Chapitre 3-1

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Les feuilles mortes aux couleurs cuivrées s'écrasent sous nos pas et le soleil se lève doucement dans le ciel comme pour nous faire croire qu'il ne fera plus jamais nuit. Je garde les yeux fixés sur le sol, de peur de croiser le regard d'Irina juste à côté de moi. Après toutes ces révélations et de longues minutes passées à pleurer, nous avons décidé de nous remettre en route et de rentrer chez nous. Nous sommes encore dans ce même parc et nous marchons lentement, peut-être même trop lentement, mais je m'en contre fiche. Mes pensées s'emmêlent et j'en perd sans cesse le fil, j'ai l'impression d'avoir un ouragan dans la tête je crois que je ne vais pas tarder à devenir folle, si je ne le suis pas déjà.

« Je pourrais voir tes marques ? » dis soudainement Irina.

Je me stoppe net. Irina fais encore un pas et remarquant que je me suis arrêté elle s'arrête elle aussi et se retourne.
« Helena ? »
Il va se passer la même chose qu'avec Clarisse. Je n'aurai jamais du lui parler. Qu'est ce que je peux être bête!

« Helena il ne va rien se passer ne t'inquiète pas. »

Elle s'est rapproché, j'entend sa voix mais j'ai l'impression qu'elle est loin, très loin. Je revois la scène passée il y a des années se rejouer devant mes yeux, comme pour me narguer, me faire sombrer le plus vite possible.

« HELENA ! »

Je relève vivement la tête et croise les yeux implorant d'Irina, quelques larmes menacent aux coins de ceux- ci. Elle regarde mes mains, ses sourcils sont froncés et ses deux mains jointes devant sa bouche. Je ne comprend la raison de son inquiétude que lorsque je reporte mon attention sur mes mains, celles-ci sont rouges de sang, j'ai du serrer les poings tellement fort que des entailles se sont formées. Irina s'approche un peu plus et je fais la chose la plus inconsciente de toute ma vie : je la laisse faire.

Elle pose ses mains sur mes bras et je suis paralysée. Je sens qu'elle soulève les manches de mon gilet, mais c'est comme si mon cerveau avait décidé de se mettre sur pause, je n'arrive ni a bouger ni à émettre le moindre son en guise de protestation.

« Oh mon Dieu, Helena... »

Ses doigts effleurent la peau de mes avant bras, un frisson me parcourt l'échine.

« Comment... Oh... »

Je me focalise sur les battements de mon coeur pour avoir quelque chose à quoi me raccrocher. Il ne faut pas que je perde le contrôle, il ne faut pas que ce qui s'est passé il y a des années se reproduise, je dois rester maître de moi....

Je sens pourtant cette chose se réveiller, des tréfonds de mon âme, je sens qu'elle est prête à surgir et à tout détruire autour d'elle.

1 Battement.

« Helena... »

Je dois rester calme, je dois rester calme, tout va bien se passer. 2 battements.

Ses doigts tracent les contours des marques.

3 battements, 4 battements, 5 battements ...

Je perd le contrôle, je ne suis pas aussi forte que je le pensais. Je ferme les yeux et j'essaie encore une fois de me calmer, mais c'est peine perdue. Je ne sais que trop bien ce que signifie ce malaise grandissant en moi, je l'ai déjà ressentie une fois et maintenant ça recommence.

J'ai besoin d'aide.

Je sens mon coeur tambouriner dans ma cage thoracique, je ne parviens même plus à compter les battements et j'ai l'impression que mes côtes vont se briser sous la tension qui s'est formé dans ma poitrine.

Je crois entendre la voix d'Irina, elle me dit quelque chose mais je ne l'entends presque plus. Le bruissement des feuilles sous le vent d'automne, le vrombissement des moteurs pas très loin , le crissement des pneus sur l'asphalte, les cris stridents de quelques Klaxons, les rires des passants, la respiration saccadée d'Irina, tout ces sons me parviennent comme étouffer et lointains. Ils sont surpassés par l'écho des battements affolés de mon coeur que je ne parviens plus à contrôler.

« Je ne veux plus que les gens autour de moi meurent. »

Je ressens une pression sur mes avants bras, peut-être est-ce Irina qui essaye de me faire reprendre raison. Mais c'est trop tard, ce n'est plu moi qui ai le contrôle.

Qui es-tu ?

Je reconnais cette voix.

Quel est ton nom ?

« J'ai besoin d'aide »

Où es-tu?

« Je ne veux pas la tuer elle aussi... »

Tout mon corps me brûle, je me consume de l'intérieur. C'est affreusement douloureux mais je ne parviens pas à crier, j'essaie d'entrouvrir les yeux et je crois voir Irina un masque d'horreur lui défigurant le visage. Mais puisque c'est moi qui ressens cette douleur, cela veut dire que je ne lui ai pas fais de mal à elle, ce minuscule espoir parvient à me faire oublier la douleur et je m'autorise à me laisser aller.

Je ne te laisserai pas partir!

**

Voilà la suite du chapitre 3 ! Désolé du retards, vraiment !
J'espère que ça vous plaît et n'oubliez pas de laisser des commentaires dites moi ce que vous aimez et ce que vous aimez moins, des conseils et tout ce qui suit !
Merci beaucoup !

Ps: partie un peu courte je vous l'accorde, mais la suite arrive très vite

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