Radicalement Vôtre

Chapitre 1

- Tu es bandante, canon et tu me donnes envie.

C'est le premier message que m'envoie un gars sur Instagram, qui veut soi-disant apprendre à me connaitre. Je hausse les sourcils et sens un sourire moqueur étirer mes lèvres. Je m'adosse à l'unique chaise en bois de ma maisonnette de location et réfléchis à ce que je pourrais lui répondre.

En allant sur son compte, mon interlocuteur s'avère disposer d'une photo de profil sur laquelle il est particulièrement photogénique. Ses cheveux sont blond foncé, artistiquement décoiffés et ses yeux bleu glacier. Il est pourtant plus qualifiable de mignon que de beau.

Ce qu'il ne sait pas, c'est que je ne suis pas la personne qui figure sur mon compte, qui n'est autre que ma meilleure amie. Je décide de le laisser poireauter un peu.

Un téléphone vibre sous mes fesses. Je me lève comme brûlée. L'objet noir continue à frémir sur l'osier tressé du siège, je ne l'ai jamais vu auparavant, cet appareil n'est pas le mien. Je le saisis après une courte hésitation et regarde le numéro inconnu qui s'affiche avant de décrocher.

- Allo ?

- Mlle Osgart, nous avons du travail pour vous.

Je me raidis. Je sens mon visage se vider de mon expression. J'aperçois mon reflet dans la petite fenêtre de ma cuisine, dénué de tout semblant d'empathie. La voix synthétisée de mon patron résonne dans le combiné.

- Quelle est la cible ? Je lui demande sans préliminaire.

- Karl et Taylor vous escorterons jusqu'au bureau. Soyez prête dans une demi-heure.

- Vous savez, j'aime bien savoir qui sont les gens avant de devoir leur faire leur affai...

La tonalité qui résonne juste après m'indique que mon interlocuteur vient de raccrocher. Maudit soit-il. Je cours à l'arrière de la maison, ouvre la porte qui donne sur le jardin et jette le téléphone noir aussi loin que possible. Il explose avant même d'avoir atteint le sol. Je vois du coin de l'œil mon voisin sortir de chez lui, sac poubelle à la main.

Je lui fais mon sourire le plus angélique quand il se baisse pour ramasser un bout de plastique qui a atterri chez lui. Son gros ventre est bien sculpté par le marcel blanc qu'il porte.

- Bonjour Dior, c'est à toi ? demande-t-il en me montrant le morceau encore fumant.

- Bonjour Mark, non pas du tout, lui dis-je en croisant les bras derrière mon dos innocemment. Comment va la famille ?

- Bien, Thalia a perdu une dent et Enzo est rentré au lycée la semaine dernière.

Feignant d'être intéressée par ses enfants je m'appuie sur la barrière blanche qui borde mon jardin. Mary, sa volumineuse, et adorable femme nous rejoint quelques minutes plus tard.

- Dior ! Comment vas-tu ma petite ?

Mary et Mark sont mes voisins depuis six mois, Mary essaie depuis six mois de m'inviter à manger. Cette fois je crois que je n'y échapperai pas.

- Tu viens manger vendredi soir ? me demande-t-elle. Plus d'issues ou d'excuses possible, je lui ai déjà tout sorti. Alors je lui souris avant de répondre.

- Pas de soucis, je serai là.

Elle me regarde comme si je venais de décrocher la Lune et Thalia sort nous rejoindre.

- Dior, j'ai perdu une dent ! me dit-elle en souriant fièrement.

- Que tu es belle ! la flattai-je.

Mary prend sa fille dans ses bras et je les laisse, prétextant devoir travailler. Je me dirige vers ma salle de bain et passe devant mon ordinateur. Instagram est ouvert et un 4 orange s'affiche à côté de ma photo de profil. Intriguée d'avoir reçu tant de messages en l'espace de dix minutes j'ouvre ma messagerie et vois qu'ils viennent tous de mon admirateur qui me trouve, je cite, bandante et canon.

Message 1 - Voilà maintenant tu vas probablement me bloquer.

Message 2- Ou m'insulter.

Message 3- Ou même les deux.

Message 4- Tu es là ?

L'envie de m'amuser prend le dessus. Qu'il continue à me trouver, - trouver Abby-, jolie et à me faire des compliments.

Message 1- T'as le mérite d'être honnête.

Message 2- Que fais-tu dans la vie ?

Et je pars dans ma chambre me changer, les deux hommes de main de mon patron ne vont pas tarder à arriver. Je choisis une jupe marron évasée assortie à mes cheveux, un haut large et de hautes sandales compensées, marron elles aussi.

En glissant mon Lady Kimar dans son holster, j'attrape un cran d'arrêt dans un tiroir de ma commode et le sangle à ma cuisse de façon à ce qu'il ne dépasse pas de la jupe. Je passe devant le miroir et m'arrête un instant pour inspecter le tout, il manque quelque chose à la tenue... Les tatouages qui sillonnent de façon très dispersée mon corps me rendent un peu trop repérable. Je dissimule ceux qui dépassent dans mon cou avec un fond de teint couvrant et enfile des gants en tissus couleur chaire.

La porte d'entrée sonne et j'empoigne rapidement une grosse paire de lunettes de soleil carrée avant d'ouvrir. Deux armoires à glace essaient, non sans mal, de se tenir dans ma petite entrée.

- Mademoiselle Osgart.

Je leur souris et ferme la porte derrière moi, je ne prends pas la peine de discuter, ils ne répondront que si nécessaire.

Karl m'ouvre la portière de la Jeep noire et je me hisse à l'intérieur pendant que Taylor se glisse au volant silencieusement.

Une demi-heure plus tard, nous arrivons devant un grand immeuble, essentiellement en verre, devant lequel les deux costauds me déposent. J'y pénètre et me dirige vers l'accueil. Abby, ma meilleure amie et cadette de quelques années -ainsi que la blonde de mon profil d'Insta- , est la réceptionniste. Elle me sourit et me dit :

- Il t'attend.

Je redresse mes épaules et me dirige vers une porte sur laquelle est gravée un X.

Je me présente. Je m'appelle Dior Osgart, je suis tueuse à gage.

Taddaaaaa voilà ma nouvelle fiction !! Bon je ne sais pas vraiment ce que ça va donner... Mais j'essaie un nouveau type de fiction... Pour ceux qui lisent The Script, ne vous inquiétez pas, je ne laisse pas tomber, mais je réécris pour le moment.

Sinon, vous en pensez quoi de ce premier chapitre ?

Dites-moi ça dans les commentaires et si ça vous a plu votez !

Bisous ! <3