Feelings - Tome 1

Chapitre 9

Nous avions enfin fini de courir. Je me sentais revivre, mes jambes tremblotaient sous le coup de l'effort. Je ne pouvais plus bouger un muscle de mes jambes : ils venaient d'effectuer la séance de sport la plus intensive de toute leur existence. Je ne savais pas pour Inès mais moi j'étais crevée, lessivée, épuisée, vidée ! Un petit bruit de ronronnement s'échappa de mon ventre.

- Inèèèèès, j ai faiiiiimmmmm !

- On va s'acheter un sandwich en passant ne t'en fait pas.

- Ils sont bons au moins ?

- Oui tu verras et en plus on les a moitié prix !

Elle me prit par la main et m'emmena un peu plus loin, près d'un étang et d'un parc pour enfant. Il y avait toutes sortes de gens : des groupes de yoga un peu spéciaux, des personnes âgées jouant aux échecs, des jeunes adolescents jouant aux baseball, etc... Mais nous nous arrêtâmes à un stand. La file d'attente était longue et me donna alors encore plus faim. Je me vis décéder sur place.

Une fois que ce fut notre tour, je découvris un charmant vendeur :Simon. J'eus une folle envie de tuer Inès, de l'étrangler, de lui arracher la langue et de lui trancher la gorge. Simon qui n'avait d'ailleurs jamais répondu à mon message d'excuses. Simon qui ne m'appréciait pas, mais alors pas du tout. Simon qui me faisait peur avec son couteau à pain dans les mains à ce moment là. Il salua Inès avec un grand sourire mais ne daigna même pas me regarder. Il prit ma commande par le biais d'Inès et j'eus une drôle de surprise en ouvrant le sachet. Mon sandwich était horriblement moche et dégoulinant de tabasco. Le jambon sortait de tous les côtés comme pour me saluer et il n'y avait pas de poulet (chacun ses goûts).

- Il n'a toujours pas oublié ? Conclus-je, perspicace

- Il est assez susceptible tu sais... Mais c'est sa fierté pas son affection qui lui fait faire ça, me rassura Inès.

- Mais franchement lui je lui ai rien fait !

- Passe à côté !

- T'as raison... Je peux avoir un bout de ton sandwich ? Plaisantai-je.

- Bien sur ! Tiens ! Et celle-ci me tendit un bout de son repas.

Son portable vibra et elle jeta un coup d'œil puis sourit avec un sourire niais. Elle devint rouge quand je lui demandai qui était l'expéditeur. Elle affirma que ce n'était personne. Un jour, il faudra bien qu'elle me le dise. Simon arriva pour récupérer nos corbeilles et papiers et demanda si ça avait été bon.

- Oui mais...

- Inès ? me coupa-t-il, Je te pose la question à toi.

- Oui, comme d'habitude ! Sourit-elle.

Il me jeta un regard noir avant de partir. Comment Inès pouvait-elle le trouver sympathique ? Simon était une personne détestable ! J'en avais assez !

- Simon ? C'est bon... tu pourrais me pardonner ! J'en ai marre ! Lundi tu vas bien devoir me parler !

- Non je peux vivre sans ta petite personne.

- Mais je compte rester avec Inès et Finn !

- Et ? Je ne compte pas être ton ami, je ne suis pas un bouche trou merci.

Je voyais de loin Inès inquiète car le ton commençait à monter.

- Tu sais quoi ? Tu as raison, mais alors si un jour je ne sais pas pour quelle raison, tu as besoin de moi et bien oublie !

- Mais pourquoi j'irai te voir ?! Tu n'es pas le centre du monde, toi t'es nouvelle tu connais personne, t'aurais besoin d'aide, mais moi non. T'as un putain de problème de supériorité ma pauvre !

- Ma pauvre ? Tu mérites pas que je te parle mais bon... J ai bien remarqué que t'apprécies bien Inès mais fait gaffe à Louis, je souris méchamment et partis.

En réalité je ne savais absolument pas si Louis était intéressé par Inès ou non.

Enfin, je fis deux pas avant d'être frigorifiée. J'étais trempée de la tête aux pieds. Cet abruti venait de renverser un pichet d'eau sur moi. Je le regardai avec un regard noir tandis que lui avait le même sourire que moi. Il prononça un Oups qui me donna envie de lui arracher la gorge. Inès intervint pendant que je rejoignis notre table. Je ne les vis plus après qu'ils soient rentrés dans la cuisine.

- Qu'est-ce qu'il t'a pris ?! hurla Inès

- Je ne peux plus la voir d'accord ?! Elle se mêle de ce qui ne la regarde pas ! Tu vois, ses petites réflexions me sortent par les yeux, elle pense avoir de la puissance et pouvoir tous nous contrôler mais juste, j'ai envie de hurler de rire ! Elle se prend pour qui ?

- C'est pas une raison ! Ça ne te ressemble pas ! prononça Inès les larmes aux yeux.

- Et si c'est pour ça ? susurra Simon avant de prendre le visage d'Inès entre ses mains et de déposer ses lèvres sur les siennes.

- Tu peux pas faire ça Simon ! Pleura-t-elle. C'est trop facile ! Ça ne devait pas se passer comme ça !

Elle s'assit par terre, dans un coin de la cuisine. Simon s'accroupit devant elle et prit ses mains. Il la regardait dans les yeux tandis qu'elle regardait sur le côté. Il caressa ses cheveux et dirigea sa tête vers lui. Elle avait les yeux rouges. Ils se serrèrent fort dans leurs bras, comme lorsqu'ils étaient enfants. Elle mit ses mains dans les cheveux de Simon et l'embrassa à son tour. Elle ébouriffa ses cheveux et ils rirent. Simon et Inès se levèrent et sortirent.