Chapitre 10

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Pendant que Inès et Simon étaient dans la cuisine, j'avais eu le temps de pleurer et de tenter de me réchauffer. Je n'en revenais toujours pas : il avait quand même renversé une carafe d'eau (j'espère propre) sur ma tête. J'avais les poils hérissés par le froid Au bout d'un moment, une main se déposa sur mon épaule. Elle me paraissait froide. C'est alors que la personne m'annonça :

- Un problème princesse ?

- Carter ? Si on veut ... mais c'est un peu long à expliquer ...

- T'as essayé d'attraper un papillon et t'es tombée dans la fontaine ?

- Comment t'as deviné ? fis-je ironiquement avec de petits yeux, c'est plus compliqué que ça, pour une raison ou une autre, je me suis embrouillée avec Simon et j'ai dû être horrible pour qu'il m'arrose comme une plante ! J'ai eu le droit à une douche grâce à un pichet.

- Attend ? T'as rien dit ?!

- Inès est partie s'en occuper t'inquiète, fis-je en essorant mes cheveux gelés

Il enleva sa veste de sport et la plaça sur mon dos. Elle était chaude et sentait bon. Comme une petite fille, je me mis en boule à l'intérieur et la remonta jusqu'aux oreilles en le remerciant par la même occasion. Ça allait rapidement mieux. Je le regardais. Il avait l'air pensif et énervé (l'un de ses sourcils remontait bizarrement) Il guettait le stand comme un lion qui guette sa proie (enfin c'est les lionnes en vrai mais on s'en fou, j'allais pas le comparer à une lionne). Je remarquai alors qu'il était lui aussi en tenue de sport (donc, oui, absolument tout le monde aime se torturer aux aurores).

- Je suis vraiment la seule grosse feignasse de ce lycée ! T'es pas capable toi aussi d'aimer glander sur ton lit ?

- Si seulement, mais j'essaye d'être capitaine de l'équipe de baseball ! J'ai besoin de m'échauffer pour les qualif' de début d'année, d'ailleurs, on aurait bien besoin de cheerleaders pour nous encourager. Tu pourrais te présenter ! Tu as l'air souple !

- Moi, souple ? je rigolai faussement. Haha ! Je suis aussi souple qu'un éléphant.

- Ça me ferait plaisir que tu me soutiennes, me sourit-il en s'asseyant en face de moi.

- Je te soutiendrai depuis les gradins !

- Mais, durant les entraînements ? Comment tu vas faire ?

Il était appuyé sur ses avants bras et nos mains étaient à la limite de se toucher.

- Je vais me débrouiller, conclus-je avec un sourire.

- Sinon, jolie brassière, fit-il avec un clin d'œil.

- Sale pervers ! rétorquai-je en repliant la veste sur moi et repliant les jambes sur la chaise.

Nous rîmes ensemble. Il avait les dents blanches (on dit que le sourire compte alors...) et riait fort. Ça me faisait oublier le petit problème qui était arrivé juste avant. Mais rapidement, son sourire s'affaissa pour faire place à des sourcils froncés et des dents serrées. Je demandai :

- Carter ? Ça va ?

- Demande lui.

J'aperçus Inès et Simon arriver. Je ne savais pas ce qui allait se passer mais je savais que ça n'allait pas être bon.

- Toi ! cria Carter à Simon.

Celui-ci n'avait pas l'air de comprendre. Mais Carter arriva rapidement avant de le pousser violemment puis de lui mettre un coup brutal au milieu du visage. Inès hurla tandis que j'arrivais en courant. Elle s'agenouilla au près Simon qui était tombé. Carter allait encore le frapper si je n'intervenais pas. Je lui attrapai le bras gauche et le tirai en arrière de toutes mes forces :

- Ça va pas ?!

- Il le méritait pour ce qu'il t'a fait.

- C'était rien de bien méchant ! Pas au point de le frapper ! Je ne te comprends pas !

Il secoua son bras pour que je le lâche et partit. Inès était allée chercher des serviettes en papier en courant. Il saignait beaucoup du nez et était un peu sonné. Et si Simon avait raison ? Si Carter était dangereux ? Je venais de découvrir une facette de sa personnalité que je ne voulais plus revoir.


Feelings - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant