Feelings - Tome 1

Chapitre 19

Le petit Hugo me regardait avec des petits yeux. Il m'aida à me relever. La caméra se posa dans l'herbe mais nous pouvions encore nous voir. Ma mère me prit dans ses bras et m'enleva mon casque. La grande moi observa Hugo avec nostalgie.

- Grandir, ça craint...me plaignis-je

- Dis pas ça ! Fit-il en me prenant dans ses bras.

- Qu'est ce que tu fais ?! Le repoussai je

- Tu ne veux peut être plus qu'on soit ensemble mais nous restons tout de même amis.

Son étreinte me paraissait plus forte qu'auparavant.

- Je ne peux pas, tu m'as fait trop de mal.

- Je te jure que je n'ai rien fait. Claire se fait manipuler par Emma. Elle le vit très mal. Je t'aime Sarah, tu resteras la seule reine de mon coeur.

- Je ne peux pas te dire que c'est réciproque Hugo. Tu ne répondais même pas à mes messages !

- J'ai été envoyé en pensionnat. On avait le droit à strictement rien.

- Je ne sais pas quoi penser, t'es resté en pensionnat deux,trois semaines ? C'est débile !

- Pense juste à nos bons souvenirs. À ces moments de bonheur que nous avons partagé. Pense aussi à nous ensemble. Tu m'aimais-tu ne peux pas le nier. J'ai toujours des sentiments pour toi. Tu en avais pour moi jusqu'à cette photo. Tu en as forcément toujours.

- Tu veux que je te dise quoi ?! Que je t'aime toujours ?! Que je veux retourner avec toi ?! Et si peut être une partie de moi le voulais, je ne pourrais pas. J'ai croisé le chemin de quelqu'un qui a besoin d'aide et pour qui j'éprouve quelque chose de nouveau, je ne peux me contraindre à le laisser sombrer !

- Je veux juste savoir si tu m'aimes. Si tu ne m'as jamais menti sur ce point. Je ne veux pas savoir si une seconde chance est possible. Je veux savoir si tu as éprouvé quelque chose pour moi.

- Hugo... Je ne peux pas dire ça. Mais... Oui, peut être qu'il reste une partie de la Sarah de Paris. Peut être que je t'aime encore... Je ne veux plus... Il me coupa en me saisissant les hanches.

Il s'agrippa à moi et colla ses lèvres contre les miennes. Je ne le repoussai pas. Je devais sûrement toujours l'aimer. Il passa ses mains dans mes cheveux. Elles glissaient sur mon visage comme si elles cherchaient quelque chose. Nous nous embrassions langoureusement tandis que le film continuait d'avancer. Il s'allongea sur moi et enleva mon gilet. Mes yeux étaient fermés. Je savais que je ne voulais pas l'embrasser, que c'était mal. Il m'embrassa dans le cou et passa ses mains derrière mon dos. Il arracha mon haut et le sien puis me colla violemment à lui. Il me tenait les cheveux tandis que nos lèvres continuaient de se croiser. J'ouvris les yeux et sursautai. J'avais imaginé Carter à la place de Hugo. Je le repoussai d'un coup et il n'avait pas l'air de comprendre. Il me ressaisit et tenta de m'embrasser mais je le poussai de toutes mes forces.

- Je ne peux pas ! ARRETE !

- Qu'est ce qu'il y a ? fit-il étonné

- Je ne veux pas, répondis-je en remontant mes jambes.

Je saisis mes vêtements et m'enfermai dans ma chambre. J'étais adossée contre la porte. Une partie de moi avait envie d'ouvrir la porte et de lui sauter dessus mais l'autre me retenait de le faire, en pensant à Carter. J'appuyai la poignée de la porte et ouvris la porte. Il m'attendait avec joie. J'avais envie de courir le rejoindre. Je m'approchai de lui, il tendait ses mains mais je posais un sac dans celles-ci.

- Je t'en supplie, pars

- Si c'est que tu veux.

- Tu sais bien que ce n'est pas ce que je souhaite mais je ne veux pas avoir cette envie de te sauter dessus alors qu'au fond de moi je sais que c'est mal.

- M'aimer n'est pas mal Sarah tu as peur c'est tout

- Si.

Je claquai la porte de ma chambre. Le Hugo qui avait plusieurs mois avant de me tenir la main, le Hugo avec lequel je n'étais jamais allée plus loin qu'un simple baiser furtif m'avait saisit avec tellement de force et d'assurance. Il prétendait que j'avais peur de l'aimer ? C'était l'hôpital qui se moquait de la charité.