Chapitre 47

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Louis

J'étais à l'arrière du Premium avec Carter. Il toqua à une porte en bois en sifflant. Quelqu'un ouvrit le judas et demanda :

- T'as le fric ?

- Yep, fit Carter

Le judas se referma.

- Carter, t'es sûr que tu veux rentrer là dedans ? le prévins-je

- Y a rien à craindre, répondit-il en me tapant l'épaule

La porte s'ouvrit et un maigrelet encadré de deux gros mastocs apparurent.

- Fred ! fit Carter

- Dryland, ainsi qu'un petit copain, répondit le maigrelet

- Bon, tu le files ton sac et on se casse, intervins-je

- Mais vous n'allez pas partir maintenant ! L'orgie de minuit va commencer ! Insista Fred avec un air mauvais

Carter me regarda inquiet. Dans quelle merde venait-il de nous mettre ?! J'avais pas vraiment envie d'assister à une orgie.

- Suivez moi je vous pris, fit une femme avec un masque.

- Dryland, Sam veut te voir. T'en fais pas, on va se charger de ton ami.

Il siffla et deux filles qui devaient être à peine plus âgées que moi me guidèrent dans la salle à manger.

- L'orgie débutera ici, orgie de denrée, fit la rouquine

- Assis toi, beau brun.

Je les regardai les sourcils relevés

- Vous êtes sérieuses ? ricanai-je nerveusement

Elle me plaquai contre le fauteuil en appuyant sur mes épaules. La blonde m'ébouriffait les cheveux tandis que l'autre me faisait un massage. J'avais des sueurs froides. Je cherchais une sortie des yeux. La rousse tenta d'enlever ma veste mais trop c'était trop.

- Wooh ! Vous êtes... trop bizarres ! Laissez moi partir !

- Mon minet, fit la blonde en me prenant par la main et en me conduisant dans la salle d'à côté, Voici la pièce de la seconde orgie, orgie de drogue.

- Je m'en contrefoue de votre soirée de sado-maso !

- Il reste la salle d'orgie du plaisir.

- Mais... vous avez quel âge ?! 18 ans à tout casser et vous jouer aux putes ?

Derrière moi une brunette arriva et me banda les yeux. Je perdis mes repères après qu'elle m'ait fait tourner sur moi même. Elles me poussèrent contre une causeuse et l'une d'elle me frottait la mâchoire tandis que les autres enlevaient mes chaussures. Je sentis dans la poche de mon pantalon mon téléphone vibrer. Celle qui me caressait le sentit et me l'arracha du jean. Elle débuta par me dire :

- Tu as reçu un petit SMS de Sarah, te demandant ce que tu as fait à Eva, je réponds quoi ? plaisanta-t-elle

- C'est Ava pas Eva, la rattrapai-je

- Mais c'est que le petit garçon sait être féroce !

Elle caressa mon entrejambe. À l'aveugle, j'attrapai ses cheveux à la racine et réussis à cogner la tête de la danseuse contre l'accoudoir. Ses collègues arrivèrent la secourir pendant que j'en profitais pour défaire ce bandeau ridicule qui masquait mes yeux. Je récupérai mon portable et m'enfuis dans une des chambres. Je ne savais pas quoi faire devant ce message : assumer sans dire le fond ou ne rien dire du tout. Sarah n'avait pas à savoir, c'était déjà sûr. Ça ne la regarde pas

J'étais en 5eme, Ava était dans ma classe ainsi que ma meilleure amie : Prue.

J'ai grandi avec Prue, c'est comme ma grande soeur (elle a 2 mois de plus que moi et s'en est toujours vantée !). Un jour avant l'arrivée de Ava, Prue s'est engueulée avec Trevor parce qu'il avait touché les fesses de Page, une fille de 6eme. Prue était forte et servait de protectrice à à peu près tout le monde. Elle avait humilié Trevor devant beaucoup de monde. Le soir où Prue est rentrée de la danse il l'a attendue. Il l'a coincée dans un coin et a tenté de lui faire regretter l'après-midi. Elle ne voulait pas se laisser faire alors elle a hurlé et pour la faire taire il l'a plaquée par terre et a cogné sa tête plusieurs fois contre le béton.  Elle ne s'est jamais relevée. Voilà ce qu'on a déduit lorsqu'on a retrouvé son corps.

Il a tué Prue alors qu'il était en 5eme. Il a tué quelqu'un à l'âge de quatorze ans. ( il est plus âgé)

Le lendemain, je savais déjà pour Prue, que c'était lui, la police interrogeait tout le monde mais personne n'a osé parler de leur dispute à part moi. J'ai cru que Ava était comme lui, une dégénérée mentale. Elle avait deux petites couettes la première fois que je l'ai vue. Elle avait un sac rose et une petite robe à fleurs. Bizarrement je m'en souviens. Je m'étais approché d'elle et lui avais craché au visage. À la récréation, je lui jetais des cailloux dans les yeux, renversais de l'eau sur elle, jetais ses affaires dans la poubelle.

- Pourquoi fais-tu ça ?! fit-elle en pleurant

- Tu es une salope c'est tout !

- Mais tu ne me connais pas !

- Tu es comme lui, lui dis-je

Un jour, Trevor s'en est repris à Page. Prue n'étant plus là j'ai voulu la défendre.

- Arrête ! Laisse la !

- Le faiblard sort de sa grotte ? Tu prends exemple sur Prue ?

- T'as pas le droit de parler d'elle ! Tu l'as tué sale monstre !

- Moi ? Mais bien sûr que... oui ! Je l'ai forcé à baiser avec moi puis je lui ai éclaté le crâne par terre. J'ai jeté son corps dans les poubelles.

Je l'ai alors frappé de toutes mes forces et déclaré :

- Prends en toi plutôt au pétasse de ton genre comme ta soeur !

Il prit mes mots au pieds de la lettre puisqu'il le fit le soir même. Ça faisait deux semaines que je harcelai Ava. En apprenant la nouvelle, je décidai de ne plus jamais lui parler si ça pouvait la laisser en sécurité.

J'ai tellement regretter ce que j'ai fait. Dans la grande cour commune de l'appartement de Prue, celui où je jouais avec elle, vivait un petit garçon. Un jour où je déposais une fleur parmi tant d'autres dédiée à Prudencia, il vint me voir :

- Tu la connaissais ? fit-il une sucette dans la bouche

- Oui, c'était ma meilleure amie.

- Ah.... Je m'appelle Carter et toi ? demanda-t-il en me proposant un bonbon

- Louis, je m'appelle Louis.

Feelings - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant