Chapitre 27

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Je ne porte pas vraiment attention aux bruits de pas militaires qui proviennent du couloir, absorbée par le haut niveau de crédibilité de mes hypothèses. Quand Thibaud devient livide j'émerge de mon monde et panique. Je me lève comme brûlée et arpente la pièce du regard en quête d'un endroit où se cacher. Nous ne pouvons pas passer sous le bureau, le fauteuil est trop petit et je pense qu'on nous verrait sous la moquette. En d'autres termes, nous sommes foutus. Mon cerveau part dans tous les sens au fur et à mesure que les pas se rapprochent, il établit des théories impossibles, construit des plans improbables et remet même en cause l'ordre de mes assiettes chez moi. I mean, why ?

Soudain, j'ai une idée qui pourrait peut être nous sauver la mise.

- Thibaud, embrasse moi.

Ses yeux se plissent imperceptiblement le temps qu'il percute, puis il se jette sur moi après une grande inspiration. Il m'allonge sur le bureau et plaque sa bouche contre la mienne tandis que j'entoure sa taille de mes jambes. 

Ça n'a rien d'agréable, ses mouvements sont frénétiques et effrayés. Un énorme bruit retentit derrière nous et la porte s'ouvre dans un courant d'air.

- Nikomu ne dvigat'sya !

Thibaud m'est arraché et il pousse un grognement frustré qui est, je tiens à dire, très bien joué.

- Qu'est ce que vous fabriquez ici tous les deux ? Lui demande avec fermeté l'espèce de SS qui le tient par le col. Il doit mesurer dix centimètres de moins que Thibaud, mais il est deux fois plus large.

Quatre autres hommes du même gabarit entre derrière lui, tous aussi solides les uns que les autres et tous aussi ... armés.

- On cherchait un endroit pour être seul, répond Thibaud avec une petite voix.

L'homme nous considère des longues secondes et soupire. Il lâche Thibaud qui perd l'équilibre et sors un téléphone de sa poche. 

- Ce ne sont pas ces deux là, dit-il avant de se mettre à parler en russe.

"Ces deux là" ? Un frisson me parcourt.

Oh non, non, non, non, non, non.

 L'interlocuteur hurle dans le combiné. Doux Jésus... J'ai fait une terrible erreur.

- Ils sont forcément ici, dit-il en changeant à nouveau de langue.

L'un des hommes m'attrape et me tire en dehors du bureau. Le SS ferme la porte derrière nous puis s'empare de ma main.

- Sergei, se présente-t-il avant d'y déposer un baiser qui n'a rien de chaste.

Pourvu que ses lèvres ne soient pas suffisamment sensibles pour détecter le latex qui couvre ma main.

Dior, reste calme, me dis-je en essayant de contrôler ma bête.

Je ne sais pas combien de temps je vais tenir avant de lui écraser mon poing sur le visage.

Il me teste. Sa façon de fouiller mon regard souligne bien qu'il est en train d'évaluer ma réaction. Deux hommes maintiennent Thibaud loin de nous. Comme s'il pouvait faire du mal à quelqu'un, laissez moi mourir de rire. Sergei et moi nous dévisageons mutuellement, la forme de sa bouche et le bleu des ses yeux me sont familiers. Je ne sais pas si j'aurais fait la corrélation avant le coup de fil, mais maintenant que j'y fais attention, la ressemblance est flagrante. Sergei me lâche enfin et je retiens un soupir de soulagement. Les cinq hommes se placent derrière nous et nous escortent jusqu'à la piste sans nous lâcher du regard. Thibaud et moi continuons notre chemin et lorsque je jette un coup d'œil dans mon dos, les cinq hommes se sont volatilisés.

- On fait quoi maintenant ? Chuchote Thibaud à mon oreille quand nous arrivons près du bar, juste assez fort pour couvrir la musique.

Je me frotte la main pour effacer le souvenir du contact de Sergei et regarde devant moi en serrant les dents. Je suis tombée dans un piège et je n'y ai vu que du feu. Bon sang qu'est ce que j'ai été stupide ! Sachka est invisible de la surface de la terre depuis près de quatre ans. Comme par hasard, il est réapparu dès que je me suis lancée à sa recherche. Non mais quelle idiote ! Franchement!

- La fête je suppose, dis-je en  réfléchissant à un moyen de nous sortir de là. Je vais aller faire un tour aux toilettes. Va t'amuser, lui intimais-je en partant dans le sens inverse.

Je ne vérifie pas qu'il m'ait obéi, il faut à tous prix que j'aille voir si la porte par laquelle Thibaud est entré est toujours ouverte, sinon il me faudra nous dégoter un plan d'évacuation pour localiser les sorties de secours. Je me glisse dans la queue de personnes et progresse lentement. Les gens sont de plus en plus ivres. Soudain, la lumière s'éteint. Le silence règne dans la foule et je remarque qu'il n'y a plus de musique. Personne ne bouge. Je n'entends plus que mon cœur qui se démène et éclate dans mes oreilles. Des hologrammes de nuages apparaissent au plafond et tout le monde lève la tête simultanément pour contempler le "ciel" se charger. Je suis crispée, quelque chose me dérange dans cette mise en scène. J'ai l'impression que l'on souhaite me distraire. Une lumière rouge apparaît à côté de moi et je sursaute. Le rayon rend perceptible la fumée qui dissimule mes pieds jusqu'aux chevilles. La mélodie d'une vieille boîte à musique s'élève alors dans les enceintes et m'arrache un frémissement. 

Nous sommes dans un parfait film d'horreur.




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Hello hello ! Comment ça va bien ?? #MoiParlerFrançaisDeFrance

Voilà un nouveau chapitre, dites moi ce que vous en pensez <3  A vôtre avis qu'est-il en train de se passer ?? 

J'ai réussi à mettre l'ambiance ou pas trop ? 

Allez, je commence la rédaction d'un autre <3

Kisses !

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant