Chapitre 14

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Je pénétrai dans la chambre de Carter, son soda dégoulinant de goutelettes d'eau fraîche à la main, et fis mine de n'avoir rien vu. Il me proposa alors :

- Je sors demain soir, ça te dirait un cinéma, princesse ?

- Le lendemain on commence à dix heures, après tout pourquoi pas ?

- Parfait, je suis désolé mais on se rejoindra là bas ! J'aurai une affaire à régler avant.

- D'accord ! On verra sur place ce qu'on ira voir, je regardai ma montre et m'exclamai. Ô mon dieu il est déjà 21h30 ! Ma mère va me tuer !

Je récupérai mes affaires et sortis. Avant que je ne franchisse la porte il me fit :

- Un bisou pour le héros ?

- Je vois pas de qui tu parles, moi je vois qu un mec qui s'est fait péter la gueule pour ne pas avoir payer sa coke.

Je lui adressai le plus beau de mes sourires sarcastiques.

- Roh ! Fais pas ta maligne t'as compris ce que j'ai voulu dire ! fit-il tout en gardant les bras grands ouverts.

- Oui, mais non, je souris à nouveau puis lui fis un signe de la main.

***

Une fois chez moi, j'essayai de traverser le salon le plus discrètement possible pour ne pas éveiller les soupçons. Mais cette vermine de « Charlounet », comme dirait ma mère, me sourit d'un air plein de malice :

- Mimi ! (Surnom niais qu'il donne à ma mère, moi j'ai le droit à Rat de labobatoire, oui c'est sympathique) Sarah vient à peine de rentrer !

- Sarah ? Tu n'étais pas dans ta chambre ?

- Non, merci de t'être inquiétée.

- Je suis désolée, j'avais acheté un clafoutis aux cerises comme tu adores ça mais Charlou a pris ta part, il avait très faim.

- De un, c'est pas grave je veux pas risquer une intoxication alimentaire (ma mère est nulle en cuisine) et de deux, mon gâteau préféré c'est le fraisier !

Je montai violemment les marches de l'escalier (comme un éléphant selon Peter ... Ah oui, je suis très bien représentée dans cette famille, j'ai le droit aux animaux les plus gracieux) et claquai la porte tellement violemment que la photo accrochait sur celle-ci faillit tomber. Je sautai sur mon lit, enlevai mes chaussettes (je déteste devoir porter des chaussettes sans chaussure, cette sensation de douceur lorsque les orteils se frottent ... BEURK !) et traînai sur mon téléphone.

Il se faisait déjà tard. Je décidai alors d'aller me laver. En revenant, je remarquai 3 appels manqués de... Paris ! De Hugo plus précisément. Mais je m'en moquai j'étais juste, surprise.

***

Le lendemain matin, je ne pus m'empêcher de regarder bizarrement Leila qui avait quand même donnait du fric à Carter sans raisons valables (à mes yeux, on ne sait jamais ici) ! À moins qu'elle aussi se droguait ! Toute cette histoire me rendait si confuse. Trop d'informations circulaient en même temps dans ma petite tête. Entre Simon et Inès qui ne se parlaient plus d'un jour à l'autre, Leila qui m'avait dit de me méfier de Carter puis lui avait donné de l'argent, Carter lui même qui ne faisait que me mentir (bon c'est vrai je les connaissais depuis deux semaines à peine ...) ! Et à côté la jalousie incompréhensible d'Emma, les appels d'Hugo et mon manque apparent de liens avec ma famille ! Il fallait que je règle tout rapidement avant que je ne fasse une dépression ! Je parlai tranquillement avec Inès avant que Jahna ne me prenne par le bras et m'emmène dans un coin.

- On t'a dit de ne pas approcher Carter ! On fait ça pour toi !

- Mais de quoi tu parles ? Fis-je en partant

Les gens étaient vraiment spéciaux ici. Ils étaient si mystérieux et agissent ... bizarrement. Quelqu'un s'était décidé à me raconter toute cette histoire incomprehensible qui traîne à St Rush ?

***

Mon téléphone indiquait dix-huit heures, je pris donc la décision de me préparer pour ce premier rendez-vous. J'avais choisi d'enfiler une jolie robe noire de soirée avec des collants opaques pour être quand même présentable ! Mais rien de transcendant, mes cheveux étaient lâchés, mais j'avais pris soin de retracer mes boucles, quant à mes chaussures, j'avais opté pour des petits talons sobre. J'aperçus un petit trou au niveau de mon gros orteil droit, j'espérais fortement qu'il n'allait pas se répendre partout sur ma jambe.. Je portai une veste d'hiver (c'est qu'il fait froid dans les rue de New York le soir !) et vers dix-neuf heures quarante-cinq, je pris le taxi jusqu'au « Bow Tie Cinemas Ziegfeld Theater ».

Une petite boule s'était formée au creux de mon ventre. J'étais assez nerveuse, j'avais peur que la soirée se déroule mal. Je m'attendais à arriver après Carter mais lorsque le véhicule me déposa devant le cinéma, je ne le vis pas.

Cela faisait maintenant plus de quinze minutes que j'attendais Carter. Que pouvait-il bien faire pendant que moi je mourrais de froid ? Je sentis une goutte tomber sur ma main. Il allait bientôt pleuvoir et je commençais à m'impatienter. Si ça continuait ainsi, je rentrerais chez moi.

***

Carter avait un sac. Il parcourait rapidement des petites ruelles de Brooklyn tout en cherchant quelqu'un du coin de l'oeil. Soudain, il regarda à travers la vitre d'un bar à show dansant et remarqua Fred, le petit maigrelet. Il comprit alors que c'était bel et bien le lieu de leur rendez-vous. Il entra rapidement dans le bâtiment et déposa violemment le sac à côté du dealeur et prononça :

- Tiens, c'était la dernière fois

- Tu vois quand on veut on peut ! Et je crois que tu ne vas pas résister à la tentation de venir en rechercher.

- On verra. Il repartit vers Manhattan et s'arrêta net devant la boutique d'une fleuriste réputée dans New York. Il acheta un bouquet de rose. Les fleurs encore fraîches, étaient splendides et brillaient grâce à l'eau qui ruisselait encore sur les pétales rouges .

***

Je poirotais depuis maintenant une bonne trentaine de minutes ! J'avais froid et envie de manger (pas de commentaire particulier). Alors que je me décidai à partir, je sentis et remarquai le souffle blanc de quelqu'un derrière ma nuque. Une main froide se posa derrière mon dos. La personne prononça :

- Ma princesse je t'ai enfin trouvé !

- Carter ! fis-je en me retournant

Il me surprit en me prenant par la taille et en collant ses lèvres chaudes qui réchauffaient tout mon être, contre les miennes. Il n'agissait pas comme d'habitude. Il avait certes utiliser le terme « Princesse » pour m'appeler mais ce n'était pas le même sentiment que d'habitude lorsque je l'avais entendu. Je le poussai gentiment et m'aperçus d'une chose. Ce n'était pas Carter qui venait de m'embrasser. Carter qui avait tout vu jeta son bouquet dans une poubelle et repartit. J'essayai de le rattraper, mais la personne m'attrapa la main.

- Qu est ce que tu fais là Hugo ?!

Feelings - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant