Chapitre 9

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Je retiens un grognement et lui enfonce mon coude dans les côtes. Il pousse un petit gémissement de douleur et nous nous relevons tous les deux à la vitesse de l'éclair. Il me lance un coup de poing lamentable et j'attrape son poignet pour le tirer en avant.

Monsieur tombe à genoux, se relève obstinément et me refait face, les poings devant le visage. Si il atteint une cible alors que ses mains sont dans cette position, il va sans aucun doute se casser quelque chose ou se fouler les poignets. Il s'avance vers moi les mains tendues dans ma direction avec un air patibulaire et tente de m'attraper. Je l'évite au dernier moment et me retrouve dans son dos alors qu'il se cogne au mur. Je ne lui laisse pas le temps de se relever et l'attrape par les cheveux pour le tirer en arrière. Il se laisse aller et agrippe mon poignet pour que je ne puisse pas tirer trop fort sur sa tignasse blonde.

- Lâche ! Lâche ! Crie-t-il.

Il pousse avec une main sur le derrière de mon genoux et mon articulation se plie. Je tombe au sol près de lui en grognant. Il se place à califourchon sur moi avec un sourire satisfait.

- Moi qui ai gagné, se félicite-t-il en se penchant un peu plus sur moi.

- C'est ça.

J'attrape le col de sa chemise et l'attire brutalement à moi. Son front heurte violemment le mien, m'étourdissant au passage. Ses yeux bleus me fixent avant de rouler en arrière et que leur propriétaire s'évanouisse sur moi.

***

Déplacer un garçon de plus d'1m90 n'est pas une mince affaire. Thibaud me rappelle vaguement une araignée, il est tout en jambe. J'ai réussi à l'allonger sur le canapé le temps qu'il se rétablisse. Un de ses bras pend et un filet de bave a séché au coin de sa bouche. Tout à fait charmant.

Je suis assise au bureau et j'essaie depuis trois quart d'heures d'assembler les pièces de cette fichue machine. La faire fonctionner me ferait gagner un temps précieux.

- Besoin d'un coup de main ?

Je me retourne et le vois la tête posée sur l'accoudoir.

- Au sens littéral du terme, ou pour m'aider ? Lui demandai-je suspicieusement.

Il sourit et une de ses arcades sourcilières se met à saigner. Je détourne le regard.

- On dirait bien que je suis blo...

- Thibaud, tu saignes.

Il porte sa main vers son visage.

- Ou ça ?

- Sourcil droit. Va dans la salle de bain, dans la pharmacie, y'a des compresses.

Il se lève sans attendre et j'entends la porte de la petite pharmacie qui grince en s'ouvrant. Deux minutes plus tard, Thibaud revient avec un bout de tissus et de sparadrap sur le front, il se rassoit sur le canapé et me demande :

- Pourquoi tu dois le tuer le patron du gars qui est entré chez toi ?

Je soupire, la seule manière qui me permettrait de le convaincre de collaborer serait de lui dire qui est Sachka, bien que les informations soient confidentielles. Après avoir un chouilla réfléchi, je réalise qu'il aurait su de toutes manières puisqu'il est le seul d'être nous qui sache utiliser cet ordinateur. J'inspire et me lance :

- Sachka Callas, trafiquant de médicaments, il insère dans le commerce des médocs qui sont fait à partir de n'importe quoi. Psychopathe, il aime torturer les gens. Plus de 200 assassinats non reportés à la police sont son oeuvre.
Les coins de la bouche de Thibaud s'affaissent.
- Comment je sais que tu ne mens pas juste pour que je t'aide ?
Je lui pose le dossier dans la main et il le regarde quelques instants.
- Et si c'était un fake ?
- Je n'ai rien de mieux, dis-je avec regret.
Il me regarde dans les yeux en essayant d'y déceler un mensonge. Il reste perplexe mais n'ajoute rien.
Puis il tape dans ses mains.
- Bon allez, de toutes façons, si je sors maintenant sans ta protection, je suis un homme mort n'est-ce pas ?
Alors bougeons nous pour le trouver, plus vite ça sera fait, plus vite je pourrais sortir dans la rue sans avoir une cible dans le dos !
Je souris et lui cède la place sur la chaise, il n'a pas mis longtemps à se décider.
- OK, on doit trouver qui s'est introduit chez moi, trouver Sachka et il faut que tu fasses en sorte que mon téléphone ne soit pas retraçable pour que je puisse appeler Abby et qu'elle me confirme bien que l'on peut faire son affaire au franco-russe.
Il me regarde en fronçant les sourcils.
- Et si on essayait juste de faire fonctionner cette machine d'abord, suggère-t-il en souriant malicieusement.
Je hausse les épaules.
- Pas un mauvais plan, non plus.



Coucou vous ! Désolée si le chapitre est un peu court ^^ J'en mets un autre demain c'est pour ça ;) J'espère que malgré tout, ça vous plait toujours ! Dites moi dans les comments, votez et abonnez-vous :)

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant