Peter Pan

Chapitre 22

Coucou! Voici (ENFIN) un nouveau chapitre, à votre grand soulagement... Je voulais juste vous prévenir que ce chapitre est un peu différent des autres car pour la première partie, il y aura un grand récit consacré au passé de Peter, mais pas sous forme de retour en arrière comme j'ai pu le faire avant. Je ne sais pas s'il est assez clair ou non, donc si vous avez des questions dessus pendant la lecture, n'hésitez pas à me demander, je ne voudrais pas que vous restiez dans le brouillard :) Sinon, j'espère que ça vous plaira, et au plaisir de vous réécrire de nouveau! Bonne lecture :D

(P.D.V Karim)

   Je tamponne avec précaution autour de la blessure de Harry, un garçon perdu que je soigne. Il n'est pas vraiment touché, c'est seulement une égratignure, mais à chaque fois que je frôle de trop près le cœur de la blessure, il tressaille comme si j'allais appuyer à mort dessus. Sans trop faire attention à ses réactions, je continue mes soins en appliquant ma superbe pommade dessus, avec toute la douceur que je peux avoir pour ne pas qu'il hurle de douleur. 

   -J'en ai marre, gémit-il en serrant sa jambe blessée. 

   -C'est bientôt fini. 

   -Je parle pas de la blessure, réplique-t-il, je parle de... (il baisse la voix de sorte que je ne l'entends presque pas) De Peter.

   Sans lui jeter un coup d'oeil, je me lève pour aller ranger ma merveilleuse pommade à sa place. 

   -Il nous a forcé à nous entraîner comme des sauvages pour rien, et il nous menace de nous punir si on ne se bat pas, se plaint Harry dans mon dos. Mais moi, je déteste me battre, j'ai aucune force dans les jambes, et encore moins dans les bras. Je sais même pas ouvrir une boîte de conserve! Tu te rends compte? Comment tu veux que je donne une raclée à des pirates, qui font dix fois ma taille et cent fois mon poids? Aucune chance! 

   Je lève les yeux au ciel, sans qu'il ne puisse me voir. 

   -Non, mais il s'imagine quoi? Que je peux faire des miracles? Et c'est pareil pour les autres. Les plus faibles d'entre nous -c'est-à-dire la grande majorité- n'ont même plus l'énergie nécessaire pour tenir debout. Tu le sais bien, c'est toi qui nous permet de rester à peu près en forme grâce à tes médicaments. D'ailleurs, quand tu oublies de nous en donner, je tremble comme pas possible et je n'arrive plus à bouger. C'est normal? 

   -Hum.

   -Bref, tout ça pour dire que ça va bien un instant, ses délires de bagarre, mais il va finir par nous tuer sans avoir besoin des pirates s'il continue à ce rythme! 

   -Hum. 

   Je remplis une petite fiole d'eau, puis j'y verse trois gouttes du "remède", assez puissant pour le tenir tranquille. 

   -Et puis, même si je n'aime pas trop ma vie ici, j'ai pas envie de la voir se terminer alors que je suis si jeune... Je compte mes jours depuis que je suis ici, et tu sais que si j'étais dans le monde réel, j'aurais dix-sept ans dans trois semaines? Ça fait presque trois ans que je suis dans cette merde, et j'ai toujours quatorze ans. Mais toi, je crois que ça fait plus longtemps, non? Ça fait pas sept ans ou un truc du genre? 

   -Hum.

   Je verse cinq gouttes de plus que la moyenne dans la fiole. Là, s'il ne me fout pas la paix, c'est qu'il y a un problème. Je lui tends alors qu'il ouvre la bouche, prêt à repartir dans un de ses monologues chiants. Il la referme pour s'emparer de l'objet.

   -Merci, t'es vraiment cool, Karim, me dit-il, reconnaissant. 

   Je renifle sans le regarder.