Chapitre 8

5.2K 607 12
                                    

- Alors, alors... Commençai-je. Il me regarde, les bras croisés et l'air de dire qu'il a tout son temps devant lui. 
Comme tu dois t'en douter, je ne suis pas designer.
- Sérieux ? Se moque-t-il.
Mais que voulez-vous répondre à ça ?
- Je suis tueuse à gage.
Ma conscience tape des mains et me félicite pour ma diplomatie.
Qu'est ce que ça va donner quand tu auras des enfants...
Je la rabroue et me concentre sur Thibaud qui m'a l'air sceptique. Que lui faut-il d'autre pour comprendre ? C'est pas comme si le mur n'était pas couvert d'armes !
- Admettons, pourquoi un homme masqué a-t-il débarqué chez toi ?
- Je dois assassiner son patron.
Il s'étrangle.
- Mais avec quelle nonchalance tu me sors ça! Ça ne te dérange pas de tuer des gens ?
Je fais mine de réfléchir avant de répondre, pour paraître civilisée.
- La première fois est la plus difficile, après ça se fait tout seul.
Menteuse ! M'accuse ma conscience.
Thibaud me regarde, à la fois horrifié mais presque respectueux.
- Mais ça ne se fait pas !
Ah si tu savais toutes les choses qui ne se "font pas" et qu'elle fait...
Ferme-la ! Ordonnai-je à mon alter ego.
- Je supprime les gens qui tuent des gens.
Il hausse un sourcil.
- Donc en suivant ta logique, puisque tu tues des gens, tu mérites d'être tuée.
Vu comme ça, je crois que je vais changer de logique, effectivement celle-ci n'est pas terrible.
- Écoute, je vais pas déblatérer avec toi sur les principes moraux et éthiques que nous devrions respecter. Monte cet engin et estime-toi heureux que je ne t'ai pas laissé là-bas te faire transformer en passoire.
Je le vois qui serre les dents mais ne relève pas. De toutes manières, il est coincé avec moi, l'entrée est fermée à clef et je ne peux pas le jeter dans la nature comme ça, c'est trop dangereux pour lui comme pour moi.
Je le laisse à sa distraction et vais dans la salle de bain me changer.
Au passage, je prends sur mon lit un bas de survet gris, jette mon inconfortable veste et enlève ces chaussures qui me blessent. Je laisse la porte entrouverte derrière moi, pas totalement confiante envers ce que pourrait faire Thibaud. J'ai vite fait d'enlever mon morceau de jupe restant et d'enfiler le confortable bas. Quand je m'apprête à sortir un petit bruit attire mon attention. Méfiante, je pousse doucement le battant en bois pour vérifier ce qu'il se passe et le vois, en train de tirer comme un abruti sur la porte pour qu'elle s'ouvre. Il a un pied posé sur le mur et ses deux mains sont accrochées à la poignée.
Je m'éclaircis la gorge et il fait volte-face.
- C'est ça dont tu as besoin peut-être ? Lui demandai-je ironiquement en faisant tinter les clefs dans ma main. Parce que si c'est la cas, il fallait juste demander, me moquai-je.
- Je ne t'aiderai pas à planifier un meurtre, m'annonce-t-il le menton levé vers le plafond.
Je me rapproche de lui avec lenteur.
- Il ne me semble pas que tu aies le choix, Blondinet. Tu ne peux en vouloir qu'à toi même d'être ici.
Il lâche la porte et s'avance à son tour vers moi en souriant.
- Je crois surtout avoir été trompé par de belles photos de quelqu'un d'autre que toi ! Une personne aavec de beaux yeux bleus !
Quand il s'arrête, il est si près que je dois lever la tête pour pouvoir continuer à le regarder.
- Mais je dois dire que les yeux chocolat sont aussi attirants.
Ma foi ! Ce gosse est complètement bipolaire.
Il pose ses mains sur moi et les laissent glisser le long de mes bras. Arrivé à mes poignets, je vois sa respiration qui s'emballe. Il fait un mouvement brutal en arrière, entraînant la main dans laquelle je tiens les clefs. Je pars en avant avec lui mais lui tords les doigts et me dégage rapidement, le laissant ainsi s'échapper avec les clefs. Il se précipite vers la sortie et je le laisse savourer sa maigre victoire avant de l'attraper par l'épaule et de le retourner. Il fait tomber les clefs au sol et s'empresse de se baisser pour les ramasser. Je lui écrase les doigts alors qu'il est sur le point de les atteindre et le relève par le col de sa chemise en lin bleu. Je le pousse contre la tôle et le bloque en posant mon avant bras sur son torse.
- Tu as fini ? Lui demandai-je avec impatiente.
- C'est bon, c'est bon, j'ai compris, m'assure-t-il en levant les mains au niveau de sa tête.
Je m'éloigne lentement et lui enlève les clefs qu'il a tout de même réussit à attraper avec son autre main.
Quand je m'apprête m'éloigner, il se jette sur moi et nous tombons au sol.


Hello ! Désolée, je n'ai pas pu poster vendredi alors je posterai un autre chapitre aujourd'hui :)Dites moi ce que vous en pensezKisses <3

Radicalement VôtreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant