Chapitre 41

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J'avais fait semblant de dormir durant la totalité du voyage pour éviter de discuter avec ce Victor. L'avion se posa doucement, explosant mes tympans à cause de la chute d'altitude. Je me dépêchai d'attraper mon sac à main et de réveiller Ava avant de sortir. Nous traversâmes l'aéroport Charles de Gaulle rapidement et nous rendîmes à la station de métro la plus proche. Ava avait des étoiles dans les yeux. Elle ressemblait à une petite fille dans un magasin de bonbons. Le métro était bondé, les gens se collaient, une forte odeur de transpiration flottait et je tenais fermement mes bagages par peur qu'on ne me les vole. Mon père avait envoyé les clés de l'appartement à New York pour que je puisse entrer avant son arrivée. Il ne rentrait de Berlin que demain, ce qui retardait encore nos retrouvailles.

- C'est ici, fis-je en montrant du doigt un immense balcon au troisième étage. L'appartement est sur deux étages.

- Wahou ! Il est gigantesque ! Ton père doit bien gagner sa vie, sourit-elle

- T'as vu ça ? Viens on monte

Je sortis les clés de ma poche après avoir pris l'ascenseur. La porte s'ouvrit, laissant place à une immense salle principale. J'attrapai les valises de Ava et les dirigeai vers ma chambre. La dernière fois que j'étais venue dans ma chambre, je récupérais mon dernier carton. Je disais au revoir à mon père qui vivait seul depuis trois mois. Mon pauvre père qui avait tout perdu : sa femme et sa fille. Je n'avais pas envie de le laisser mais l'avocate de ma mère a convaincu le juge que mon père n'était pas apte à s'occuper de moi à cause de son travail qui le faisait régulièrement voyager. Je hais ma mère.

- Fais comme chez toi ! Prononçai je en m'effondrant sur mon grand lit. Mon père avait tiré le lit de la chambre d'amis dans ma chambre pour qu'Ava y puisse dormir

***

Nous étions en plein Jetlag, le réveil fut dur. En nous levant, nous découvrîmes une corbeille de croissant, une carafe de jus d'orange ainsi que trois baguettes de pain. Le paiiiin. Le petit-déjeuner était dressé : un vrai réveil luxueux. J'avais oublié à quel point la vie à Paris était si paisible. L'immeuble était dans le septième, avenue de la Bourdonnais, vue sur la Tour Eiffel. Mon père vivant seul depuis un petit moment était ravi de ma venue, il avait payé un service de chambre pour l'occasion.

***

Après avoir englouti rapidement tout ce qui était présent sur la table, nous nous changeâmes et je décidai de sortir pour faire visiter à Ava ce qui fut mon quotidien quelques mois auparavant. C'était alors un vrai marathon qui s'annonçait, ce jour-ci j'allais lui montrer mon ancien lycée dans le cinquième le lycée Louis le Grand, et nous allions visiter la cathédrale de Notre-Dame, histoire de pouvoir profiter malgré la fatigue. Le reste se ferait dans la semaine. Alors que nous étions devant la cathédrale, et que nous posions pour une photo, quelqu'un nous interpella :

- Excusez moi, vous êtes françaises ?

- Plus ou moins, sourit Ava

- Si vous me comprenez, c'est le principal. Je sais que nous ne nous connaissons pas, mais j'ai besoin de deux serveuses pour ce soir. Mes anciennes viennent de me lâcher et vous êtes plutôt mignonnes.

- Attendez, mais on est en vacances. On est pas venue pour travailler ! l'interrompis-je

- Je vous en supplie, c'est une question de vie ou de mort !

Ava me fit des yeux de chien battu et me chuchota

- Il fait vraiment de la peine le pauvre ! Allez, ça peut être marrant !

- Bon... on peut toujours voir mais ce n'est pas sûr !

- Vous êtes sérieuses ?! Merci mille fois ! Tenez l'adresse, fit-il en gribouillant une suite de mot sur un vieux ticket de caisse, c'est la fête de Aaron Williams mais vous ne devez en parler à personne pour que...

- Aaron Williams ? Le questionnai-je intriguée, LE Aaron Williams ?

- Oui, l'acteur de The World's Joke. Mais je vous en supplie, ne faites pas fuir l'info !

- Promis ! répondit Ava toute excitée !

- Bon, rendez-vous à 17h à l'adresse indiquée ! Et... tenez mon numéro au cas où. Je m'appelle Luke. conclut l'homme avant de partir

Ava se tourna vers moi et me lança:

- Je t'en supplie, je t'en supplie, je t'en suppliiiie !!

- Hum... si tu veux ! Mais je dois prévenir mon père et puis... ça te plaît de jouer à la serveuse alors que chez toi tu n'as jamais dû te faire du thé seule ?

- C'est pas de ma faute si Matthew, mon beau-père a engagé une fille au père ! Autant rendre l'utile à l'agréable non ? plaisanta-t-elle

- T'es pas croyable toi ! fis-je en éclatant de rire

Feelings - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant