Chapitre 24

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- Où tu as trouvé ça ? Je demande à Thibaud en terminant d'enduire mes mains et pieds de latex.
- Avec les sourcils et les perruques, je peux le garder s'il te plaait ? J'ai toujours voulu avoir un piercing.
- Qu'est ce qui t'en empêchait ? Le questionnais-je sans vraiment être intéressée par la réponse.
Il se met à toussoter pour dissimuler ce qu'il dit :
- Ma mère.
Tout en essayant de ne pas éclater de rire, je me fais rouler à travers la pièce pour attraper le tube d'anticerne.
- Passe moi les cils et les sourcils que je le place sur les masques, fis-je pour changer de sujet.
Il s'exécute et pose les fins poils synthétiques dans ma main. Je les colle délicatement et les ajuste avec précision pour que nous n'ayons pas l'air ahuri quand une fois enfilés.
- Très bien, me félicitais-je, satisfaite. Maintenant, viens te mettre en face du miroir et enfile toi un filet. Tu as trouvé des lentilles aussi ?
- Ouip, me confirme-t-il en essayant de faire rentrer la totalité de sa masse capillaire dans le petit bout de tissus noir. Devant toi, montre-t-il du regard.
Avec précaution, pour ne pas abimer mes nouvelles mains, j'ouvre la boite et avec le petit doigt colle la lentille bleue à mon œil droit. Je fais la même chose avec l'autre œil et ouvre l'autre boîte contenant les lentilles marrons.
- Approche, ordonnais-je à Thibaud alors qu'il rentre les derniers cheveux qui dépassent du filet.
- Ça serre, se plaint-il. Il ouvre grand les yeux quand je m'approche avec la lentille et la pose sur son iris.
- Ça te va bien les yeux vairons, dis-je en l'ignorant.
- Tout me va bien, se pavane-t-il.
- Oui, Narcisse, je marmonne dans ma barbe en plaçant la seconde. T'as des cheveux qui dépassent dans la nuque, fais-je en me retournant. J'attrape l'anticerne et commence à l'appliquer sur l'intégralité des deux masques.
- Enfile-moi le filet aussi, le sollicitais-je en installant le piercing à la lèvre du masque homme.
Il se place derrière moi sans se faire prier et m'attache les cheveux pendant que je fais des trous aux narines et oreilles des masques.
Mes cheveux remontés, il place le filet à la base de ma nuque et emprisonne tout à l'intérieur. Il ramène l'élastique au niveau de mon front et récupère les mèches folles au dessus de mes oreilles qui bataillent pour s'échapper.
- Effectivement, ça serre, lui accordais-je alors qu'il se place devant moi pour rentrer les cheveux encore libres de mon front.
- Je t'avais dit.
Une fois la tignasse plus ou moins domptée, il appuie sur la bosse que forme ma queue de cheval afin de l'aplatir, histoire que je ne ressemble pas à un alien une fois le masque en place.
- Cherche moi une barbe, pour la coller sur ton masque, dis-je en faisant des retouches d'anticerne et en épongeant le surplus avec une petite mousse.
Je prends un crayon à lèvre couleur chair et ajoute un peu de teinte aux lèvres de mes deux bonshommes.
- Tiens, il attire mon attention en tendant un monticule de poils.
- C'est pas une barbe, c'est un duvet, grognais-je. Tu vas ressembler à un poussin avec ça, le prévins-je en inspectant sa trouvaille.
Je tartine l'intérieur d'une colle translucide spéciale et l'applique avec précaution sur le masque. Les poils descendent un chouilla dans le cou et me compliquent la tâche.
- Combien de temps avant que ça ne soit sec ? Demande Thibaud.
Je regarde la montre située au dessus des miroirs.
- Une demi heure. Va à l'étage et commence à nous chercher des vêtements. Prend ce que tu veux, j'ai besoin d'un  pantalon léger qui me couvre jusqu'aux chevilles, un haut et un gilet fin qui cachent mes poignets, d'accord ?
Il hoche la tête et disparaît dans l'escalier. Je recommence mon coloriage de lèvres et incise l'ouverture des bouches. Il me faudra les retoucher une fois en place, pensais-je en fouillant dans le carton de perruques que Thibaud a posé à côté de moi.
J'extrais une lourde perruque blonde, exactement comme il me faut. Le temps que Thibaud redescende chargé comme un bourricot, je lui ai aussi trouvé de quoi couvrir sa p'tite tête.  Une coupe de cheveux un peu quelconque, plutôt courte avec la mèche de devant ondulée. Le tout va être magnifique.
- Voilà, je t'ai pris un sarouel marron clair, un débardeur blanc et un gilet beige super long.
- Et toi tu t'es choisi quoi ? Je lui demande distraitement en inspectant la transparence du gilet.
Il marmonne mais ne me répond pas.
- Bon allez, on peut démouler, dis-je.
On va commencer par le tien.
Je glisse mes doigts dans le "cou" du masque et le décolle facilement du plâtre. Je mets mon poing à l'intérieur pour qu'il ne perde pas sa forme et remarque que Thibaud est en peignoir.
- Mais qu'est ce que tu fabriques ? Lui demandais-je les sourcils haussés.
Il sourit et prend le masque pour se l'enfoncer sur la tête. Au passage l'anticerne fait quelques petites rides qu'il me faudra rectifier. Je l'aide à faire glisser son nouveau visage et une fois en place, il se met à tousser et éternuer.
- Je viens d'inspirer du talc.
En me mordant la lèvre pour ne pas sourire, je m'assoie en face de lui et tamponne les imperfections.
Le visage est splendide, l'homme a les yeux un peu bridés, il ressemble à un polonais. Parfait pour se fondre dans la masse de russes ce soir.
- Ouvre la bouche.
Il ouvre la bouche et avec un scalpel, je colle et enlève le latex en trop. Ses lèvres sont si pâles qu'il a l'air anémié. Je reprends le crayon et rajoute de la couleur à ses lèvres. Il attrape sa perruque et se la met de travers en riant. Je la lui positionne correctement et me lève pour me préparer à mon tour.
Il jaillit de son siège et ouvre son peignoir fièrement pour dévoiler un caleçon bleu en tirant la langue.
Je jette avec désespoir ma main sur mon front et m'appuie à l'accoudoir de mon siège en me lamentant.
Mais que vais-je faire de lui...
Il laisse pitoyablement le pauvre peignoir tomber par terre et s'habille en dansant de façon à mettre son postérieur bien en avant.
Qu'est ce que j'ai fait, au bon Dieu ?
Je soupire et enfile mon propre masque. Je maquille très peu la blonde qui me regarde dans le miroir et monte à l'étage m'habiller. Je ne suis pas une exhibitionniste, moi. Les vêtements qu'il a choisi sont parfaits et cachent juste ce qu'il faut. Dans le placard à chaussures de Tyna, je prends des talons compensés et redescends.
Thibaud porte un tes shirt blanc, une veste en jean, un jean noir et des bottines noires, elles aussi.
Il faut bien avouer que le nouveau Thibaud est splendide, mais toujours pas à mon goût.

Il faut bien avouer que le nouveau Thibaud est splendide, mais toujours pas à mon goût

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Des photos de Thibaud avec le masque 😉😇

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Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant