Radicalement Vôtre

Chapitre 18

Je commence à le pousser à l'intérieur mais il résiste.
- Je pourrais t'aider, faire diversion, prétendre d'être ton petit ami, faire copain-copain avec Sachka...Argumente-t-il.
- Premièrement Sachka n'est pas le genre de type avec qui tu veux faire copain-copain et deuxièmement, je ne me souviens pas avoir eu besoin de ton aide avant. Je pense pouvoir me débrouiller cette fois encore, l'interrompais-je en essayant toujours de le rentrer à l'intérieur du conteneur. Son ton se fait suppliant.
- S'il te plait ...
Je soupire.
- Thibaud, je ne suis pas très douée avec des partenaires.
Ne vous méprenez pas, avoir un coéquipier dans une mission est quelque chose de génial. Il vous couvre, s'occupe de votre survie.. Mon seul problème est que j'ai tendance à les oublier quand je suis sur le terrain.
- C'est pas grave, continue-t-il les mains jointes et à la limite de se mettre à genoux, je me ferai tout petit.
- Dit celui qui mesure plus d'un mètre quatre-vingt-dix, grommelais-je. Thibaud, ça n'est d'aucune utilité, et tu risques de te faire tuer.

Après tout, puis-je vraiment lui faire confiance ? Sous ses airs de petit garçon malicieux, cache-t-il quelqu'un d'autre, à part l'adolescent en chaleur bien sur ? S'il essayait de s'enfuir, j'aurais un problème en plus. Bien que je ne pense pas qu'il considère l'option, il m'a semblé qu'il avait intégré la partie où avoir été vu avec moi signait son arrêt de mort. Du moins tant que Sachka est en vie.
En quoi pourrait-il vraiment compromettre notre petite "sortie" ? A part trouver Sachka de lui même et me dénoncer pour avoir la vie sauve ?
Le regard dégouté qu'il a eu quand je lui ai parlé des crimes du russe ne cessent de me revenir à l'esprit et de démentir mes soupçons.
- Tu feras tout ce que je te dis de faire ? Lui demandais-je en soupirant une nouvelle fois.
Une petite étincelle se met à briller dans ses yeux bleus.
- N'importe quoi, dit-il en hochant la tête avec ardeur.
- Si je te dis de tirer sur quelqu'un, tu le feras ?
Il bloque un instant, puis hoche la tête à nouveau, plus lentement.
Je rentre à l'intérieur et saisis mon Lady Kimar. Puis me revient en mémoire le nez de Thibaud éclaté. Je repose lentement l'arme avec délicatesse et prends un couteau à la place. Je saute en dehors du conteneur et le lui tends.
- Allez, aide moi à fermer ça, ordonnais-je avec un mouvement de tête en direction de la porte, après on y go.

***

En traversant les docks, je me questionne sur comment Thibaud fait pour ne pas se brûler les pieds avec ses mocassins. La chaleur du béton arrive à traverser la semelle compensée de mes Victoria. Le jean et le gilet sont littéralement en train de me faire fondre et j'ai peur rien que de penser aux auréoles que je dois avoir.
En arrivant à ma moto, Thibaud trottine pour l'atteindre avant moi. Il s'assoie dessus et se relève immédiatement en tapant sur ses fesses, comme pour éteindre un feu invisible.
- Eh oui, le cuir noir au soleil ça chauffe, me moquais-je en lui tendant un casque.
Il s'en empare en grognant. Je le considère un instant et ajoute :
- T'es le même style d'homme que Sachka en fait, tu lui ressembles même un peu...
- Merci, répond-il simplement.
Je fronce les sourcils.
- Tu es content d'être comparé à un assassin ?
Il s'assoie une nouvelle fois sur la moto mais avec plus de précaution.
- Non, merci parce que tu commences enfin à me considérer comme un homme. Et merci parce qu'il faut avouer que Sachka est un mec vachement sexy.

Chapitre un peu court je sais ^^ J'y apporterai des modifications demain, dites moi ce que vous en pensez <3