« Arrête de te torturer l'esprit, elle est vivante.» dit Irin tout en m'assénant une tape sur l'épaule.
« Je sais qu'on se connait depuis bien longtemps, mais fais moi plaisir Irin, fais attention à tes mains. » Je lui lance avec un regard en coin.
Il se met à rire franchement mais je n'arrive pas à me joindre à sa bonne humeur. Je me remémore sans cesse ce qui s'est passé il y a quelques heures seulement et je n'arrive toujours pas à croire que je l'ai trouvé. La pâte à Pancake émet quelques crépitements sur la poêle dans ma main et tout à coup je suis bousculé sur le côté. Je tourne vivement la tête pour tomber nez à nez avec Irin qui m'ôte la poêle des mains, un sourire aux lèvres.
« Déjà amoureux au point de faire brûler tous les pancakes? » il s'esclaffe.
Je lui jette un regard noir.
« Je n'ai pas ... » Je commence, mais il me coupe en pointant du doigt l'assiette remplis de pancakes carbonisés juste derrière moi.
« Laisse tomber, je vais acheter des viennoiseries à la boulangerie. » je bougonne.
Irin rit encore plus fort, je commence sincèrement à vouloir l'étriper celui-là. Calme, reste calme Gabriel...
J'attrape mon blouson sur le porte manteau à l'entrée et sort de la maison, le froid d'automne me fait légèrement frissonner je lève la tête et m'arrête un instant. Je souffle un bon coup, espérant que cet acte pourra me détendre, même légèrement mais évidemment, je ne peux pas m'arrêter de penser une minute.
La froideur du corps d'Helena lorsqu'elle bataillait contre la mort, son regard apeuré lors de son réveil ou encore la façon dont elle s'était effondrée dans la cuisine, tout à propos de cette fille me déstabilise. J'étais pourtant censé la trouver pour avoir des réponses, comprendre ce que nous sommes et ce qui nous relis et pourtant voilà que c'est à moi de lui fournir des réponses.
Comment est-ce que je vais pouvoir tout lui expliquer bon sang? Et puis pourquoi est-ce qu'elle ne sait rien ? Ne s'est-elle jamais interrogée sur les raisons de ces pouvoirs étranges?
« Bien évidemment, il faut toujours qu'il y ai des complications. » je marmonne.
Je finis par me diriger vers la boulangerie situé non loin de chez moi, toujours des tas de questions dans la tête.
**
« Helena, ton chocolat chaud. »
Irina me tend une grande tasse d'un rouge vif, je tend une main et l'attrape. Je la pose sur mes genoux et l'enserre de mes deux mains, la chaleur qui s'en échappe me fait un bien fou, à tel point que je lâche un soupir d'aise.
« Je t'apporte un autre gilet. » dit Irina tout en se levant.
J'attrape son bras avant qu'elle n'ai pu partir, elle se retourne, étonnée, et me regarde sans comprendre.
Je baisse les yeux sur la tasse tout en essayant de former une phrase correcte malgré toutes ces pensées qui s'entrechoquent dans ma tête.
« Je... hum... explique moi. »
Elle se dégage de mon emprise et s'agenouille face au fauteuil en daim de couleur crème dans lequel je suis assise. Elle prend mon visage entre ses mains mais je ne veux pas la regarder.
« Tu es en sécurité Helena, tout va bien, on va tout t'expliquer. »
Je m'apprête à lui répondre que je veux des explications tout de suite mais un bruit venant de l'entrée m'en empêche. Irina se lève et sort du salon en me laissant seule, confuse.
VOUS LISEZ
Terre D'Eden
FantasyLa vie est comparable à un train, qui file à toute vitesse. On peut se lever et marcher à contre-sens, mais cela n'enlèvera rien au fait que le train continue d'avancer. Et puis parfois, lorsque le train s'arrête à une station, certaines personnes e...
