont d'un rose très pâle. On pourrait se croire dans la chambre d'un hôtel hors de prix.

« Tu poses trop de question. » dit-il tout en appuyant sur la poignée de la porte.

Il sort finalement sans un seul coup d'oeil dans ma direction, me laissant seule dans cette pièce qui ne m'inspire pas du tout confiance malgré ses airs luxueux. Je sens que mon esprit est prêt à replonger dans sa torpeur et tout autour de moi me parvient comme imaginaire et insensé, j'oublie où je suis et tout ce qu'il vient de se passer, lentement les souvenirs s'éloignent de moi pour me laisser seule avec la fatigue qui m'assaille.

Mes paupières se font tout à coup très lourdes et je me laisse aller dans un sommeil étrangement calme.

**

Un énorme bruit de verre se fracassant sur le sol me sort de ma torpeur. J'ouvre brusquement les yeux puis saute du lit, les membres encore engourdie par le sommeil. Je m'approche de la porte de bois blanc et pose mon oreille dessus dans le but d'entendre ce qui se passe dehors. J'entends des voix, certaines plus graves que d'autres, mais je ne parviens pas à comprendre ce qu'elles se disent.
Des souvenirs d'yeux bleus au dessus de moi me reviennent, mais mon esprit est encore trop brumeux pour que je parvienne à déceler le vrai du faux, je commence à me demander ce que je fais dans cette chambre et qui m'y a amené.

Je me décide à enclencher la poignée et à sortir de la chambre pour voir ce qu'il se passe, même si une petite voix au fond de moi me hurle de rester cloîtrer dans cette chambre. Je jette un regard en arrière vers la pièce de blanc immaculé, tout compte fait elle ressemble plus à une chambre de maison de poupée qu'à une chambre d'hôtel. C'en est presque flippant.
Je sors de la pièce tout en faisant attention à refermer le plus doucement possible la porte. Je me retrouve dans un étroit couloir et lorsque mes yeux croisent l'escalier de marbre blanc sur ma gauche je comprend que je suis au premier étage d'une maison. Mes pieds me portent en avant, mes yeux se baladent sur les murs et heureusement ceux-ci ne sont pas blancs mais de couleur taupe- Je vais vraiment devenir dingue si je vois plus de blanc . Aucune photo n'est accroché sur les murs, ce qui leur donne un aspect terne et sans vie, j'ai toujours été habitué à voir des tas de clichés accrochés aux murs chez Tante Anna et là pour le coup cet aspect impersonnel donné à l'ensemble de l'habitation me fait froid dans le dos.
Je marche un peu plus vite vers les escaliers et descend rapidement les marches, au fur et à mesure que je descend les voix que j'avais entendu plus tôt se font plus nettes et je peux distinguer les voix de deux hommes et celle d'une femme.

« Je me demande vraiment si tu as déjà fais la cuisine ! » s'exclame la jeune femme.

Un instant... je connais cette voix.

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