Chapitre 36

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- La cinquantaine d'armes qu'il y avait sur ton mur ne te suffisaient pas ? Continue-t-il de s'étonner.

- On peut dire que c'est ma trousse de secours pour les situations ... compliquées.

Ses yeux s'arrondissent encore, il commence à ressembler à Némo..

- Ça veut dire que ce genre de situations... compliquées, comme tu le dis, arrivent souvent ?

Je hausse les épaules avec nonchalance.

- Ce sont les joies du métier, Bubulle.

Thibaud se renfrogne en entendant son nouveau surnom.

- On cherchait un balais, tu te souviens ? Demande-t-il en adoptant un ton détaché.

- J'ai mieux que ça ! Annonçais-je fièrement.

Il fronce les sourcils, suspicieux.

- Quoi donc ?

- Un Jō.

Thibaud plisse les yeux, sceptique.

- Il s'agit d'une arme traditionnelle japonaise, je lui explique en le sortant de la boîte. Et ça va nous servir de manche à balais pour refermer cette fichue porte sans aller s'écraser sur les docks.

Il hoche la tête.

- Aide moi à coincer cette caisse, qu'elle ne s'envole pas en cas d'impact, le priais-je.

Il m'aide à la soulever et nous la plaçons précautionneusement dans la baignoire à côté des explosifs, que je transfère dans la pharmacie de secours. J'arrache le drap poussiéreux qui recouvrait les armes, m'entoure la taille et sors de la salle de bain, Jō en main.

Thibaud s'accroche à la poignée de la salle de bain et tient une extrémité du drap. Je m'approche courageusement du bord, en m'efforçant d'oublier l'altitude, et coince le sommet du Jō dans la serrure. Sans regarder vers le bas,  je pousse en avant. Le panneau résiste. 

Soudainement, il glisse et m'emporte vers l'avant. Le drap n'est pas assez long pour que je ne percute quoi que ce soit, heureusement, et me retient. Après une courte pause nécessaire au maintient de ma santé psychologique, je le détache prudemment de ma taille et, les deux bras écartés pour un meilleur équilibre, avance vers l'ouverture.

Tu peux le faire, Dior. Tu peux le faire, me dis-je en pensant à la méthode Coué. 

Peut être qu'à force de me le répéter, je finirai par le croire ?

Il y a un espace d'une dizaine de centimètres entre les deux cloisons. Si la porte s'ouvre dans un coup de vent, je suis fichue.

Avec un nœud dans l'estomac, je tends la main droite et ramène la porte vers la gauche. Elle se rebelle un peu, puis se ferme en douceur. Soulagée, je vais de l'avant et maintiens les pans ensemble. Puis je détache le drap qui se trouve autour de ma taille et le lie de manière à ce qu'elles ne puissent plus s'ouvrir, tant que le tissus ne cède pas. 

Je pousse un soupir de soulagement et sens mes épaules s'affaisser légèrement. Une fraction de seconde plus tard, une nouvelle secousse se fait sentir, plus légère que les précédentes. Il semblerait que nous nous dirigions enfin vers la terre ferme, la vraie.

Je tape dans mes mains avec un entrain non simulé. L'adrénaline se répend dans mes veines.

- Nous avons un combat à préparer.

Thibaud ne répond pas. Je me retourne et le vois en train de fouiller dans la baignoire. En secouant le tête, je vais dans la salle de bain, l'ignore, sors deux complets sous-vêtements pare-balle de la fameuse boite et en jette un négligemment dans sa direction.

Il l'attrape au vol en rouspetant et commence à se déshabiller.

- Waouh, du calme cowboy. Dissimule ta religion. Tout le monde n'a pas envie de voir ce que tu caches dans ton boxer.

Ses yeux pétillent malicieusement et il rentre dans la baignoire en se déhanchant outrageusement. Avant qu'il n'ai le temps d'en ressortir, j'enfile les sous vêtement et un pantalon noir couvert de poches. Le rideau de la baignoire s'ouvre soudainement.

- Comme c'est agréable ! S'exclame-t-il. C'est quoi comme textile ? Je n'ai jamais rien mis d'aussi doux ! Et pourquoi tu m'as donné ça ? C'est drôle, ça ne tient pas chaud!

J'ai l'impression de voir un enfant en train d'essayer un déguisement.

- C'est un sous-vêtement pare-balle en mucus de serpent des mers, je lui annonce en essayant de garder une expression neutre.

Il perd le sourire.

- C'est une blague ...

- Non ça n'est pas une blague. C'est de la morve de myxine tissée et teintée.

Il avale sa salive avec difficulté. 

- Je te déteste.

- Et moi je t'aime, me moquais-je en enfilant des Doc Martens coquées.

J'y glisse dans mes nouveaux couteaux de botte, des Rambo 2 et planque des lames de lancer dans les poches arrière de mon Jean noir en enfilant un polo, noir lui aussi.

Thibaud s'assoie à côté de la caisse et fouille une nouvelle fois. 

- Pourquoi il y a un paquet de M&M' s ? M'interroge-t-il en s'apprêtant à l'ouvrir.

- Ce ne sont pas juste des M&M's, lui expliquais-je avec un ton qui se veut patient, enfin si, dis-je après une courte pause, mais ils explosent au contact de salive.

Sa bouche s'ouvre avec une lenteur amusante au possible et il repose doucement le paquet dans la boîte en le tenant du bout des doigts.

J'enfile deux holster d'épaule et glisse dans l'un, un Beretta et dans l'autre un Glock. Je soulève mes cheveux et y dissimule un couteau de combat. Je n'aime vraiment pas le sang, vraiment pas. Mais malheureusement, dans un corps à corps, c'est l'arme qu'il y a de plus pratique. J'attache la partie supérieure de mes cheveux afin qu'ils ne me gênent pas, mais de façon à ce qu'ils abritent le couteau qui reste de belle taille. 

Je sangle une petite machette à ma cuisse droite et mets une ceinture faite de deux holster et d'une petit poche que je remplis de shuriken en forme d'étoile. Je place deux brownings dans les holster, enfile un poing américain et entreprends de tout charger, maintenant que la totalité de mon attirail est en place.

- Choisis ce que tu veux, tu peux prendre ce que j'ai sur moi aussi.

Thibaud sourit d'un sourire jubilatoire, comme un enfant dans un magasin de jouets.

Il choisit en pistolet le Walther sp22m1 et un CZ75P07 duty, un couteau automatique facilement dissimulable, une dague, une machette de lancer ainsi qu'une arbalète.

Je lui enfile deux holster d'épaule que j'attache dans son dos et à l'avant de sa poitrine et lui passe de quoi sangler la dague et la machette à ses cuisses.

- Tu sais te servir de ça ? Lui demandais-je en désignant l'arbalète.

Il secoue fièrement la tête.

- Ouai, j'en ai fait pendant deux ans.

- Et la machette ?

Il fronce le nez.

- Non pas du tout.

Je n'ai pas le temps de le former maintenant car nous allons bientôt nous poser sur la terre ferme.

- Espérons que tu n'aies pas à t'en servir...

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Voili voilou ! Vous en pensez quoi ?? Je mets la suite demaing ;) Kisses <3

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant