Chapitre 9

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   (PDV Peter)

   Je le savais. 

   J'ai entendu comme un bruit de pas dans MA salle, alors que je n'ai pas été prévenu. J'aurais dû me douter que c'était cet étrange nouveau, Mike. Je l'ai surpris en train de fouiller dans mes armes. Bizarrement, je ne me suis même pas énervé. J'étais plutôt calme, serein de le voir ainsi, en position de faiblesse dos à moi. J'aurais pu lui enfoncer un couteau entre les omoplates qu'il ne s'en serait rendu compte que lorsque la douleur l'aurait surpris. Vraiment pas malin. 

   Aussi bizarre que cela puisse paraître, j'étais plus pour discuter avec lui que lui faire du mal. Juste pour en savoir plus sur lui. Non, pas en savoir plus, mais savoir la vérité. Parce que j'ai bien deviné qui il était. Surtout au moment où il a levé les yeux vers moi, tout à l'heure.

   Mais je dois bien avouer que cela me crée un choc quand sa casquette laisse s'échapper de longues boucles brunes. Bon, j'étais en partie au courant de son identité. C'était assurément une fille. Mais tout de même! Cela m'a surpris au plus au point.

   -Tu... commençai-je sans lâcher son poignée. 

   Aucun autre mot n'arrive à sortir de ma bouche. Revoir une fille devant moi, comme ça, sans que je n'ai rien demandé, c'est un peu trop soudain pour moi. Après toutes ces années passées à oublier que le sexe féminin existait, en revoir une me procure une étrange sensation. Je me sens ramolli, avec l'impression d'être incapable d'utiliser ne serait-ce qu'un seul de mes membre, mais aussi de détourner le regard de cette... Chose en face de moi. 

   Les yeux de Mike fille s'agrandissent en croisant les miens. Il... Euh, elle semble avoir très peur de ce qui peut lui arriver. C'est vrai que maintenant que je connais son secret, de nombreuses punitions se rajoutent à celles que je lui ai déjà promises. Mais je ne me sens pas capable de lever la main sur cette créature. La seule chose que je peux faire, c'est l'observer avec ahurissement. 

   Ses longs cheveux lui tombent en cascade jusqu'aux hanches sous formes de grosses boucles, ses prunelles grises/bleues me fixent sans toutefois s'attarder dans mes yeux, et son menton qu'elle veut déterminé tremble légèrement, sans doute sous l'effet de la peur. 

   Maintenant qu'elle est à découvert, je me rends compte que son corps est, certes, élancé, mais trop fin et ses épaules sont trop petites pour appartenir à celles d'un homme, même maigre. Pourquoi je ne m'en suis pas aperçu plus tôt? Quel idiot je suis.

   -Lâche-moi, Peter, m'ordonne-t-elle de sa petite voix fluette et pas du tout impressionnante. 

   Je ne sais pas trop pourquoi, mais son ton autoritaire quoique peu sûr de soi me redonne de l'assurance. Je luis serre de plus belle le poignée, pas du tout décidé à la relâcher. Si elle croit qu'elle va s'en sortir comme ça, elle peut rêver.

   -Oh que non, mademoiselle, lui répondis-je férocement. Tu mérites vraiment une sanction sévère. Me voler dans MON refuge à moi, je déteste ça. 

   Je rapproche mon visage du sien, pour attiser sa peur. 

   -Mais mentir est encore pire.

   Apparemment, les menaces ne sont pas une bonne idée, car elle retrouve très vite son sang froid et ses yeux se plantent dans les miens, sans une once d'hésitation.

   -Ce n'est pas moi la voleuse, dans tout ça. Rappelle-moi qui est-ce qui a arraché des dizaines d'adolescents à leur vie? 

   Elle lève sa tête, de sorte à ce que nos nez soient à à peine deux millimètres l'un de l'autre. Je sens son souffle chaud sur ma bouche, et je dois dire que cela me perturbe au plus au point. De nouveau, mes membres s'engourdissent et un étau m'emprisonne la poitrine brutalement. Ce rapprochement entre une fille et moi réveille de nombreux souvenir d'elle, sans que je n'y puisse rien.

Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant