Chapitre 14

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J'attends un peu avant de rouvrir les yeux. Qui sait, peut être que si je retarde le moment où je vois son pied en lambeaux, il aura guérit d'ici là.
Ce qui m'étonne, c'est de ne pas avoir entendu de cris ou hurlements. Je veux bien que les boule kies soient efficaces, mais tout de même...  C'est vraiment étrange. J'entrouvre un œil mais ne vois pas Thibaud. Je fronce les sourcils et ouvre les deux. Au sol, la balle est logée entre le tapis rouge et la couche de Kevlar dont j'ai tapissé la totalité du conteneur. Pas de sang. Je soupire, soulagée, et cherche Thibaud des yeux. Je me penche par dessus le canapé et le vois blotti dedans, un coussin serré dans ses bras.
Je ramasse l'arme qui est sol un peu plus loin et la vide de ses cartouches.
- Bon on va commencer par travailler ta position, quand dis-tu Blondinet ? Lui demandai-je, un tantinet gênée d'être responsable de son désarroi.
Il rit nerveusement et se lève en enfonçant ses mains dans ses poches.
- Ouais, peut-être.
Il me tend une main tremblante dans laquelle je pose le revolver une nouvelle fois.
- OK, on recommence, dis-je en mettant mes mains derrière mon dos, tirer avec une arme à feu requiert plusieurs choses : un bon équilibre, une bonne technique et de l'entrainement.
- On est un peu à court de temps pour l'entraînement non ?
- Tais-toi et écoute. Quand tu manipules un revolver...
- Pourquoi tu dis pas un pistolet ? M'interrompt-il à nouveau.
Je hausse les épaules.
- Ça fait mieux. Je disais donc, quand tu manipules un revolver, vérifie que la sécurité soit enclenchée et garde ton arme pointée vers ta cible.
- Comme ça, j'évite de frôler le trou dans le pied, ajoute-t-il.
- C'est ça, bon là je n'avais pas encore installé la cible et enlevé la sécurité donc ça n'est pas de ta faute, tentai-je de m'excuser. Ensuite, on prend l'arme dans la paume de la main avec laquelle on écrit. On va d'abord voir si ton œil directeur n'est pas inversé.
Il fronce légèrement les sourcils, confus.
- Tend ton pouce droit et ferme un œil.
Il tend son pouce droit et ferme son œil droit.
- Et ? Demande-t-il.
- Ton pouce a-t-il bougé quand tu as fermé ton œil ?
- Pourquoi mon pouce bougerait-il quand je ferme un œil ? Me questionne-t-il.
- Ça n'est pas ton pouce qui bouge, c'est la vision de ton pouce.
Il refait une tentative.
- Non.
- Alors ferme l'œil gauche.
Il ferme son œil gauche.
- Ça a bougé ?
- Ça a bougé, m'affirme-t-il.
- Ton œil directeur est donc le droit. Que tu tireras, fie toi à celui-là.
Je prends le revolver dans ma main droite et lui montre comment positionner ses doigts.
Pouce sur le côté de la crosse et je majeur, l'annulaire et l'auriculaire serrés sous la détente.
Puis je le pose dans les mains de Thibaud.
L'expression de son visage montre clairement qu'il a envie de l'éloigner de lui mais il résiste et se positionne comme je lui ai montré.
- Bien, maintenant écarte les jambes de la largeur de tes épaules et place ton pied droit un pas en avant par rapport à l'autre.
Il s'exécute, son pas est un peu exagéré, mais il vaut mieux trop que pas assez.
- Bon maintenant on va essayer de le charger sans qu'il n'y ait de catastrophes, dis-je en allant sortir une cible ronde de mon petit placard que je fixe au pan sud du conteneur.
Je remets les balles là ou elles appartiennent et le vois qui tremble comme une feuille quand je lui tends l'arme.
- Oh allez, il ne va pas te manger.
Son hésitation est évidente et mon self-control traverse une rude épreuve pour me retenir de lui mettre l'arme dans la main. La décision doit venir de lui, comme ça, si quelque chose ne tourne pas rond, il ne pourra pas m'accuser de l'avoir forcé. Deux versions de ma conscience apparaissent en se serrant la main. Une déguisée en petit ange et l'autre en petit diable.



Hey tout le monde ! Voilà le chap. 14 , il est un peu court mais j'espère qu'il vous a plu ;)
Dites-moi ce que vous en pensez !!
Kisses

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant