Chapitre 3

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   J'ai passé une mauvaise nuit. Très mauvaise. Parce que je ne sais toujours pas comment faire pour convaincre ce fichu Mike d'embrasser Teyla, mais pas seulement. J'ai fait un rêve qui, j'en suis certaine, m'a fait crier dans mon sommeil. Il était très étrange. Peut-être pas effrayant, mais perturbant.

   J'étais assise sur une chaise, devant un bureau, comme si j'étais en classe. J'écrivais des cours d'Histoire, en me demandant si Napoléon pensait à se masturber lorsqu'il était banni sur son île (oui, je rêve vraiment à ce genre de chose...). Puis, soudain, mon prof d'Histoire arriva vers moi, un martinet géant sur son dos. Je me levai, surprise. Il s'empara du martinet et commença à me fouetter, sans que je ne puisse bouger. Je ne criai pas encore. Non, je crois que j'ai crié quand Mike arriva dans la salle à son tour. Là, j'avais ressenti une douce chaleur dans mon cœur qui me fit du bien. Je compris que je l'aimais et que j'étais heureuse de le voir. Je souriai béatement (je rappelle que j'étais toujours en train de me faire battre par mon prof) en tentant de le rejoindre. Mais là, Teyla surgit de nulle part entre Mike et moi, et se mit à l'embrasser fougueusement. Je hurlai de rage et essayai de dégager Mike de son emprise, mais ma meilleure amie rit de moi en s'accrochant à Mike. Celui-ci me nargua en me souriant avec narquois. Je compris que c'était un coup salop, et je me mis à pleurer (toujours avec mon prof en train de me battre). Et ensuite je me suis réveillée, fort heureusement. 

   Jamais ce genre de rêve pourra se réaliser, d'autant plus que je n'aime pas Mike, mais je sens que ça va pourrir toute ma journée. En plus, j'ai trois heures d'Histoire-géo aujourd'hui. Génial. 

   Je me prépare pour aller au lycée, comme hier, et comme avant-hier, et comme tous les jours de ma vie. 

   Je m'observe dans le miroir après m'être habillée. Mes cheveux, que je n'ai pas encore coiffé, retombent sur mes épaules dénudées sous forme de grosses boucles brunes. Le reflet de mes yeux gris clairs me fixent, perçants. Je commence à me lasser de ce rituel matinal. Se lever, se laver s'habiller, petit-déjeuner, aller à l'école, revenir, manger, dormir... 

   Je hausse les épaules. Bah, je n'aurais qu'à sécher pour me promener en ville, ça me changera. C'est ce que je fais quand j'en ai marre. Mais habituellement, je le fais avec Teyla. Je doute qu'elle veuille bien m'accompagner avant que je n'ai exaucé son souhait merdique. Pff. Rien que d'y repenser, ça me donne la migraine. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué? C'est exactement Teyla. Au lieu d'aller voir Mike et de lui demander par elle-même, elle préfère que ce soit moi qui y aille. Moi, la fille qu'il ne faut surtout pas aller voir pour ce genre de pépin, mais alors surtout pas. 

   Le problème, c'est que Teyla est la meilleure amie que je n'ai jamais eu, et si je me dispute réellement avec elle (parce que là, on est pas trop disputé en fait), elle risque d'avouer des choses sur moi que je veux surtout pas qu'elle répète. D'ailleurs, je me demande si ce n'est pas déjà fait. J'espère que non.

   Je descends en bas après cette réflexion stressante. Ma mère me salue, sans me faire la bise ni rien. Oh, tiens. Je n'ai pas remarqué que je n'ai pas vu mon frère depuis hier. 

   -Il est où, Timothée maman? 

   Elle lève les yeux sur moi, étonnée par ma question. Bah quoi, j'ai pas le droit de savoir? 

   -C'est maintenant que tu t'en inquiètes? raille-t-elle en posant sa tasse de café. Je vois que tu es très attentionnée envers ta famille. 

   -Ouais, dis-je en haussant les épaules. T'as raison. En fait je m'en bats les couilles. 

   Elle ouvre de gros yeux. 

   -Ton vocabulaire, Natacha! Ce que tu peux être grossière quelques fois! 

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant