Chapitre 5

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Après avoir appelé le remplaçant de nuit d'Abby afin de me débarrasser du corps, Robin débarque avec toute une équipe de nettoyage pour m'informer que j'ai tué l'un des deux hommes du restaurant. Le dénommé Mattieu Sanfilippo.

Et un tatouage en plus, un.

- Comment ça s'écrit ? je demande à Robin.

- Comment quoi s'écrit ? me répond-il en fronçant les sourcils, perplexe.

- Son nom et nom de famille.

Il secoue la tête de gauche à droite en soupirant.

- Ah oui, c'est vrai que tu te fais tatouer le nom des gens que tu descends.

- Je n'aime pas ton petit ton critique, grondai-je.

Il me sourit hypocritement.

- Pas du tout.

Je pince des lèvres et mets tout le monde dehors. Ils doivent avoir dégagé le planché avant que mes voisins ne partent au travail.

Alors que je pousse Robin hors de chez moi, il m'informe -en essayant tant bien que mal de me freiner- que Karl et Taylor vont élire domicile chez moi jusqu'à ce que la situation soit gérée et le calme rétabli.

- Oui, oui, dis-je avec un mouvement de main et en lui claquant la porte au nez.
Ne vous inquiétez pas, il a l'habitude, dis-je à mes "invités".

Pour me débarrasser d'eux, je missionne les géants d'aller m'acheter un nouveau lit.

Je ferme les rideaux du séjour et avec un peu d'élan, me jette dans le canapé. Je m'entoure d'une couverture et allume mon téléphone pour trouver le sommeil. J'attends impatiemment que la petite pomme apparaisse pour signaler qu'il démarre enfin. Puis l'IPhone se met à vibrer inlassablement, les notifications des réseaux sociaux sur lesquels je suis inscrite sous une fausse identité saturant le système. J'attends, impatiente que les frissons du téléphone cessent, et jette un oeil aux flux RSS auquels je suis abonnée, en quête d'une information quelconque qui puisse m'intéresser.
Une nouvelle notification apparait.

Message 1 : Merci Beauté !

Message 2 : Tu fais quoi ?

C'est drôle, ces gens que l'on ne connait pas et qui demandent ce que l'on fait ou si ça va. Curieuse manie.

- Je suis dans mon canap, nuit mouvementée. Toi ?

Je ne m'attends pas à ce qu'il réponde immédiatement. Je pose le téléphone à côté de moi et glisse mes deux mains sous ma tête. Quelle drôle de société dans laquelle nous vivons... Il est désormais normal de correspondre avec un parfait inconnu au beau milieu de la nuit, et de partager des moments relativement intimes sans la moindre hésitation.

Mon téléphone vibre. C'est étrange de parler à quelqu'un de "l'extérieur", quelqu'un qui n'est pas de mon monde, qui se lève le matin sans se demander le sang de qui il portera bientôt sur ses mains. Ca a quelque chose d'appaisant, c'est comme avoir un pied en Enfer et l'autre au Paradis.

Message 1 : Dans ma chambre.

Message 2 : Disputé avec un mon meilleur ami et coloc.

Les garçons font ça aussi ? Ils se disputent avec leurs copains et restent deux jours dans leur chambre à manger de la glace en regardant Teen Wolf ?

- Aie... J'ai une chambre d'ami, si tu veux les éviter jusqu'à votre réconciliation, plaisantai-je. Il répond immédiatement.

Message 1 : J'arrive. Pas besoin de chambres d'amis, je dormirai dans la tienne, m'annonce-t-il avec un petit clin d'œil.

Je retiens un petit rire. Ah les hommes.

Message 2 : Quoi de prévu aujourd'hui ?

Mes paupières s'alourdissent.

- Rien de rien, je suis crevée, j'ai dormi 3 heures.

Message 1 : Pourquoi ?

Message 2 : Tu pensais à moi ?

Je réfléchis à ce que je vais lui répondre. Que pensez-vous de :

« Un homme s'est introduit chez moi cette nuit avec l'intention de me tuer. Finalement, je l'ai attrapé par surprise et c'est moi qui l'aie descendu. Ensuite j'ai appelé à mon boulot pour que l'on me débarrasse du corps sans effrayer mes gentils voisins qui, au passage, m'ont invité vendredi soir. »

- Beaucoup de travail, retenue tard par le patron...

Message 1 : Ah dommage.

Message 2 : J'ai cru que c'était parce que je t'obsédais.

Message 3 : Je monte en voiture, j'arrive bientôt ! Me dit-il en ponctuant sa phrase d'un cœur.

Je souris dans le noir.

- Oui c'est ça. Je vais me coucher. dis-je en continuant de sourire.

***

Un rayon de soleil passe entre les rideaux et atterrit pile poil dans ma rétine. J'ouvre les yeux et suis agressée par la lumière qui me force à me cacher sous la couverture. J'en ressors lentement, histoire de m'y habituer, mais le rayon a disparu. Un homme immense se trouve devant moi. J'inspire brutalement, tire mon Lady Kimar de la couverture et le pointe sur lui. Il lève les mains mais ne bouge pas. Reconnaissant l'homme je repose le revolver sur le canapé, une main sur le cœur.

- Putain Karl ! J'aurai pu te descendre !

- Désolé mademoiselle Osgart, je cherchais juste à vous aider.

Je ris doucement, remise de mon émotion.

- Dior, appelle-moi Dior.

Je me lève et plie la couverture avant de rentrer mon revolver dans la jupe marron que je porte depuis la veille. Je ramasse ma paire de compensées et me dirige vers la salle de bain après avoir salué Taylor qui boit un café assit à ma table de cuisine.

Je prends ma douche, ressors en peignoir et vais dans mon dressing. Je choisis une longue jupe ample qui volette autour de mes chevilles et un haut beige. Je sangle un cran d'arrêt à ma cuisse gauche, mon Lady Kimar à l'autre puis me dirige vers mon placard à chaussures. Je décide de prendre des espadrilles beiges compensées et une paire de grosses lunettes que je pose sur ma tête.

On sonne à ma porte et je me retourne, surprise. Karl et Taylor jaillissent pour se poster devant et je m'approche en les poussant. Je relève ma jupe et pose ma main sur le revolver en ouvrant la porte.

Une personne se tient dos à moi. Ses épaules sont courbées et sa tête légèrement jetée en arrière. Mon pied bloque la porte et je sens Karl et Taylor qui sont prêt à tirer derrière moi.

Le jeune homme se retourne et m'offre son plus beau sourire.




Voila le cinquième chapitre ! Désolée, je n'ai pas pu publier hier :/

J'espère que ça vous plait, dites-moi dans les commentaires :) Si je peux, je posterai un autre chapitre demain et ensuite je continuerai à publier tous les deux jours.

Kisses ! A bientôt :)

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant