Chapitre 26 : Bonheur ou catastrophe ?

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Nous sommes allées dans une pharmacie. J'ai expliqué mon état à la pharmacienne qui m'a regardé avec un sourire compatissant. Je ne veux pas voir de la pitié sur le visage des gens. ça m'énerve. Je ne suis pas à plaindre. Je suis en bonne santé et j'ai des personnes qui tiennent à moi. Un bébé, ça ne doit pas être une catastrophe. Je sais, je sais. C'est de belles paroles, moi qui me morfondais, il y a encore quelques heures. Mais vous imaginez, vous ? Je suis jeune diplôme, je n'ai pas d'emploi, pas de mari ni de copain, un père a la santé fragile, le cœur en morceaux. Et maintenant peut-être un bébé. Un bébé. Cette petite chose qui ressemble soit à son père soit à sa mère. Qui vous empêche de dormir et qui demande tant d'attention et d'amour. Serais-je capable de lui donner tout ça ? Je crois. Vous imaginez un petit garçon aussi beau que son père ? Une petite fille qui me ressemble et qui me comble ?

Je monte dans l'appartement de mon père. Nadine me suit et m'explique que mon père ne rentre pas ce soir car il a une conférence avec un vieille ami. J'en suis soulagée. Comment expliquer à ton père, que malgré ses discours sur les hommes, la contraception et la pureté, je soit enceinte d'un homme qui ne connait pas et qui ne veut pas de moi. ça ne va pas être du gâteau ! Ni une partie de plaisir. Et mon frère ? Va-t-il encore péter un câble ? Pffff ... Je sens un mal de ventre pondre. Il faut que je me calme. Respire Léna. Respire. Ce n'est sans doute rien .....

Nadine me tend un verre d'eau et me tend la sachet où se trouve le test rose. Un test de grossesse rose, n'est-ce pas cliché ? Bon d'accord, je cherche à gagner du temps. Je ne sais pas si je suis prête à voir la preuve que ma vie va être radicalement différente dans quelques minutes. Je marche vers la salle de bain ou se trouve aussi les toilettes. Nadine s'assoit sur un tabouret prés de la porte et me dit :

- Ecoute, je suis là, juste derrière cette porte. Tu as juste a faire pipi dessus, ça ne sera pas douloureux. Ensuite tu attends une minutes. Et tu regardes.

Je hoche la tête. Elle me paraît inquiète.

- Tu veux que j'appelle quelqu'un ?

- Non Annie travaille. Louise est avec Angelo. ça va bien se passer !

Je rentre dans la salle de bain. Je ferme la porte. Je me regarde dans la glace en calmant ma respiration. Et je fais ce que j'ai à faire. C'est à dire, pisser sur un bâton rose qui va soit me décevoir soit me faire peur. En plus, c'est plutôt sur mes doigts que je vise ... Pfff degeu ! Je met la chrono 1 minutes 30, pose le test sur le lavabo, me lave les mains et ouvre la porte. Je lui dis :

- C'est bon. Mon avenir est entre les mains de ce truc en plastique !

- Tu seras fixée au moins Léna.

- Je sais, mais tu sais plus j'y pense et plus j'imagine un petit garçon qui lui ressemble. Et plus mon cœur se reconstruit. Je crois que j'ai réellement envie d'être Maman de cet enfant là même si Ian ne veut plus de moi. Et ce qui me fait peur, c'est finalement de ne pas être enceinte.

- Attends de voir et après on gérera ça ensemble.

- Merci, Nadine, merci d'être là.

- Tu sais, j'ai des enfants aussi. Je sais ce que ça fait. Et depuis presque deux mois je te vois si mal et en même temps si forte avec ce qu'il t'ai arrivée.Je sais que tu seras capable soit de gérer un enfant soit de surmonter ta douleur. Je vois que tu commences déjà à le faire. Et si tu es enceinte, je sais que ton frère et ton père seront là pour toi. Je sais que Louise et Annie te soutiendront. Je sais aussi qu'ils feront un soutien pour la magnifique mère que tu seras. Et si jamais tu n'es pas enceinte alors tu chercheras quelqu'un de fiable pour faire un enfant et créer une vie avec lui. Peut-être que tu le connais déjà ou peut-être que tu le rencontrera par la suite. Tu as l'avenir devant toi, un diplôme, des proches, un appartement qui t'appartient.

Captive à MontedormaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant