Chapitre 13

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Carter m'arracha les lunettes des mains puis les replaça sur son nez en me poussant.

- Pars ! Vite !

- Pourquoi ? Tu n'arrêtes pas de me dire « vite » mais tu ne me dis pas pourquoi !

- Je t'explique tout plus tard mais je n'ai pas envie qu'il t'arrive quelque chose alors je t'en supplie pars !

- Mais que pourrait-il m'arriver ? Tu n'es pas dangereux, je le sais !

- Mais bordel je te demande de te casser ! C'est pas sorcier, dépêche ils vont arriver !! Mon dieu, t'as vraiment un pois à la place du cerveau ou tu le fais exprès ?!

- Mais qui va arriver?

- Nous peut-être ? fit une voix derrière mon dos

Je me tournai pour voir qui s'adressait à nous et je découvris trois hommes, celui du milieu était petit et assez maigre, il avait un nez légèrement crochu me donnant froid dans le dos mais il était encadré par deux énormes gars, grands et costauds en costume. Ils n'avaient vraiment pas l'air commodes.

- T'as le fric Dryland ? Où c'est ta façon de nous payer ? fit-il en me montrant.

- J'ai pas l'argent excuse moi et non il n'est pas question que tu la touches ! T'as pas déjà assez de putes au bordel ?

- Excuse moi ? Excuse... MOI ?! Tu te fous de ma gueule ?! Tu pouvais pas aller prendre dans les caisses de papa ?

- Il veut pas me donner de thune ! J'ai plus rien sur mon compte, je suis allé voir ce matin et il ne reste pas un dollar.

J'étais horrifiée parce qu'il était en train de se passer. Je ne comprenais absolument rien mais entendant le ton des individus, je sentais que quelque chose ne se déroulait pas comme il le fallait. Le petit maigrelet claqua des doigts et les deux gorilles s'approchèrent de mon ami. Ils attrapèrent Carter par les bras et commençaient à le secouer. Par instinct je fis la chose la plus inutile et conne qu'il existe au monde : faire la blonde écervelée des nanards au cinéma.

- Laissez-le tranquille ! fis-je avec une voix aiguë

- T'entends ce qu'elle nous as dit ? Laissez le tranquille ! m'imita-t-il. Chopez la.

- Sarah ! hurla Carter. COURS !

À peine le hurlement de Carter parvenu à mes oreilles que les deux sous-fifres m'avaient attrapée et poussée violemment contre le mur. Je hurlais de douleur (on est pas toutes des héroïnes de série !) Carter voulut intervenir. Il frappa avec violence la mâchoire de l'un d'eux. Le « blessé » me lâcha et s'en alla vers Carter. L'autre me tenait avec poigne le bras et me coupait la circulation du sang. Mes doigts picotaient et j'avais l'impression que une centaines de kilos s'étaient posés sur mes épaules. Je me tordais de douleur. Le maigrichon rentra dans sa voiture en disant :

- Dryland, demain sans fautes.

L'homme cogna Carter contre le mur. Il continua en lui martelant le ventre de coups violents alors qu'il était par terre. Il lui écrasa la tête avec sa chaussure et finit par un coup de pied au milieu du tibia. Tandis que moi je me débattais, il fit signe à son acolyte et ils rejoignirent la voiture.

- Carter ! fis-je en courant vers lui. Je ... je ... je suis désolée ..., si j'étais pas intervenue, ils ne t'auraient pas fait autant de mal ... Comment des personnes peuvent faire ça ?!

- Bienvenue à New York ... toussa-t-il

- J'appelle les urgences.

***

J'étais assise sur une chaise à côté de son lit. Je dormais, la tête sur le matelas blanc inconfortable, à ses côtés. Lui, était allongé et sous sédatifs. Le calme régnait dans la salle et on entendait le tic-tac des aiguilles de l'horloge. Je me réveillai doucement mais décidai de rester les bras croisés contre le lit. Il regarda par la fenêtre donnant au couloir. Il me caressa doucement l'épaule et me demanda avec une sale mine :

- Tu pourrais aller me chercher un Coca Cola s'il-te-plaît ?

- Bien sûre, fis-je tout en me levant de ma chaise.

Je sortis. Carter avait aperçu quelqu'un derrière la vitre. Lorsque je passai, elle se cacha derrière le mur et sortit de l'ombre, une fois que j'eus disparu, pour entrer sans que je ne m'en aperçoive.

- Ah ! Leila ! T'as ce que je t'ai demandé ? chuchota-t-il

- Oui, elle ouvrit son sac et sortit deux grosses liasses de dollars.

- Je te revaudrais ça, jura-t-il

- Comme les six fois précédentes. Un jour ma dette ne servira plus. Elle aura été usée et trop exploitée. Conclut-elle

J'étais cachée à mon tour sur le côté de la porte et avais assistée à la scène sans rien n'entendre mais j'avais pu observé. Elle sortit sans me voir puis j'aperçus Carter compter l'argent sans oublier un billet. J'étais surprise et inquiète. Pourquoi Leila avait-elle donné des milliers de dollars à Carter ?! Que cachait-il encore ? Leila avait-elle un rapport avec tous ces secrets ?


Feelings - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant