Chapitre 3

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Je me ratatine dans mon siège et sors discrètement mon téléphone de ma poche. Abby me regarde, sa cuillère de fricassé suspendue dans les airs. Je prends une photo de chacun de deux hommes, et articule silencieusement :

- On. Se. Casse.

Les nouveaux venus sont dos à nous et inspectent l'autre partie du restaurant. Nous nous levons sans le moindre bruit et nous dirigeons, pratiquement sur la pointe des pieds, vers la caisse. Je dépose négligemment des billets sur le comptoir et vois les deux hommes se diriger vers la table à laquelle nous étions assises. Je pousse Abby avec empressement vers la sortie et l'entraîne jusqu'à sa voiture en la tirant par la main. Je me jette sur mon fauteuil et démarre en trombe tandis qu'elle attache ma ceinture de sécurité en rouspetant. Nos assaillants se retournent en entendant notre moteur vrombir et se ruent vers la sortie. J'accélère et conduis comme une demeurée dans le traffic New Yorkais jusqu'au souterrain de notre boîte. 

Je dépose Abby à l'accueil et me dirige d'un pas à déterminé en direction du bureau de mon cher et tendre patron. La poignée de sa porte me reste dans les mains quand je tire dessus et le battant s'ouvre dans un bruit fracassant. Dans le couloir, tout le monde s'arrête pour me dévisager. Le fauteuil noir est toujours là, dos à moi.

- Vous avez déjà pris votre décision au sujet de Sachka Callas ? Me demande une voix électronisée. La précaution de mon employeur semble refaire surface.

Je ricane et réponds.

- Je ne sais pas, mais il semblerait que notre ami ait pris la décision pour moi.

Un court moment de blanc se fait avant qu'il ne demande.

- Que voulez-vous dire ?

- Deux hommes armés ont pénétré dans le restaurant dans lequel je me trouvais ce midi, ils cherchaient visiblement quelqu'un. Abby et moi nous sommes éclipsées avant qu'ils n'aient le temps de faire quoi que ce soit. En entendant notre moteur démarrer, ils se sont précipités dehors.

- Vous êtes sûre qu'ils étaient là pour vous ?

- Pratiquement.

- Auriez vous un élément qui pourrait permmettre de les identifier ? Réclame-t-il aussitôt.

- Des photos.

Une petite sonnerie retentit et quelques minutes plus tard, Robin rentre dans la pièce en roulant sur son fauteuil.

- Vous m'avez appelé ? S'enquérit-il.

- J'ai besoin que vous identifiez les hommes présents sur les photos de mademoiselle Osgart. Passez une bonne journée, nous congédie-t-il avec un manque de tact palpable.

- Dites-le si vous ne voulez plus nous voir, marmonnai-je.

Je prends les poignées de la chaise roulante de Robin et le conduis jusqu'à son bureau. Je lui donne les deux photos et l'aide à s'asseoir en face de son ordinateur. Je m'affale sur la seule autre chaise de la pièce et croise les jambes. Il tape à toute vitesse sur le clavier et ses yeux bougent hâtivement sur son écran.

Au bout d'une quinzaine de minutes, son visage se détend et il s'adosse à sa chaise.

- Mattieu Sanfilippo et Oliver Vicens, me dit-il. Pas de casier judiciaire, actuellement sans emploi déclaré.

J'ouvre le dossier que j'avais récupéré des sièges de la Mini d'Abby et examine la photo du fameux Sachka Callas. Il ne ressemble en rien à Mattieu ni à Oliver.

Franco-russe, 1m91, 89 kilos, 26 ans, jeune parrain à la tête du commerce illégal de médicaments à Manhattan.
Je pourrais mettre ma main à couper qu'il est celui qui m'a envoyé les deux bonhommes. J'inspecte tous les détails présents sur la photo et cherche sur sa main une cicatrice similaire à celle des deux hommes. Rien sur sa main gauche et sa main droite n'est pas visible. 

Je pince les lèvres pour dissimuler ma frustration, il va falloir que je m'occupe de ce plaisantin qui m'a empêché de terminer mon repas.




Hello !  Voilà le troisième chapitre de Radicalement Votre, j'espère que ça vous plait ! Dites-moi ce que vous en pensez dans les coments et votez si ça vous convient ;)

Kisses <3

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant