Chapitre 1 : Like Stranger In Moscow

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Il faisait chaud, comme tous les jours qui se succédaient en fait. Que pouvait on espérer d'autre quand on vivait dans un petit village perdu d'Afrique ? La pluie se faisait rare, mais quand elle tombait, elle redonnait espoir et gaieté tous les habitants de Krindjabo. Mais soudain une vague de silence s'empara du vaste territoire. Des soldats, des blancs, surement américain, se rapprochaient du village, le visage fermé.

« Est ce que Rose Léandre Cameron est ici ? » Interrogea alors un des soldat.

La jeune fille s'avança, la gorge nouée et la boule au ventre. Une envie de vomir, sa vue se troublait, elle posait une main sur son ventre qui s'arrondissait un peu plus chaque jour.

« Oui, c'est moi... »

Sa voix se brisa, elle savait parfaitement ce qu'ils faisaient là et malheureusement pour elle, ils allaient lui annoncer la destruction de son monde, la perte de son fiancé. Le paysage se brouilla, tout devint noir. Des cris au loin, la jeune femme saignait, anormalement. Elle venait de perdre son bébé dans une fausse couche avant de s'évanouir.

Soudain elle se réveilla en sursaut, des pleurs retentissaient dans la chambre voisine, le jeune William criait son prénom. Des gouttes de sueurs coulaient encore sur son front. Foutus souvenirs du passé qui continuaient de la hanter chaque nuit. Elle se leva d'un bond, essuyant d'un coup de manche son front luisant et se précipitait dans la chambre du petit. Elle travaillait pour une riche famille en tant que nourrice et accessoirement bonne à tout faire. Située dans les hauts de Los Angeles, la villa de ses patrons était souvent vide puisqu'ils voyageaient à longueur de temps. Pourtant ce soir ils étaient là, mais William et Rose avaient vite accroché. Elle était arrivée depuis deux semaines ici mais cela faisait déjà presque un an qu'elle avait quitté l'Afrique, y découvrant un mode de vie un peu plus moderne. Elle avait voyagé, cherchant à tourner une page de sa vie qui s'avérait être difficile à oublier. Ce job avait été pour elle une aubaine. Les enfants l'adoraient et elle leur rendait bien. William souffrait d'un manque affectif de la part de ses parents et elle, souffrait d'un manque tout court. Ils s'étaient parfaitement trouvé et elle avait été engagée le lendemain même.

« Qu'est ce qu'il y a petit prince ? Encore un mauvais rêve ? »

Demanda-t-elle en s'asseyant sur le bord du lit. Le petit hocha la tête, continuant de sangloter. Rose essuya délicatement les larmes qui roulaient sur les joues du petit.

« Ne t'en fais pas, je suis là et tout va bien. Est ce que tu veux voir ta maman ? »

La jeune femme avait fêté ses vingt et un ans et pourtant elle avait l'impression d'être plus maternelle que sa patronne qui en avait le double.

« Non je veux que tu restes avec moi. » Un sourire se dessina sur le visage pâle de la jeune fille.

« Tu veux encore squatter mon lit cette nuit c'est ça ? » Le taquina-t-elle.

Il avait pris récemment l'habitude de commencer sa nuit dans son petit lit et de se réveiller dans le lit de Rose, la plupart du temps lové contre elle. Mais comment pouvait-elle dire non face à cette bouille d'ange et ses grands yeux bleus qui la scrutaient avec espoir ?

« Il peut venir dormir avec nous, ca ne nous dérange pas Rose. » Interrompait Madame Anderson, appuyée contre la porte.

Son ton avait été sec et la nounou savait parfaitement ce que cela signifiait.

« Bien sur, je ne voulais pas vous réveiller. Allez file avec ta maman bonhomme. » Un sourire crispé au visage, elle retourna seule dans sa chambre, légèrement déçue de devoir dormir seule. Elle ne se l'avouerait jamais, mais la présence de ce petit lui faisait un bien fou.

Ne cessant d'allumer et d'éteindre la lumière de sa chambre, les voisins allaient finir par croire qu'elle tentait d'envoyer un message codé. Les heures défilaient mais le sommeil ne lui revenait pas. Assise sur le bord de sa fenêtre qui lui donnait une vue imprenable sur le quartier elle décida de sortir. Trois heures du matin, c'était un horaire plutôt calme pour aller faire un petit footing. Elle se changea rapidement pris une petite lampe torche et une bombe lacrymogène, dans le doute. Elle claqua doucement la porte d'entrée et partit en courant. En face, son voisin n'avait pas loupé une seule seconde de toute la scène. Guitare encore à la main et debout derrière ses rideaux il fronça les sourcils. Il ignorait qui elle était mais il était sur d'une chose, ce n'était pas très malin de sortir en pleine nuit toute seule. Il attrapa les clés de son bolide, il était d'humeur à jouer les sauveurs ce soir. Le paysage sombre défilait sous ses yeux dorés mais elle ne parvenait pas à oublier ce qui l'empêchait de retourner dormir paisiblement.

Ce changement de vie, toutes ces avancées technologiques qu'elle n'avait jamais connu depuis qu'elle était née et qui ne lui avait jamais manqué, tout semblait venir d'un autre monde. Ou peut être était ce elle, qui venait d'un autre monde. Soudain le chemin s'éclaira, était éblouissant même. Elle mit quelques secondes avant de se rendre compte qu'une voiture roulait au pas juste derrière elle. Une fenêtre s'ouvrit quand l'engin blanc fut à sa hauteur. Elle se stoppa et mit une main dans ses poches, s'assurant que la bombe lacrymogène était toujours bien là.

« Je ne voudrais pas être rabat-joie mais les jeunes filles qui courent en pleine nuit c'est pas courant et surtout risqué, on ne sait jamais sur qui on peut tomber. »

S'exclama une voix masculine qui lui était inconnue. Elle fronçait les sourcils, essayant de voir qui était l'étranger qui la suivait.

« Et suivre les jeunes filles en pleine nuit, ça donne pas vraiment confiance. »

Rétorqua-t-elle, légèrement sur la défensive, laissant son accent français trahir ses origines. Le jeune homme rigola avant de lui ouvrir la porte passager.

« Je suis ton voisin d'en face, allez grimpe. » L'invita-t-il alors, sans aucune gène.

Elle hésitait un instant, se souvenant qu'elle avait effectivement déjà vu cette... voiture dans le quartier. Elle s'exécuta avant de le prévenir :

« Je te le dis direct, j'ai une bombe lacrymo dans ma poche, je dis ca, je ne dis rien. »

Il se mit à sourire, il ne lui semblait pas méchant et puis il était plutôt pas mal.



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