Chapitre 8

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** Et si tu peux m'entendre, de ces ténèbres dans lesquels je me trouve, sache que je ne laisserai pas tomber.
Mais par dessus tout, sache que je peux distinguer la lumière,
à travers ces murs de glace.
C'est toi qui me l'envoie, n'est-ce pas ? **

« Allez Irina ! S'il te plait ! » j'implore en tirant sur son pull.

Irina me regarde, l'air amusée et agacée à la fois. Il faut dire que ça fait bien une bonne demie-heure que je la bassine pour qu'on sorte faire les courses.

« Non, Helena c'est trop risqué. Je t'ai déjà expliqué qu'il y a des Démons partout et que depuis que tu as tué ceux qui nous ont attaqué la dernière fois, tu es dans leur ligne de mire. » dit-elle en repoussant mes mains accrochées à son haut.

« Mais on est en vacance ! Demain c'est Noël et nous, on reste enfermé dans cette maison comme des prisonniers...»

« Elle te plait pas, ma maison ? » m'interrompt Gabriel qui vient d'apparaitre dans l'entrée de la cuisine.

Irina et moi nous retournons comme un seul homme, Gabriel ne semble pas du tout plaisanter et son regard froid m'irrite au plus haut point. Je décide de jouer la carte de l'ignorance et reporte mon attention sur Irina, qui ne tarde pas à en faire de même pour moi.

« Si tu acceptes, je te jure de faire ce que tu veux. Trier le linge, faire la poussière, préparer le dîner, ce que tu veux ! » je murmure.

Irina semble étonnée de ma proposition, elle jette un regard vers Gabriel qui n'a décidément pas envie de nous laisser seules et plante enfin ses yeux dans les miens, l'air grave.

« Tu ne t'éloigneras pas de moi et ça ne durera pas plus de deux heures. Ok ? »

Je la regarde, des étoiles pleins les yeux tandis que je secoue vivement la tête en signe d'approbation. Elle ne lâche pas son expression de mère autoritaire, puis souffle en baissant la tête. Je peux entendre au son de sa voix qu'elle se retient de rire.

« Alors c'est d'accord. Va pour une petite sortie ! »

Je saute de joie et la serre dans mes bras tellement fort qu'elle fait mine de suffoquer, puis je me précipite à l'étage, non sans frôler le bras de Gabriel en passant la porte. J'essaie de ne pas penser à l'expression sévère avec laquelle il me regardait, car je sais que si je commence à me poser des questions du type ''Pourquoi est- il en colère contre moi?'' , ou '' Qu'est-ce que j'ai fais de mal ?'', je risque de foutre en l'air toute cette journée que je voulais passer à prendre l'air.

Ca fait déjà une semaine entière que je suis enfermée ici, avec les jumeaux et Gabriel et ce matin en me levant, j'ai su que si je passai une journée de plus entre ces murs j'allai devenir folle.
Complètement folle. Non pas que je n'aime pas rester cloitrer à l'intérieur, en réalité c'est tout l'inverse, depuis l'accident il y a quatre ans j'ai pris l'habitude de ne jamais sortir hormis en cas d'extreme urgence et pour aller en cours, du moins jusqu'à il y a plus d'un mois. Mais là, avec toutes ces choses surnaturelles qui me tombent dessus les unes après les autres et qui vont continuer à me tomber dessus, c'est sûr, j'ai besoin de m'éloigner un peu et de prendre du recul par rapport à tout ça.
Prendre du recul par rapport à Gabriel plutôt.

Il est vrai que depuis cette soirée où j'ai pu le voir dans son état '' sauvage '', on ne s'est plus vraiment adressé la parole. Et je ne passe pas une journée sans penser à un moyen de le faire redevenir comme l'ancien Gabriel, qu'Irin m'a décrit et que j'imagine si bien.
C'est d'ailleurs une des raisons pour laquelle j'ai demandé à Irin de faire des recherches avec moi, il est même aller me chercher toutes sortes de vieux bouquins que je lui ai demandé à la bibliothèque.

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